La Première ministre a promis mercredi dans son discours de politique générale des « réponses radicales à l'urgence écologique », que ce soit « dans notre manière de produire, de nous loger, de nous déplacer, de consommer » et « un plan de bataille » pour la transition écologique. Ce discours a amené de « l'impatience et le bénéfice du doute » concernant les actions à venir du gouvernement pour tenir les engagements climatiques de la France et réussir cette transition, a commenté jeudi Xavier Timbeau, directeur principal de l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), lors d'un point presse.

« L'hiver prochain doit se préparer dès cet été »

Concernant la crise énergétique, « on est dans une forme d'expectative où l'hiver prochain doit se préparer dès cet été », a noté Phuc-Vinh Nguyen, chercheur en politique énergétique européenne et française au Centre Energie de l'Institut Jacques Delors.

« Cette crise naît d'un manque de programmation notamment dans le cadre de nos investissements », a-t-il ajouté, regrettant que « la sobriété ne soit à l'heure actuelle pas assez évoquée dans le débat public » et que le discours d'Elisabeth Borne ait laissé transparaître un « manque de compréhension concrète vis-à-vis de ce levier ».

Si les promesses de rénovation énergétique des bâtiments prises au Grenelle de l'Environnement en 2009 avaient été tenues, « on aurait été indépendants du gaz russe dès 2020 », a souligné Lola Vallejo, directrice du programme climat de l'Institut du développement durable des relations internationales (IDDRI).

« Manques de ciblage et de proportionnalité »,

Concernant les aides mises en place face à la flambée des prix de l'énergie, comme la ristourne à la pompe de 18 centimes, elles « manquent de ciblage et de proportionnalité », a relevé la chercheuse. Il faut « investir pour une protection mieux ciblée mais aussi pour préparer la résilience de demain », a-t-elle ajouté.

Damien Demailly, directeur adjoint de l'Institut de l'économie pour le climat (I4CE), s'est dit « impatient de voir ce que ça va donner dans le premier budget du gouvernement » et comment les mesures annoncées y seront retranscrites, tout en se disant déçu que la Première ministre n'ait pas évoqué l'adaptation au changement climatique.