L'essentiel
- Le seuil de pauvreté en France est de 1 288 euros pour une personne seule et 1 932 euros pour un couple en 2023.
- Cette situation concerne 9,8 millions de personnes, soit 15,4% de la population. Un pourcentage en forte augmentation par rapport à 2022.
- Parmi les raisons, il y a notamment « La non-reconduction des mesures exceptionnelles mises en place en 2022 pour protéger le pouvoir d'achat des ménages », analyse l'Insee. Il s'agit de l'indemnité inflation et de la prime exceptionnelle de rentrée.
En dessous de quelle somme est-on considéré comme pauvre en France ? Si vous posez la question à différentes personnes, vous obtiendrez probablement de multiples réponses. De son côté, l'Insee apporte une réponse précise chaque année et vient d'actualiser ce lundi 7 juillet ses données sur la base des revenus en 2023.
Le seuil de pauvreté monétaire est de 1 288 euros pour une personne seule en 2023, soit 60% du revenu médian, qui sépare les ménages français en deux parts égales. Il grimpe à 1 932 euros pour un couple, 2 318 euros pour un ménage avec un enfant de moins de 14 ans, ou encore 2 962 euros pour un couple avec deux enfants (dont un de plus de 14 ans), en prenant en compte les unités de consommation (1).
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Près de 10 millions de personnes en situation de pauvreté
Conséquence, 9,8 millions de personnes vivent sous le seuil de pauvreté en 2023, soit 15,4% de la population, un nombre au plus haut depuis 1996 (date du début de l'analyse). C'est 650 000 Français de plus qu'en 2022 ! À titre de comparaison, ce nombre avait augmenté de 28 000 l'année précédente.
Cette forte hausse s'explique d'abord par une contraction des revenus des indépendants les plus modestes et une augmentation des temps partiels inférieurs à 50% (24% en 2023 contre 22% en 2022). « La non-reconduction des mesures exceptionnelles mises en place en 2022 pour protéger le pouvoir d'achat des ménages induit également une hausse du taux de pauvreté en 2023 », analyse l'Insee. Il s'agit de l'indemnité inflation et de la prime exceptionnelle de rentrée. Leur arrêt a coûté respectivement 0,1 point (de pourcentage) et 0,2 point.
Les retraités moins touchés... au contraire des familles monoparentales
Les retraités, de leur côté, ont été un peu plus épargnés que les autres, avec une hausse de 0,3 point de leur taux de pauvreté à 11,1% contre 15,4% pour le reste de la population. Certains d'entre eux « bénéficient en particulier en septembre 2023 des effets de la revalorisation du minimum contributif prévue dans le cadre de la réforme des retraites », avance comme piste d'explication l'Insee.
Moins de 18 ans, 30 ans, 65 ans... À quel âge risquez-vous d'être pauvre ?
À l'inverse, le taux de pauvreté des familles monoparentales a fortement augmenté, passant de 31,4% à 34,3% (+2,9 points). D'après l'Insee, « la revalorisation de l'allocation de soutien familial de 50% fin 2022 (...) n'a pas compensé l'effet de l'arrêt des aides exceptionnelles versées à une part élevée de familles monoparentales en 2022 ». La revalorisation en dessous de l'inflation des allocations logement, perçues par près d'un ménage sur deux dans cette situation, a aussi pesé dans cette hausse.
(1) Elles sont utilisées pour comparer le niveau de vie des ménages et sont calculées de la manière suivante : 1 UC pour le premier adulte du foyer, 0,5 UC pour les autres personnes de 14 ans ou plus, 0,3 UC pour les enfants de moins de 14 ans.