Selon Meilleurtaux, 75% des banques ont ajusté leurs taux à la baisse dans le courant du mois de mars, entraînant une « baisse générale des taux de 0,12 point en moyenne », explique le courtier dans un communiqué. Conséquence : des « taux qui flirtent avec les niveaux historiquement bas de l’année dernière », détaille Hervé Hatt, le président de Meilleurtaux : 2,93% sur 15 ans, 3,22% sur 20 ans et 3,61% sur 25 ans. Principale explication : le niveau toujours très bas des taux d’emprunt de l’Etat français. « Malgré les chiffres du déficit public (…) plus mauvais qu’attendu, (…) l’OAT 10 ans réussissait [fin mars] à maintenir ses taux au plus bas et atteignait même 2,05%, son niveau de mai 2013 » détaille le communiqué.
Cafpi, autre courtier spécialisé, constate de son côté une relative stabilité, après la légère baisse des mois précédents. Les taux moyens, calculés à partir des barèmes des banques en vigueur le 25 mars, sont un peu plus élevés que chez Meilleurtaux : 2,83% sur 10 ans, 3,11% sur 15 ans, 3,44% sur 20 ans et 3,87% sur 25 ans. Ils ne tutoient les niveaux historiques de 2013 que pour les meilleurs dossiers : 2,09% sur 10 ans, 2,35% sur 15 ans, 2,75% sur 20 ans et 2,95% sur 25 ans. Cafpi y voit aussi la conséquence de la vive concurrence entre les banques. « En ce début avril où de nombreux salons immobiliers ouvrent leurs portes, les banques sont à l’affût de nouvelles clientèles pour réaliser leurs objectifs de production de crédits et ne ménagent pas leurs efforts pour y parvenir », explique le baromètre diffusé chaque début de mois par le courtier.
Sortir les emprunteurs de l’attentisme
En ce qui concerne les perspectives, le consensus est toujours d’actualité : une hausse est attendue. « [Ces taux] ne sont peut-être pas appelés à perdurer », explique Hervé Hatt. « Une hausse pourrait survenir durant le second semestre (…) ». Cafpi est encore plus précis : « (…) Tous les observateurs du marché s’attendent à une remontée des taux dans les prochains mois, notamment en raison de la politique monétaire mise en œuvre par la Fed aux Etats-Unis, politique qui ne manquera pas de rejaillir sur les marchés financiers européens ».
Cette prévision a évidemment un objectif : convaincre les acheteurs potentiels que la période est propice pour emprunter, même si la baisse des prix attendue par beaucoup n’est pas encore d’actualité. « L’éventuelle baisse des prix immobiliers ne doit pas empêcher les acheteurs qui ont trouvé le bien qui leur convient d’effectuer leur achat : la possible remontée des taux compenserait l’effet de cette baisse, tandis que le loyer qu’ils continueront d’acquitter à fonds perdus viendra d’autant diminuer l’intérêt de leur opération », argumente ainsi Hervé Hatt. Pas sûr que cela suffise à sortir les acheteurs de l’attentisme qui est le leur actuellement.