Bonjour,
Jeune_padawan a dit:
LOL. La réponse de @Triaslau est exacte vu la question posée. La réponse d'Aristide l'est tout autant mais plus technique.
Dans tous les cas le niveau au rapport de la question est équivalent.
Désolé de revenir sur votre commentaire, non pas pour polémiquer je le précise

, mais bien pour expliquer en quoi ma réponse va bien au-delà de simples aspects techniques.
En fait il y a deux principes de fonctionnement fondamentaux qui semblent vous avoir échappés; par les précisions ci-dessous j'espère que les intervenants intéressés par le sujet et
Profane 06 en particulier, comprendront encore mieux ledit fonctionnement.
=> En premier il y a la différence fondamentale ente un Établissement financier non habilité à ouvrir des comptes à ses clients (= comptes de dépôts à vue et/ou comptes courants) et, donc ne détenant pas le pouvoir de création monétaire et les autres dites "banques de dépôts".
Puisque la question de Profane 06 portait sur l'endettement des banques, dans ce cas de figure, non seulement un tel établissement prêteur
à l'obligation de s'endetter mais - en plus - il doit impérativement trouver ses ressources de financement
préalablement à l'accord des crédits.
Le plus souvent l’Établissement émet des emprunts obligataires et/ou sollicite un crédit à moyen/long terme auprès d'une banque de dépôts.
Il va emprunter 10 millions d'euros à un taux donné sur 15 ans par exemple et, en possession des fonds concernés il va attribuer jusqu'à due concurrence de multiples prêts à de multiples emprunteurs en prenant une marge financière de telle sorte que le taux client couvre "coût de la ressource + coût du risque + coût de gestion + coût d'immobilisation des fonds propres......et laisse une marge positive".
Ce qui ne l'empêche pas, si c'est son souhait et que son équilibre "actif/passif" le permet de pratiquer "la transformation" c'est à dire utiliser ses ressources sur des durées différentes de celles de ses propres emprunts.
A de multiples reprises il m'est personnellement arrivé de consentir des prêts de plusieurs millions de francs d'abord et d'euros ensuite dans de tels cas de figure
S'il y a nécessité d'un ré-équilibrage structurel l’Établissement financier peut aussi avoir recours à l'augmentation de capital.
Dans les banques mutualistes c'est par la souscription régulière de parts sociales que ledit capital est en permanence conforté.
=> En second dans les cas de banques de dépôts qui ouvrent donc des comptes à leurs clients et disposent ainsi du pouvoir de création monétaire ce n'est pas du tout la même chose.
D'abord -
dans les principes - contrairement aux précédents,
il n'est absolument pas nécessaire qu'ils disposent des ressources nécessaires préalablement à l'octroi du crédit.
Pour bien comprendre le mieux est d'imaginer une banque qui vient juste de se créer
ATTENTION
Il existe de multiples règles de sécurité (capital minimum, ratio mini de fonds propres, réserves obligatoires ratios de liquidités.....°
Le cas d'école que je vais imaginer ci-dessous porte sur les principes de fonctionnement et ignorera toutes lesdites règles.
Supposons donc une banque qui se crée avec 1.000€ en capital (passif bilan) et 1.000€ en trésorerie (Comptes caisse +BCE/BDF = actif bilan).
Arrive alors le premier client "A" qui vient solliciter un crédit.
Au niveau des principes, en ignorant donc toutes les règles de sécurité, avec 1.000€ en trésorerie combien la banque peut-elle prêter audit client ?
=> Ce qu'il veut !!! - Aucune limite.
S’il veut 10.000€ la banque inscrira 10.000€ sur son compte (= dette envers le client au passif du bilan) et, simultanément, une créance de 10.000€ sur ledit client (= compte prêt à l'actif du bilan)
Procédant ainsi la banque vient de créer 10.000€ de "monnaie de banque" encore appelée "monnaie secondaire.
Et si le client avait voulu 100.000€ ou autres il en aurait été exactement de même.
Donc, premier point, dans les banques de dépôts, dans les principes, les ressources ne sont pas indispensables avant l'octroi du prêt.
Mais, second point, même si les fonds du crédit sont mis à disposition, il n'est pas forcément nécessaire que la banque concernée ait à trouver une ressource pour permettre à son client emprunteur "A" d'en assurer le paiement à son fournisseur "B".
En effet si ledit fournisseur "B" est également client de cette même banque, de par le chèque ou le virement que fera "A" vers "B" les 10..000€ vont, par un jeu d'écritures au passif du bilan, passer du compte de "A" au compte de "B" sans qu'un seul centime des 1.000€ de trésorerie soit nécessaire.
Inutile de préciser que - dans les principes - si le crédit avait été de 100.000€,1.000.000€.......ou autres il en aurait été exactement de même.
Ceci permet, au passage, d'expliquer pourquoi/comment le niveau des parts de marché d'une banque est très important.
Dans l'absolu, par un raisonnement utopique, l'on perçoit qu'une banque de dépôts qui aurait 100% de part de marché pourrait consentir autant de crédits qu'elle le voudrait sans avoir à s'endetter pour les financer.
Ce raisonnement est bien entendu utopique en réalité du fait des règles de sécurité ci-dessus évoquées et de la multitude des banques qui se font concurrence et qui empêche une telle éventualité.
Mais il faut cependant noter que dans diverses régions certaines banques - très souvent mutualistes - dépassent les 50% de parts de marché ce qui limite d'autant la nécessité, pour elles, de recourir au refinancement.
En définitive, dans les banques de dépôts, la nécessité d'emprunter pour obtenir les liquidités nécessaires à payer le fournisseur "B" de leur client emprunteur "A"
n'existe que si ledit fournisseur "B" est client d'une banque concurrente.
C'est à ce moment précis du paiement que la banque initiale a besoin de transformer sa "monnaie de banque = monnaie secondaire" en vrais euros Banque Centrale Européenne/Banque de France et, le cas échéant, recourir aux divers moyens de refinancements évoqués dans les premiers échanges.
Pour ceux qui seraient intéressés et voudraient encore approfondir la lecture de ce billet de mon blog pourrait aussi être utile :
Coefficient Multiplicateur du Crédit – Coefficient Diviseur du Crédit…………késako ? ? ?
[lien réservé abonné]
A toutes fins utiles.
Cdt