Le Premier ministre Sébastien Lecornu, de nouveau sous la menace de censure des socialistes, a ouvert la discussion budgétaire à 15H00 en appelant l'hémicycle au « compromis » et à un « changement de culture parlementaire ». Le parti à la rose réclame, avec le reste de la gauche, que les plus riches contribuent davantage à l'effort de réduction du déficit.

Dans un hémicycle électrique, les députés ont ouvert le bal, en trouvant un premier terrain d'entente : ils ont voté très largement la prolongation de la contribution différentielle sur les plus hauts revenus (CDHR).

Instaurée en 2025, cette mesure fixe un taux minimal d'imposition de 20% pour les ménages dont les revenus dépassent 250.000 euros par an. Elle devrait rapporter 1,5 milliard d'euros en 2026, selon les chiffres avancés par le gouvernement.

Le projet du gouvernement prévoyait initialement de la maintenir pour la seule année 2026. La gauche souhaitait quant à elle la pérenniser et la renforcer.

Compromis

Mais l'Assemblée nationale a opté pour le compromis proposé par le député MoDem Jean-Paul Matteï, à savoir de conserver cette taxe jusqu'à ce que le déficit annuel soit ramené à moins de 3% du produit intérieur brut (PIB), ce que la France n'a atteint que deux fois ces quinze dernières années (2018 et 2019).

« Sur le sujet des très hauts patrimoines et des hauts revenus, nous avons compris qu'il y avait une attente de nos concitoyens et la-dessus nous bougeons », a déclaré le député Charles Sitzenstuhl (Renaissance), qui s'est « résolu » à voter la mesure malgré son opposition initiale.

Les mesures ciblant la fortune devraient être examinées à partir de samedi, avec au programme une myriade de propositions, dont la désormais célèbre taxe Zucman que la gauche entend défendre d'une seule voix.