Une offre d'électricité dite verte vous coûtera-t-elle plus cher ? A première vue, pas forcément, comme on peut le voir dans les différents top 5 mensuels de MoneyVox, qui présentent les contrats d'électricité promettant les prix les plus bas. Des offres affichées 100% vertes se classent souvent parmi les moins onéreuses du marché.

Pour les consommateurs, l'argument est de taille. 80% de la population sait qu'il existe des offres d'électricité verte, mais seulement 60% des clients se disent prêts à souscrire à ces offres, et parmi eux, 45% ne le feraient que si l'offre est moins chère ou au même prix qu'une autre offre, d'après le dernier baromètre du médiateur de l'énergie. Voilà un tour d'horizon des offres d'électricité vertes et de leurs tarifs.

Prix, label... Les offres d'électricité et de gaz vertes, greenwashing ou vraiment écolos ?

Des offres vertes avec des spécificités

Il faut savoir qu'on dit d'une offre de gaz ou d'électricité qu'elle est verte dès que le fournisseur achète des certificats de garanties d'origine. Ces certificats sont vendus par des producteurs d'énergie renouvelables français ou européens et servent à prouver qu'une quantité équivalente d'électricité produite grâce au solaire, à l'éolien ou à l'hydraulique, a été injectée sur le réseau.

Ce système est parfois critiqué, car il n'oblige pas les fournisseurs à acheter de l'énergie renouvelable. Ces derniers peuvent donc acheter des garanties d'origine à bas prix (quelques dizaines de centimes d'euros) certifiant que leur offre est verte et, dans le même temps, acheter de l'électricité provenant de sources fossiles ou nucléaire.

« Le prix actuellement très bas des certificats ne permet pas vraiment de financer le développement de nouvelles installations d'énergies renouvelables », pointe ainsi l'Ademe. Pour pallier ce problème, elle a lancé VertVolt, label qui certifie qu'en plus des certificats de garanties d'origine, le fournisseur a acheté de l'énergie renouvelable auprès des producteurs français. Deux niveaux de distinction : engagé et très engagé qui implique en plus pour le fournisseur « d'acheter au moins 25% de cette électricité provient d'installations mises en place par des collectivités territoriales avec une gouvernance partagée (dans le cadre des projets citoyens, par exemple) ou par d'autres acteurs, mais sans soutien public ».

Différentes stratégies

Au-delà de ces spécificités, chaque fournisseur a sa propre politique de prix. « Les offres vertes ne sont pas forcément plus coûteuses, cela dépend de la structure de coûts de chaque offre. Les prix des offres de fourniture varient en fonction de nombreux paramètres relatifs notamment aux stratégies d'approvisionnement des fournisseurs, à leurs coûts de commercialisation, aux services inclus dans les offres, aux coûts d'organisation interne à l'entreprise, etc », détaille Antonin Marcault, directeur général d'Alterna énergie.

« Les moyens de production déjà amortis à 100% peuvent expliquer un prix plus bas. Les offres avec le label VerVolt peuvent être plus chères, car pour l'obtenir, il y a des contraintes et cela coûte de l'argent aux fournisseurs. La barrière prix a tendance à être moins présentes pour les offres ne prévoyant que des garanties d'origine », note Caroline Keller, cheffe du service presse du médiateur de l'énergie.

Certaines offres labellisées, comme celle proposée par Alterna énergie, sont tout de même bien classées niveau prix. Le fournisseur met en avant « une salle des marchés de l'énergie qui nous garantit une grande indépendance et agilité pour notre stratégie d'approvisionnement d'électricité et de gaz ».

Autre stratégie chez Enercoop, fournisseur dont les offres sont labellisées VerVolt au niveau très engagé : « Nous n'avons pas l'ambition de chercher à commercialiser l'offre la moins chère, mais nous voulons construire un modèle basé sur le circuit court, assurer une rémunération aux producteurs : avec certains, nous signons des contrats longs, sur 20 ou 30 ans. Notre fonctionnement en coopérative et le lien avec les producteurs et productrices peut aussi entraîner des coûts plus élevés », explique Julien Courtel, chargé du discours énergie.

Des tarifs (très) variables

Résultat, les tarifs des offres vertes sont très variés. Exemple avec une simulation réalisée le 10 décembre 2024 sur le comparateur du médiateur de l'énergie, pour un consommateur basé à Rennes consommant 8 500 KWh par an et ayant choisi la formule heures pleines - heures creuses, avec un ratio de consommation de 60% - 40%.

Parmi les 71 offres proposées, les deux offres les moins chères (Tempo de EDF et Fidelio d'Ohm énergie, pour une facture annuelle estimée à 1 631 euros et 1 703 euros) ne prévoient aucune part d'énergie verte. En revanche, des garanties d'origine couvrent 100% de la consommation pour les deux offres suivantes, proposées par Alterna énergie et La Bellenergie, avec des factures à l'année calculées à 1 734 et 1 774 euros. La sixième offre prévoit des garanties d'origine, mais uniquement pour 25% de la consommation (Mint énergie, 1 790 euros) et la suivante aucune garantie d'origine (Alpiq, 1 797 euros).

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A titre de comparaison, pour ce profil, l'offre classique heures pleines - heures creuses d'EDF, au tarif réglementé, présente une facture annuelle à 2 282 euros. Il est donc possible d'opter pour une offre labellisée par l'Ademe, pour plus de 400 euros de moins : l'offre d'Alterna énergie, 9e offre la moins chère, affiche une facture annuelle estimée à 1 808 euros.

A l'inverse, on retrouve aussi des offres vertes parmi celles qui sont commercialisées aux prix les plus élevés. Celles qui proposent les prix les plus hauts pour notre simulation (2 766 euros et 2 755 euros par an), commercialisées par Ekwateur et Papernest, incluent des garanties d'origine pour 100% de la consommation.

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