Rare banque américaine à avoir limité la casse pendant la crise financière, Goldman Sachs est dans la ligne de mire des autorités américaines qui enquête sur le rôle des piliers de Wall Street dans la débâcle du secteur immobilier qui a conduit à la récession de 2008. La justice de l'Etat de New York a demandé la semaine dernière des informations à la banque. La banque fait parallèlement l'objet d'une enquête de la CFTC, l'autorité fédérale de régulation des marchés dérivés, sur ses activités de compensation.
Dans un rapport transmis notamment au département américain de la Justice et à la Commission des opérations de Bourse (SEC), en avril dernier, la sous-commission des enquêtes du Sénat avait à son tour accusé Goldman Sachs d'avoir trompé des acheteurs de titres adossés à des prêts hypothécaires, à l'origine de la crise financière.
Contre-attaque
Goldman Sachs, dont le titre est malmené depuis quelques semaines en Bourse, a décidé de riposter, écrit le WSJ. Les documents que l'établissement financier envisage de publier, « bientôt » sur son site internet, « sont censés montrer que les estimations de la sous-commission du Sénat manquent de rigueur et que son analyse est incomplète », rapporte-t-il.
Le quotidien économique cite par exemple deux exemples non retenus par les parlementaires, montrant que Goldman Sachs avait monté des titres qui ont permis à ses clients de contrebalancer les pertes causées par d'autres produits financiers liés aux crédits immobiliers à risques. Goldman Sachs entend aussi, selon le WSJ, utiliser ces documents pour se défendre dans les enquêtes en cours contre la banque, qui sont pour la plupart fondées sur les conclusions du rapport parlementaire.
