Alors que le ministre de l'Economie et des Finances, Eric Lombard, a évoqué un effort « de 40 milliards d'euros » en 2026, faut-il anticiper des hausses d'impôts, ou une fiscalité plus importante sur l'épargne ?

C'est ce que redoute une majorité de Français, d'après le baromètre de l'épargne, de la retraite et des placements, réalisé par Odoxa-Groupama pour Capital et BFM : « 92% des Français pensent que les impôts vont augmenter dans les deux ou trois prochaines années... dont 51% qui pensent qu'ils augmenteront beaucoup ! »

« 92% des Français pensent que les impôts vont augmenter dans les deux ou trois prochaines années »

L'une des questions portait sur les impôts éventuellement visés par ces augmentations. « Pour réduire la dette et les déficits et pour financer un effort d'investissement dans la Défense, le gouvernement pourrait devoir augmenter la fiscalité des ménages en 2026. Pour cela, laquelle des solutions suivantes vous semble la meilleure ou la moins mauvaise ? »

« Le consentement à l'impôt semble avoir atteint ses limites »

Réponse, « 39% préféreraient que l'on taxe l'épargne (mais surtout ceux qui n'en ont pas ou peu), 30% qu'on augmente l'impôt sur le revenu (mais seulement ceux qui ne le paient pas ou peu) et 28% que l'on augmente la TVA (mais surtout ceux pour qui cela ne représente pas l'essentiel de leur imposition) ».

D'après le baromètre, le consentement des Français à l'impôt semble de toute façon « avoir atteint ses limites : (...) 65% des Français estiment que le montant de leurs impôts « n'est pas justifié au regard de la qualité des services publics et de notre système de protection sociale » ».

Quelles pistes évoquées par le gouvernement ?

Cet effort sera fait « essentiellement » sous forme d'économies, pour réduire le déficit public de 5,4% du PIB - objectif 2025 - à 4,6% en 2026, a indiqué Eric Lombard dimanche. Le ministre a toutefois fait part de son souhait de pérenniser la contribution différentielle sur les plus hauts revenus (CDHR), appliquée aux ménages les plus aisés, qui fixe un taux minimal d'imposition de 20%. Cette dernière avait été présentée comme temporaire. La porte-parole du gouvernement Sophie Primas a pour sa part rappelé que « le Premier ministre s'est engagé, le président de la République également, (...) à ne pas augmenter les impôts ».

Mardi 15 avril, François Bayrou réunira une conférence sur les finances publiques avec des parlementaires, des organismes de Sécurité sociale ou encore des collectivités locales. Son objectif ? « Dire où on en est et où on veut aller. Après, il y aura trois mois, trois mois et demi, de mise au point, d'avancée, vers des décisions », a indiqué le Premier ministre.