C'est un impôt à ne pas prendre à la légère quand on souhaite devenir propriétaire. Non, il ne s'agit pas de la taxe d'habitation, qui a complètement disparu cette année pour les résidences principales, mais bien de la taxe foncière. Celle-ci, en effet, augmente fortement.
Selon l'Union nationale des propriétaires immobiliers (UNPI), entre 2012 et 2022, les propriétaires ont payé en moyenne +26,3% de taxe foncière, une hausse presque quatre fois supérieure à l'augmentation des loyers. Rien qu'entre 2022 et 2023, la taxe foncière a progressé de 9,3% dans les 200 villes les plus peuplées de France, estimait l'UNPI en octobre 2023 lors de sa dernière étude sur le sujet.
Dans une étude publiée ce mercredi, Meilleurtaux s'intéresse au poids que la taxe foncière représente lors d'un achat immobilier. « Au-delà de hausse des taux d'intérêt depuis le printemps 2022 qui a clairement contribué à faire grimper la facture mensuelle et en ajoutant à cela la taxe foncière qui ne cesse d'augmenter, il est clair que la facture s'alourdit d'année en année pour les propriétaires et ce sera évidemment la même chose en 2024 », explique Maël Bernier, directrice de la communication et porte-parole de Meilleurtaux.
Le baromètre de taux immobiliers
113 euros de taxe foncière par mois
En 2023, la taxe foncière a coûté en moyenne 113 euros par mois dans les plus grande villes françaises (contre 105 euros par mois en 2022) pour un bien de 70m2 acheté par un couple avec deux enfants.
Pour un emprunt sur 20 ans pour acquérir un bien de 70m2, les habitants des 20 plus grandes villes françaises ne seront pas tous logés à la même enseigne.
Saint-Etienne en tête du palmarès
En 2024, les villes où le poids de la taxe foncière en mensualités annuelles supplémentaires est le plus important sont principalement celles où le coût d'un achat est le plus faible : Saint-Etienne (2,1 mensualités), Nîmes et Perpignan (1,8 mensualité), Le Havre et Mulhouse (1,7 mensualité) et Le Mans et Limoges (1,6 mensualité).
| Saint-Etienne | Perpignan | Nîmes | |
|---|---|---|---|
Prix d'achat pour une surface moyenne de 70 m2 | 96 320 € | 146 370 € | 166 320 € |
| Mensualité du crédit hors assurance | 571 € | 868 € | 986 € |
| Taxe foncière moyenne annuelle | 1 225 € | 1 537 € | 1 739 € |
| La taxe foncière pèse x mensualités de crédit en plus | 2,1 | 1,8 | 1,8 |
Le calcul est réalisé pour un bien de 70m² (prix m² seloger) financé sur 20 ans au taux moyen consenti dans la ville donnée (source : Meilleurtaux moyenne janvier/juin 2024), avec les montants moyens de la taxe locale (taxe foncière) 2023 pour un couple avec deux enfants suivant les évolutions telles que relevées ou annoncées (évolution 2023/2022 source UNPI)
Si dans certaines villes, l'impôt local reste à des montants peu élevés, c'est en fait parce que le coût des mensualités de crédit y est très lourd. C'est le cas pour les acquéreurs parisiens, niçois, aixois et dans une moindre mesure, bordelais et lyonnais.
Par exemple, à Paris, la taxe foncière a cette année fortement augmenté, passant de 770 euros à un peu plus de 1 200 euros, ce qui correspond finalement à un montant mensuel de 104 euros « seulement » si on le rapproche de la mensualité de l'emprunt bancaire qui s'élève à 3 910 euros pour le financement d'un 70m². « Avec des prix aussi élevés, le poids de la taxe foncière représente finalement une broutille, rapportée à ce qui est payé pour le crédit en tant que tel », indique Maël Bernier.
« Si la facture s'alourdit d'année en année, il est honnête de rappeler que depuis 2023, plus aucun propriétaire de résidence principale ne paie de taxe d'habitation, la facture est donc moins élevée au total. Néanmoins cela reste un élément supplémentaire à avoir en tête notamment pour les primo-accédants qui n'ont justement pas l'habitude de payer une taxe en plus des loyers : un saut de charge à intégrer dans les calculs », analyse Maël Bernier.
