On en sait un peu plus sur l'évolution du Tarif réglementé de vente de l'électricité (TRVE) au 1er février 2026. Même si leur nombre diminue d'année en année, 19,87 millions de consommateurs résidentiels (particuliers ou petites entreprises), soit 57% du total, avaient souscrit une de ces offres encadrées par les pouvoirs publics au troisième trimestre 2025. Pour rappel, trois options sont disponibles avec le TRVE : base, heures creuses et Tempo.

C'est la Commission de régulation de l'énergie (CRE) qui propose le montant du TRVE, son évolution et qui définit la méthode de calcul. Avec un impératif : qu'il soit contestable, c'est-à-dire que les autres fournisseurs doivent aussi pouvoir le proposer aux consommateurs, pour le même coût. La CRE a annoncé quelques évolutions dans le calcul du TRVE dans une délibération publiée récemment.

Une incitation à souscrire à l'option heures creuses

La CRE évoque d'abord la volonté d'inciter encore davantage les consommateurs à souscrire à l'option heures creuses. Pour cela, la méthode permettant de calculer le montant de cette option ainsi que celui de l'option base sera modifiée à partir du 1er février 2026. Objectif, « renforcer l'attractivité de l'option « HP/HC » par rapport à l'option « Base » du TRVE pour les consommateurs en mesure de placer leur consommation sur les heures creuses ».

Quitte à faire grimper les tarifs pour ceux qui resteraient en option base ? « Pour les clients qui ne changeraient pas d'option tarifaire à compter du mouvement tarifaire de 2026, l'évolution de la facture, à iso-niveau, serait peu significative », assure la CRE.

Autre annonce, une l'option heures creuses sera proposée pour les clients souscrivant à une puissance de 3 kVA à partir d'août 2026. Ce n'est pas le cas à l'heure actuelle car, avec cette puissance de compteur, « le basculement vers l'option « HP/HC » entrainerait une augmentation de facture, en raison de l'augmentation significative de la part fixe associée à ce changement ».

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Nouveaux frais

Le nouveau calcul du TRVE intégrera aussi des frais supplémentaires, à partir de l'année prochaine. En cause, la disparition de l'Accès régulé au nucléaire historique (ARENH). Le système permettait de bénéficier de l'électricité produite par EDF via le parc nucléaire à un prix très avantageux (42 euros par MWh).

« Pour l'année 2026, la totalité de l'approvisionnement en énergie des TRVE dès 2026 sera réalisée à un coût représentatif des marchés de gros, contre 56,2% environ actuellement (le reste étant obtenu via l'ARENH NDLR) », note la CRE. Conséquence, « une augmentation du recours aux transactions sur les marchés à terme et expose les fournisseurs aux frais associés ».

Une hausse du coût des CEE

Autre composante amenée à grimper : le coût des Certificats d'économie d'énergie (CEE). Le dispositif d'aide aux travaux de rénovation énergétique repose notamment sur les fournisseurs d'électricité, qui doivent soutenir les ménages et les entreprises.

Mais ce soutien est répercuté sur les factures. Les CEE sont intégrés au calcul du TRVE, via les coûts de commercialisation des fournisseurs. « Si la hausse générale du coût des CEE s'est déjà observée dans les TRVE au 1er février 2025 avec une hausse de 10,1% HT de la brique CEE, une seconde hausse est attendue au 1er février 2026, en cohérence avec la hausse observée sur les différents indices de marché », indique la CRE.

D'autant plus que la sixième période des CEE, qui démarre en 2026, prévoit une augmentation de l'économie d'énergie obtenue grâce à ce dispositif.

Une hausse à craindre sur les factures ?

Faut-il craindre une hausse du montant des factures d'électricité pour le TRVE et les offres indexées ? La CRE soulignait il y a quelques semaines que les consommateurs allaient continuer à bénéficier de la baisse des prix de l'électricité sur les marchés de gros. Les pouvoirs publics estimaient aussi que le tarif réglementé serait stable en 2026.

Et les taxes ?

Autre inconnue pour définir le niveau du TRVE : les taxes, qui représentent environ un tiers de la facture pour les consommateurs. Certaine, comme l'accise sur l'électricité, sont définies au moment de la loi de finances, actuellement débattue au Parlement pour 2026.