Plus de 95% des Français ont souscrit à une complémentaire santé. Cette couverture vient prendre en charge certaines dépenses de santé non remboursées par la Sécurité sociale, moyennant une cotisation mensuelle. Depuis plusieurs années, le montant de cette prime est en constante augmentation et des hausses sont déjà annoncées en 2026.

Les mutuelles, entreprises d'assurance ou institutions de prévoyance, les 3 catégories d'organismes qui commercialisent des complémentaires santé, redistribuent une part de ces cotisations aux assurés, à travers des remboursements, appelés prestations.

Santé : mutuelle, assurance ou institution de prévoyance, ça change quoi pour vous ?

79% des cotisations sous forme de prestations

Selon le rapport 2025 sur la situation financière des organismes complémentaires assurant une couverture santé publié par la Drees (Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques), en 2024, 46,5 milliards d'euros de cotisations ont été collectés par les complémentaires santé, soit 8,2% de plus qu'en 2023.

Les prestations versées ont aussi augmenté, mais moins rapidement. Elles se sont élevées à 36,8 milliards d'euros, soit une hausse de 5,4%. Résultat, en 2024, « les organismes ont reversé globalement aux assurés 79% de leurs cotisations hors taxe sous forme de prestations », indique la Drees. Le retour sur cotisations était plus élevé en 2023 : 81%.

Les contrats collectifs « apparaissent plus avantageux pour les assurés : ils ont reversé une part plus élevée (85%) de leurs cotisations en prestations ». Pour les contrats individuels, 73% des cotisations ont été reversés.

Pourquoi cet écart ? « Les entreprises, qui souscrivent ces contrats collectifs au profit de leurs salariés, sont davantage en position de négocier des garanties au meilleur prix que des particuliers dans le cas des contrats individuels. De plus, les charges de gestion sont plus faibles en collectif, en raison d'économies d'échelles », indique le rapport.

Les entreprises d'assurance plus gourmandes en frais

Une partie de la somme collectée est toutefois réservée aux frais appliqués. Selon l'organisme, l'importance prise par ces frais varie, c'est chez les entreprises d'assurance que la part moyenne des frais est la plus élevée : les charges de gestion représentent 20,4%, des cotisations collectées. C'est 19,4% pour les mutuelles et 13,7% pour les institutions de prévoyance.

Parmi ces charges, on retrouve :

  • les frais d'acquisition sont ceux qui sont engagés pour attirer de nouveaux clients : frais de réseaux, de publicité, par exemple,
  • les frais d'administration sont liés à la gestion des contrats : modifications dans les contrats des assurés, gestion des réseaux de soins... Les autres charges techniques servent à financer l'évolution des systèmes d'information ou encore des exigences réglementaires,
  • les frais de gestion des sinistres financent le traitement des feuilles de soins, des contentieux...

D'une manière générale, « les mutuelles se caractérisent par des frais d'administration plus élevés (gestion courante des contrats, des systèmes d'information, etc.), tandis que les entreprises d'assurance se distinguent par des frais d'acquisition plus importants, liés à un plus grand recours aux intermédiaires, et dans une moindre mesure à la publicité et au marketing », constate la Drees.

Combien coûtent ces frais chaque année ?

A l'année, la somme médiane représentée par ces frais pour chaque assuré diffère également selon l'organisme et le type de contrat. Par exemple, les frais d'acquisition coûtent 128 euros par assuré pour un contrat individuel chez une entreprise d'assurance et 88 euros pour un contrat collectif.

Les frais d'administration sont effectivement plus élevés chez les mutuelles, avec un montant par assuré et par année de 96 euros pour un contrat individuel et de 94 euros pour un contrat collectif.

Cette nouvelle taxe va-t-elle faire grimper le prix de votre mutuelle santé ?

Comment savoir pour votre contrat

S'il n'est pas possible de connaître le détail des frais pour votre contrat, vous pouvez savoir quelle part des cotisations votre complémentaire santé reverse à ses assurés, grâce au taux de redistribution. Il doit obligatoirement être communiqué au moment du devis. Toutefois, très peu d'organismes l'affichent par ailleurs.

Enfin, vous souhaitez savoir si votre assureur est une mutuelle, une institution de prévoyance ou une entreprise d'assurance ? L'information se trouve souvent dans les mentions légales de son site internet.