Les marchés : nouvelle hausse des marchés
Le CAC 40 continue de monter et dépasse à nouveau les 8 000 points. Après +0,83% hier, l'indice français gagne 0,88% ce soir et clôture à 8 096 points. En cause, la même raison que ces derniers jours : l'espoir d'une baisse des taux d'intérêt aux États-Unis en décembre. Les derniers chiffres économiques en provenance des États-Unis montrent que la consommation ralentit et que le moral des ménages baisse, renforçant l'idée que la Fed devra alléger sa politique monétaire. Les marchés estiment désormais à 85% la probabilité d'une baisse de taux le 10 décembre. Parallèlement, les négociations autour d'un possible accord de paix en Ukraine soutiennent aussi la hausse des marchés.
À Paris, certaines entreprises se distinguent particulièrement ce mercredi : Valneva bondit après de bons résultats pour son vaccin contre la maladie de Lyme, et Compagnie des Alpes grimpe fortement après l'obtention d'un nouveau contrat à La Plagne. Wall Street suit également cette tendance positive, le S&P 500 et le Nasdaq progressent d'environ 0,8% pour le moment. La place américaine sera fermée demain, pour Thanksgiving.
Les valeurs : Dassault Systèmes, Valneva et Compagnie des Alpes
Dassault Systèmes - Dassault Systèmes renforce sa présence dans l'IA en élargissant son partenariat avec Mistral AI. Les outils phares de la start-up française, « Le Chat Enterprise » et « AI Studio », seront désormais disponibles sur Outscale, le cloud de Dassault. L'objectif est d'offrir aux secteurs les plus sensibles (santé, finance, défense, administrations) une IA européenne fiable, sécurisée et totalement maîtrisée. Présentée lors du salon Adopt IA, cette alliance illustre clairement la volonté des deux groupes français de faire émerger une IA performante et sécurisée, capable de protéger les données sensibles des organisations publiques comme privées. L'action Dassault Systèmes avance de 0,79% ce soir, à 24,15€ (-28% en 2025). Un signal positif pour un groupe qui entend rester dans la course face aux géants américains.
Valneva - Le spécialiste des vaccins grimpe de 7,60% à 4,08€, porté par de nouveaux résultats encourageants pour son vaccin contre la maladie de Lyme, développé avec Pfizer. Les premières données montrent que le vaccin déclenche une bonne réaction de défense du corps, reste efficace après un rappel et ne présente pas de souci particulier. Un point important, il n'existe aujourd'hui aucun vaccin pour les humains contre cette maladie, ce qui laisse entrevoir un fort potentiel commercial. La suite pourrait aller très vite. Les résultats complets sont attendus en 2026, et plusieurs experts y voient l'un des rendez-vous les plus importants du secteur. Pas étonnant que le marché s'enthousiasme ! Avec une action en hausse de plus de 85% depuis janvier, Valneva fait partie des grands gagnants de l'année.
Compagnie des Alpes - Compagnie des Alpes respire enfin. Après plusieurs mois de doutes liés à la perte des concessions des Deux-Alpes et bientôt de Tignes, le groupe décroche le renouvellement tant attendu de La Plagne, l'un des plus grands domaines skiables du monde. Un contrat XXL de 25 ans, représentant 5 milliards d'euros de revenus potentiels, qui sécurise la visibilité du groupe jusqu'en 2052. Autant dire, un soulagement massif pour les marchés. L'action éligible au PEA-PME bondit de 7,16% à 21,70€, l'une des plus fortes hausses journalières de la Bourse de Paris. Le marché salue un acteur qui, malgré la raréfaction de la neige, profite de ses stations d'altitude et d'une dynamique solide dans ses parcs de loisirs. En hausse de 43% depuis janvier, l'action Compagnie des Alpes est portée par de solides perspectives.
L'événement du mercredi : Bientôt la paix ?
Donald Trump affirme que la paix en Ukraine est proche, même s'il reste selon lui quelques désaccords à régler. Il a envoyé son émissaire Steve Witkoff, attendu à Moscou pour rencontrer Vladimir Poutine et discuter d'un plan de sortie de guerre. Trump, qui avait initialement fixé à l'Ukraine une date limite pour accepter son projet d'accord d'ici demain soir, semble aujourd'hui plus souple et assure que des avancées ont été réalisées avec Kiev et Moscou, ainsi que des concessions russes dont il ne donne toutefois pas le détail.
Du côté du Kremlin, la visite de Witkoff est confirmée et certains points du plan américain sont jugés positifs. Mais Vladimir Poutine reste ferme sur la question des territoires ukrainiens annexés et affirme vouloir y renforcer l'identité russe. Un nouveau décret prévoit d'ailleurs que 95% de la population locale s'identifie comme russe d'ici dix ans, en renforçant l'usage de la langue russe et en limitant les influences considérées comme extérieures et hostiles.
La mission de Steve Witkoff crée néanmoins la polémique. D'après Bloomberg, il aurait conseillé un proche de Poutine sur la meilleure façon de présenter un plan acceptable à Trump. Une transcription d'un appel montre qu'il aurait même suggéré une conversation entre les deux présidents, avant une rencontre prévue avec Volodymyr Zelensky. Pour certains experts, cela révèle une position très conciliante envers Moscou. Trump minimise et parle simplement d'une stratégie de négociation. La Maison-Blanche défend quant à elle son émissaire, estimant qu'il discute chaque jour avec les deux camps pour obtenir la paix. Les prochains jours s'annoncent déterminants pour ce dossier central.
Le monde d'après : L'IA comme cyberarme
Une cyberattaque menée par une intelligence artificielle ? C'est ce qu'affirme Anthropic, la start-up fondée par d'anciens d'OpenAI (Chat GPT). Dans un rapport explosif, la société américaine explique que Claude, son IA vedette, aurait été utilisée pour orchestrer une opération de cyberespionnage. Son IA aurait généré 80 à 90% du code malveillant. Une attaque d'une ampleur inédite, réalisée grâce aux nouvelles capacités du modèle, capable d'agir de façon autonome, d'enchaîner des tâches, de contourner les limites imposées... et même d'effacer ses traces comme un espion professionnel.
Officiellement, les hackers seraient liés à un groupe affilié à l'État chinois. Officieusement, la communauté cyber s'interroge : coup de semonce... ou coup de pub ? Car si la mise en scène est impressionnante, de nombreux chercheurs rappellent que l'IA générative reste loin d'égaler l'ingéniosité humaine en matière de piratage. Pas de logiciel malveillant révolutionnaire, pas d'attaque inédite : l'IA assiste, accélère, automatise, mais elle ne remplace pas (encore) les cybercriminels. Certains experts voient dans ce rapport une opération de communication bien rodée d'Anthropic, destinée à présenter Claude comme une menace “incontrôlable”, donc puissante et précieuse.
Pour autant, l'arrivée des IA agentiques (voir lexique) change la donne. Ces systèmes autonomes pourraient devenir de puissants outils d'espionnage et de sabotage... Dans ce contexte, un fonds dédié à la cybersécurité représente une opportunité stratégique pour les investisseurs souhaitant se positionner sur un secteur en pleine expansion.
Demain à la Une : Thanksgiving !
Cette fin de semaine devrait être assez calme sur les marchés. Wall Street sera fermée demain en raison de Thanksgiving, et vendredi, les opérateurs américains ne travailleront qu'une demi-séance avant une clôture prématurée. À l'échelle mondiale, les volumes d'échanges devraient donc rester faibles, même si l'actualité demeure dense.
Quelques annonces pourraient toutefois animer à la marge les prochaines séances. Demain, la BCE publiera le compte rendu de sa dernière réunion de politique monétaire. Vendredi, les investisseurs découvriront de nouveaux chiffres d'inflation en France et en Allemagne. La croissance française du troisième trimestre sera également révisée. À suivre !
Le lexique : Les IA agentiques
Les IA agentiques sont des intelligences artificielles conçues pour agir de manière autonome, avec pour mission d'atteindre un objectif donné sans intervention humaine continue. Elles analysent leur environnement, prennent des décisions, planifient des actions successives et peuvent ajuster leur stratégie en fonction des résultats obtenus. Leur force réside dans leur capacité à apprendre, à s'adapter et à exécuter des tâches complexes de bout en bout, souvent sur de longues périodes.









