Depuis mars 2011, les Plan épargne logement (PEL) ont une durée de vie limitée à 15 ans. Passé ce délai, les PEL sont automatiquement clôturés. Et pour les épargnants qui ont effectivement ouvert leur PEL en 2011, l'échéance est en 2026. Si les fonds ne sont pas sortis du Plan, ce dernier sera alors transformé en compte sur livret classique et les droits à prêts seront alors perdus.

D'ici à 2030, 36% des PEL, représentant 93 milliards d'euros d'encours, seront clôturés, « avec un pic en 2030 à 1,1 million de plans et 28 milliards d'euros d'encours », détaille la Banque de France dans son dernier Observatoire de l'Épargne réglementée paru à la mi juillet.

« Les clôtures automatiques des PEL vont être particulièrement importantes »... Ce qui vous attend

Que vont devenir ces 93 milliards d'euros ?

93 milliards d'euros : voilà le montant qui devrait sortir, d'ici à 2030, des millions de PEL détenus par les épargnants. Alors quel placement est le plus susceptible de capter l'épargne bientôt dans la nature de tous ces épargnants ?

Au vu de la faible rémunération des livrets bancaires, inférieure à 1% brut, les épargnants devraient plutôt d'arbitrer leur épargne sur d'autres supports plus rémunérateurs.

Selon Cyril Blesson, économiste et associé au sein du cabinet PAIR Conseil, « le principal bénéficiaire sera l'assurance vie ». Pour rappel, le rendement moyen de l'assurance vie s'élevait au titre de l'année 2024 à 2,6%, un rendement identique à 2023.

« Les taux sont en baisse pour les produits de court terme comme le Livret A ou encore les comptes à terme. À l'inverse, les taux à long terme, eux, résistent à la baisse. L'OAT 10 ans, s'élève actuellement à plus de 3%, le rendement de l'assurance vie est donc en phase de rebond. Dans ce contexte, les produits à court terme voient leur compétitivité face aux placements à long terme, diminuer », détaille l'économiste.

Pourtant, selon les experts interrogés par MoneyVox, la moyenne attendue pour l'année en cours devrait atteindre 2,5%. Une baisse qui n'inquiète pas : « Si l'assurance vie maintient ses taux à 2,50%, cela ne fera que confirmer la reprise de l'assurance vie en euros », explique encore Cyril Blesson.

« Une partie ira sur des produits d'épargne en valeurs mobilières en direct comme le PEA ou les comptes-titres »

Cela ne signifie pas que l'assurance vie serait le seul gagnant des fermetures automatiques de PEL. En effet, toujours selon l'économiste, une part sera « vraisemblablement déposée sur des livrets d'épargne réglementée comme le Livret A ou le LDDS et une partie ira sur des produits d'épargne en valeurs mobilières en direct comme le PEA ou les comptes-titres ».

Selon les derniers chiffres de la Banque de France, à fin 2024, le nombre de PEA a dépassé les 7,2 millions. Par ailleurs « après la nette reprise des encours PEA observée en 2023, ces derniers ont encore augmenté en 2024, mais dans des proportions moindres, avec un total de 114 milliards d'euros. Et ce, malgré la légère baisse des indices boursiers, constate La Banque de France. Si l'indice CAC 40 avait fortement augmenté en 2023 de 16,5%, il a chuté de 2,15% en 2024.

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