1. Prime de salaire « classique » : à déclarer
Voici la règle générale : les primes, gratifications ou variables de salaire perçues en 2024 intègrent toutes votre salaire imposable, tout simplement. Si cette prime a été intégrée à votre bulletin de décembre, elle est théoriquement prise en compte dans le « salaire net imposable » annuel figurant sur ce même bulletin, et elle a déjà subi le prélèvement à la source : il vous reste à la déclarer (en vous basant sur le « net imposable » annuel) dans la déclaration avec l'ensemble de vos revenus 2024.
Où déclarer ? Case 1AJ ou à la même ligne (1BJ, en cas de déclaration en couple par exemple), avec l'ensemble de vos « traitements et salaires ». Ce montant est théoriquement prérempli.
La donne est la même pour une éventuelle « prime de Noël » versée chaque année par l'entreprise, ou pour une prime collective exceptionnelle liée à un événement particulier : ce bonus va augmenter votre « net imposable ».
Seule exception : vous avez touché cette gratification ponctuelle en janvier 2025 et non sur le salaire de décembre 2024. Alors, elle viendra grossir votre revenu imposable de l'année 2025. A déclarer... mais au printemps prochain.
2. Prime Macron : défiscalisée... mais à déclarer !
La « prime exceptionnelle de pouvoir d'achat », aussi appelée « PEPA », a laissé la place à la « prime de partage de la valeur », ou PPV, depuis juillet 2022. Mais le surnom reste le même : « prime Macron ».
Il s'agissait auparavant d'une prime totalement défiscalisée (ni impôt, ni cotisations sociales) à certaines conditions. Depuis 2024, la donne a changé. la PPV est exonérée d'impôt sur le revenu (dans la limite de 3 000 euros ou de 6 000 euros) et de cotisations sociales uniquement pour les salariés dont la rémunération est inférieure à trois Smic et faisant partie d'une entreprise de moins de 50 salariés.
À l'inverse, pour les salariés dont la rémunération est supérieure à trois Smic, ou qui font partie d'une entreprise de plus de 50 salariés, l'exonération d'impôt sur le revenu est supprimée. Seul moyen de conserver cet avantage fiscal, dans la limite de 3 000 euros ou 6 000 euros : placer la prime de partage de la valeur sur un plan d'épargne. Aussi, leur prime est soumise à la CSG et à la CRDS.
La prime exonérée doit être déclarée sur la ligne dédiée « prime de partage de la valeur exonérée » : 1AD, 1BD, etc. rubrique « traitements, salaires ». Par ailleurs, il est demandé de cocher les cases 1AV à 1DV « si vous bénéficiez de la majoration du seuil d'exonération à 6 000 euros (signature d'un accord d'intéressement, versement par un organisme d'intérêt général, versement aux travailleurs handicapés relevant d'un ESAT) », précise la brochure officielle du fisc.
Faut-il compléter la prime Macron sur votre déclaration de revenus ?
3. Prime d'intéressement ou de participation : cash, à déclarer... épargne, exonérée
Tout dépend si vous choisissez de « prendre le cash », en demandant le versement de cette prime, ou si vous choisissez de placer cet argent, l'option par défaut. Selon les entreprises, en cas d'accord existant et de bénéfices suffisants, la participation et/ou l'intéressement sont versés aux salariés en fin d'année calendaire ou au printemps (avant la fin mai).
Intéressement et participation : prendre le cash ou investir, quelles sont vos options ?
Si vous choisissez de placer cet argent sur un plan d'épargne salariale (PEE, Perco, ou nouveau PER d'entreprise), vous êtes exonéré d'impôt sur le revenu ! La prime brute est tout de même soumise à la CSG-CRDS, mais vous n'avez pas à déclarer ces sommes au fisc.
Si vous réclamez le versement immédiat de tout ou partie de cette prime, elle intègre vos revenus salariaux. Dans le cas d'une prime d'intéressement versée courant ou fin 2024, cette prime est venue gonfler votre salaire de mai 2024 ou votre dernier salaire de l'année. La prime a mécaniquement augmenté votre « net imposable » 2024 : un montant à déclarer au fisc en ce printemps 2025.
Où déclarer ? Ligne 1AJ, 1BJ, etc., avec l'ensemble de vos « traitements et salaires ». Ce montant est théoriquement prérempli.
Primes de départ : plusieurs cas particuliers
Le cas des indemnités touchées en cas de départ de l'entreprise ou en cas de départ à la retraite est plus complexe.
Concernant le départ à la retraite, l'ex option d'étalement fiscal de la prime de départ n'existe plus depuis 2020, dans la continuité de la réforme du prélèvement à la source. Vous pouvez tout de même utiliser le système du quotient pour limiter l'imposition des revenus de votre année de départ.
Concernant les indemnités de rupture d'un contrat de travail, tout dépend des conditions de départ. Les indemnités légales de licenciement sont totalement exonérées d'impôt. Au-delà d'un certain seuil, et hors plan de sauvegarde de l'emploi, les indemnités de licenciement et indemnités versées à l'occasion d'une rupture conventionnelle peuvent être imposées.
Jusqu'à quand pouvez-vous déclarer ou modifier vos revenus 2024 sur impots.gouv.fr ?
* Date limites de déclaration 2025 des revenus 2024