L'année 2025, signe de repli pour les crédits à la consommation ? Meilleurtaux constate en tout cas pour le moment un « ralentissement », avec « une baisse globale de 25% des demandes de comparaison. Ce repli est particulièrement marqué sur les segments de l'auto (-22%) et des travaux (-29%) ».

« Les consommateurs sont plus prudents : même si les banques rouvrent progressivement le robinet du crédit, les taux élevés pèsent lourdement dans la balance. L'envie d'investir est là, mais les conditions ne sont pas encore réunies pour une reprise franche », analyse Adeline Jubert, directrice du pôle dépenses du quotidien de Meilleurtaux.

Hausse des prêts de trésorerie

Pour 2024, une hausse des demandes avait été relevée : + 8,7% par rapport à 2023, avec 430 000 dépôts sur le site Meilleurtaux. Il s'agissait majoritairement de prêt trésorerie (65% des demandes, contre 59% seulement en 2023), puis de crédit auto (19%) et crédit travaux (13%,). « L'augmentation des demandes de trésorerie (plus de 3 demandes sur 5) illustre bien les problématiques de liquidités des Français, les demandes n'étant plus liées majoritairement au financement d'un équipement », constate Adeline Jubert.

Le montant moyen emprunté avait aussi augmenté pour chaque type de crédits. Il est passé par exemple de 13 012 euros en 2023 à 13 866 euros en 2024, pour le crédit auto, ou, pour la trésorerie, à 4 542 euros par prêt en moyenne en 2024, contre 4 467 euros en 2023. Selon Adeline Jubert, « ces hausses sont le reflet à la fois de la perte de pouvoir d'achat des Français, mais aussi de leurs envies de préserver leur épargne. Ils préfèrent se tourner vers le crédit, probablement en raison du climat d'incertitude actuel ».

Pour autant, le montant moyen global emprunté tous crédits à la consommation confondus diminue 7 515 en 2024, contre 8 020 euros en 2023. La raison ? Les prêts de trésorerie, catégorie de crédit qui connaît le plus de demandes, implique des montants moyens prêtés moins importants que les autres types de crédits. « Nous observons que le montant moyen emprunté baisse et que les demandes de trésorerie bondissent. La hausse des taux et la prudence des prêteurs expliquent en grande partie la diminution des montants empruntés », indique aussi Adeline Jubert.

Le profil des emprunteurs

En moyenne, les emprunteurs avaient 45 ans en 2024, contre 44 ans en 2023. Leurs revenus moyens tendent aussi à augmenter. Autres constats, les personnes mariées sont plus nombreuses qu'en 2023 à avoir souscrit à des prêts pour un achat automobile (43,2%) ou pour un prêt personnel affecté (27,4%). Les célibataires restent en tête du classement (44,2% des demandes) pour les prêts personnels affectés et pour la trésorerie (61,6% des sollicitations).

Adeline Jubert l'explique par le fait que « les banques sont moins frileuses à prêter aux personnes réalisant un projet de ce type à deux : le risque étant moindre, car partagé sur deux salaires/revenus. A contrario, sur les projets de type trésorerie, on constate une hausse des profils mono-emprunteur, car ce sont logiquement des profils plus « fragiles », qui subissent seuls les augmentations liées à l'inflation et doivent faire face à des problèmes de trésorerie ».

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