Les prix du gaz et de l'électricité ont augmenté en 2024, comme le montrent les données des observatoires du marché de détail publiées par la Commission de régulation de l'énergie (CRE). Pour un client consommant 2 400 KWh par an et doté d'un compteur de 6 KVa, la facture annuelle au Tarif réglementé de vente de l'électricité (TRVE), formule base, est passée de 696 euros en août 2023 à 756 euros en août 2024.

Côté gaz, un consommateur ayant un usage chauffage et utilisant 14 000 KWh chaque année, a vu sa facture annuelle suivant le prix repère du gaz passer de 1 408 euros en septembre 2023 à 1 728 euros un an plus tard. Faut-il s'attendre à des augmentations similaires en 2025 ? Éléments de réponse.

Electricité : baisse de prix pour plus de la moitié des consommateurs

L'accise sur l'électricité, aussi appelée TICFE, avait suscité de vifs débats pendant les discussions autour du budget. L'ancien gouvernement voulait revoir à la hausse cette taxe, payée par tous les consommateurs. Face à l'opposition, il avait (un peu) revu sa copie. Résultat, l'accise va bien être augmentée en février, mais uniquement pour revenir à son niveau d'avant-crise, soit 32 euros par MWh, plus l'inflation, contre 21 MWh aujourd'hui.

Un consommateur utilisant 8 500 KWh par an paie aujourd'hui 178,50 euros au titre de l'accise sur l'électricité, chaque année. Il paiera 272 euros si cette taxe passe à 32 euros. L'impact sur la facture de la hausse de cette taxe sera donc de plus de 100 euros par an pour les particuliers, car il faut encore prendre en compte l'inflation.

Autre composante de la facture qui va connaître une hausse en 2025, le Tarif d'utilisation des réseaux publics d'électricité (TURPE). « Il devrait être nécessaire d'augmenter le TURPE de l'ordre de 10% en 2025, suivi de trois années de hausse à l'inflation, pour donner les moyens aux gestionnaires de réseaux d'assurer leurs missions dans de bonnes conditions », a indiqué la CRE. « Beaucoup d'investissements dans les réseaux sont nécessaires pour les entretenir et améliorer les interconnexions », détaille Jacques Percebois, spécialiste de l'économie de l'énergie.

Electricité : voilà combien vous allez économiser avec la baisse de 14% du tarif réglementé EDF

L'évolution du TURPE est normalement appliquée en août, mais pour « éviter des mouvements de sens opposés à 6 mois d'intervalle », la CRE a annoncé que ce nouveau tarif entrerait en vigueur dès février. Il devrait faire grimper les factures des particuliers de 2 à 3%.

Selon les dernières annonces, les factures vont tout de même baisser de l'ordre de 14% en février pour les consommateurs ayant opté pour une offre au tarif réglementé ou une offre de marché indexée, soit plus de la moitié des particuliers. Pourquoi cette baisse malgré la hausse du TURPE et de l'accise ? Grâce à la diminution encore plus importante des prix de gros ces deux dernières années, qui sera prise en compte dans le calcul du TRVE à partir de février.

A contrario, les consommateurs ayant choisi une autre offre de marché dont les prix évoluent différemment, ou qui est fixe, doivent s'attendre à une hausse. Pour autant, au niveau du prix, il n'est pas sûr que les offres au tarif réglementé deviennent plus intéressantes puisque la plupart des fournisseurs ont déjà répercuté la baisse des prix de gros en proposant des rabais importants ces derniers mois. Pour savoir ce qu'il en est de votre contrat, il sera possible de comparer les offres sur le site du médiateur, une fois le nouveau TRV en vigueur.

Mais rien n'est encore fixé, car le montant du TRVE ne sera officialisé qu'en janvier (mi-janvier généralement). Dans le même temps, le gouvernement et les parlementaires devront adopter un ou plusieurs textes pour compléter le budget 2025, qui n'est pour le moment voté qu'a minima avec la loi spéciale. Des mesures pourraient donc changer la donne. Dernier élément qui aura un impact sur les prix en 2025 : les tarifs des marchés de gros, pour le gaz comme pour l'électricité.

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Gaz : des incertitudes pour les prix

Les factures de gaz ont connu une grosse augmentation en juillet. Et depuis, le prix repère du gaz, qui est publié tous les mois par la CRE a continué de croître. L'année démarrera d'ailleurs avec une nouvelle hausse du prix repère moyen du KWh. Il sera ainsi à son plus haut niveau depuis sa création.

Données indicatives fournies par la Commission de régulation de l'énergie (CRE)

© MoneyVox

Cette augmentation s'explique, entre autres, par la hausse des prix du gaz sur les marchés de gros. Difficile de prévoir si cette tendance continuera l'année prochaine. « Le cours du gaz a augmenté ces derniers temps. Il y a des incertitudes, même si le marché n'est pas trop inquiet malgré les tensions politiques », note Jacques Percebois.

En revanche, bonne nouvelle, concernant le tarif d'acheminement : « Nous sommes passés à l'ATRT8 (tarifs des infrastructures gazières de transport et de stockage) et à l'ATRD7 (tarif des réseaux de distribution de gaz naturel de GRDF) en 2024 et ces tarifs sont valables jusqu'en 2027. Il pourra y avoir des ajustements en août, mais ce sera marginal », explique Jacques Percebois.

Enfin, un autre élément pourrait avoir des conséquences pour vos factures de gaz : une hausse des taxes. Cette éventualité avait été évoquée par plusieurs parlementaires pendant les débats autour du budget. « À l'heure où l'adaptation au changement climatique impose une accélération dans l'électrification de nos usages, il est paradoxal d'alourdir la fiscalité de l'électricité par rapport à celle du gaz, plus favorable », argumentaient par exemple des sénateurs.

Hausse de la TVA sur l'abonnement ?

Actuellement, la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) s'élève à 20% sur la fourniture de gaz ou d'électricité (les KWh consommés) et à 5,5% sur le prix de l'abonnement. Un taux réduit qui devait être revu. Le projet de budget initial prévoyait que « l'application de la taxe sur la valeur ajoutée applicable aux offres de fourniture d'électricité ou de gaz naturel est simplifiée en uniformisant les règles dont relèvent la part abonnement et la part variable, conformément au droit de l'Union européenne. Cette mise en conformité est neutre pour le consommateur, dans la mesure où ses incidences sont neutralisées dans le tarif de l'accise ». Reste à savoir si cette mesure sera finalement actée en 2025.