Une offre d'électricité dont les prix varient toutes les heures : c'est ce que propose le nouveau fournisseur Sobry. Le principe de cette offre dite « à tarification dynamique », des prix du kWh qui suivent ceux du marché de gros. Ils ne sont donc pas fixés à l'avance et sont susceptibles de varier toutes les heures.

Une application permet de suivre les tarifs en temps réel, avec un code couleur signalant le niveau des prix (vert pour des prix faible, orange, rouge ou noir lorsqu'ils sont très élevés), et les montants sont affichés la veille pour le lendemain.

Pourquoi une telle proposition ? « Aujourd'hui, il y a énormément de contrats à prix fixes, la plupart des offres sont décorrélées du marché, alors que les prix sont bas en général, il y a même eu 500 heures à prix négatifs depuis le début de l'année. Le problème, c'est que jusqu'à présent, les particuliers ne pouvaient pas en profiter », explique Jérémy Assayag, cofondateur de Sobry.

Décaler sa consommation d'électricité

Un abonnement supplémentaire est facturé 1,80 euro par KVA et par mois aux consommateurs. Pour le reste, le fournisseur assure vendre l'électricité à prix coûtant, sans prendre de marge.

L'offre s'adresse aux personnes dont la consommation d'électricité est flexible : il faut avoir la possibilité d'en décaler une grande partie aux heures où l'électricité est la moins chère. Mais ces périodes peuvent donc changer tous les jours.

Jérémy Assayag, cite notamment les consommateurs « qui télétravaillent, qui ont de la domotique, par exemple une pompe à chaleur connectée, une batterie qu'ils pourront recharger aux périodes les moins chères... Il faut être capable de piloter, d'adapter la consommation. Notre offre ne sera pas la meilleure pour les personnes qui partent travailler toute la journée, rentrent le soir et ne peuvent pas déplacer leur consommation. Il n'y a pas d'économies garanties, mais des gains pour certains profils ». Le fournisseur estime que ses clients peuvent réduire en moyenne leur facture de 15%.

Pour un public averti

Attention toutefois, en cas de forte hausse des prix sur le marché, comme cela avait été le cas en 2022 et 2023, la note sera salée. Sobry prévoit un prix plafond chaque mois, équivalant à deux fois le montant du tarif réglementé de l'électricité, option base.

« Les offres à tarification dynamique ne sont adaptées qu'à un public très averti, dans la mesure où le consommateur ne connaît que la veille pour le lendemain le prix de l'énergie, heure par heure, qu'il va consommer et que les évolutions de prix peuvent être très importantes », prévient le Médiateur de l'énergie sur son site.

Une position partagée par l'UFC Que Choisir : « Nous ne sommes pas favorables à ces offres, elles impliquent pour les consommateurs de bien suivre les fluctuations des prix du marché. Or, nous nous rendons rend déjà compte dans le dernier baromètre du médiateur que tous ne connaissent pas leurs plages d'heures creuses et d'heures pleines (1) », indique Clarisse Berger, chargée de mission énergie et logement au sein de l'association de défense des consommateurs.

« La fluctuation permanente de leur prix rend la comparaison des offres à tarifications dynamiques avec les autres offres difficile (...) Compte tenu de la nature de ce type d'offre, il n'est pas possible de faire une estimation fiable annuelle de la facture ; elle est donc référencée séparément des autres offres dans le comparateur », explique le médiateur.

Une première ?

Depuis quelques années, aucune offre à tarification dynamique « pure » n'était proposée en France. Le fournisseur Barry avait lancé une offre similaire en 2021, mais sa commercialisation avait cessé au moment de la crise de l'énergie, alors que les prix sur les marchés de gros avaient flambé.

Les fournisseurs ayant plus de 200 000 clients doivent bien proposer des offres qui « encouragent les consommateurs à déplacer leur consommation », mais pour le moment, la réglementation se base sur une définition élargie de la tarification dynamique.

Leurs prix restent donc définis en amont. « Ces offres ont l'avantage de valoriser les flexibilités des consommateurs pendant les périodes de pointe tout en les protégeant des variations extrêmes de prix puisque le prix de l'électricité y est fixé à l'avance », note la Commission de régulation de l'énergie (CRE).

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(1) Dans son dernier baromètre sur la précarité énergétique, le Médiateur de l'énergie constate que si 51% des foyers disent avoir adopté l'option heures creuses, « 14% des ménages concernés ne connaissent pas les horaires exacts de leurs heures creuses. Un manque d'information qui touche davantage les moins de 35 ans (19%) que les 55 ans et plus (9%) ».