« C'est un très bon budget, c'est ce qu'on peut faire de mieux maintenant, étant donné les circonstances », a affirmé M. Aghion, interrogé sur RTL. « On peut raisonner dans un monde idéal, et puis il y a le monde dans lequel on est, et dans le monde dans lequel on est, je trouve que c'est un budget très raisonnable », a aussi dit l'économiste qui a été l'un des conseillers du programme économique d'Emmanuel Macron en 2017 avant de s'en distancier.
Le gouvernement Lecornu a présenté mardi un projet de budget combinant hausse de la fiscalité et maîtrise des dépenses pour redresser des comptes publics dégradés, s'engageant à suspendre la réforme des retraites et à laisser « le dernier mot » au Parlement pour éviter une censure. L'effort budgétaire français pour réduire le déficit public sera d'une trentaine de milliards d'euros, dont 14 milliards d'euros de nouveaux prélèvements obligatoires, a indiqué mercredi le ministre de l'Economie Roland Lescure.
Taxe Zucman : « Il faut absolument l'empêcher, c'est une catastrophe »
Deux motions de censure contre le gouvernement, l'une de LFI et l'autre du RN, sont débattues par les députés ce jeudi matin, et devraient être rejetées, à l'issue d'un scrutin serré, faute de soutien du PS.
Le premier secrétaire du Parti socialiste Olivier Faure a de son côté annoncé mercredi qu'il proposerait la réintroduction de la taxe Zucman sur les hauts patrimoines, par amendement, dans les futurs débats parlementaires. Cette proposition, votée plus tôt dans l'année à l'Assemblée nationale, mais rejetée au Sénat, prévoit une taxation minimale de 2% pour les personnes dont le patrimoine dépasse 100 millions d'euros.
« Il faut absolument l'empêcher, c'est une catastrophe », a alerté Philippe Aghion sur RTL, appelant à ne pas taxer l'outil de production. Selon lui, des pépites du secteur tech, à l'instar de Mistral, risqueraient de mettre « la clé sous la porte » si une telle taxe était mise en œuvre.