Nouvelle menace sur le chèque énergie ? Dans un communiqué, l'Association citoyenne et laïque des consommateurs (ACLC), l'Association de défense, d'éducation et d'information des consommateurs (Adeic), l'Association familles laïques (AFL) et Leo Lagrange ont à nouveau soulevé des inquiétudes, concernant cette aide dont le processus d'envoi a déjà été largement modifié en 2025.

Chèque énergie 2025 : « il y aura une baisse drastique du nombre de bénéficiaires » alertent les associations

L'objet de leurs inquiétudes : le rapport « Moyens publics et pratiques dommageables à la biodiversité », publié par l'inspection générale des finances (IGF) et l'inspection générale de l'environnement et du développement durable (IGEDD), mis en ligne en juillet. Les institutions y préconisent la suppression progressive des dépenses « dommageables » à la biodiversité de plusieurs programmes, dont le 174 qui finance, entre autres (1), le chèque énergie.

L'IGF et l'IGEDD proposent de remplacer les dispositifs par « des aides aux revenus non conditionnées à la consommation d'énergie et de conditionnaliser les compléments de revenus à des objectifs de baisse de consommation d'énergie, y compris relatives à des catégories d'énergies dommageables ».

Le chèque énergie pointé du doigt

Pour quelle raison ? « La mission considère que le soutien à la consommation d'énergie va à l'encontre de la sobriété énergétique d'une part, et que sans précision sur la nature de l'énergie, elle a un impact potentiellement défavorable à la biodiversité pour la part relative aux énergies carbonées et en fonction des sources décarbonées qui peuvent n'être pas neutre pour la biodiversité », est-il indiqué.

Le rapport précise aussi que « le chèque énergie a été considéré par l'Observatoire national de la biodiversité (ONB) comme défavorable sur la pression changement climatique, s'appuyant sur le rapport de la cour des comptes de février 2022 qui note que « le fait que le chèque puisse financer tout type d'énergie va à l'encontre des objectifs climatiques de la France, puisqu'il aboutit à subventionner pareillement l'usage d'énergies carbonées et décarbonées » ».

« Réduire ou supprimer le bénéfice du chèque énergie pour les ménages les plus fragiles serait compris comme une manifestation d'indifférence voire de mépris à leur égard. »

Des arguments qui font bondir les associations de défense des consommateurs. « Alors que la rénovation énergétique est durement frappée par de nouvelles dispositions réglementaires défavorables (...), réduire ou supprimer le bénéfice du chèque énergie pour les ménages les plus fragiles serait compris comme une manifestation d'indifférence, voire de mépris à leur égard. »

« La transition énergétique se doit d'être juste et socialement acceptable, en particulier pour les 20% de nos concitoyens les plus fragiles », dénoncent-elles, demandant au gouvernement de garantir le principe et le financement des chèques énergie. Les associations ont aussi rappelé les statistiques alarmantes concernant la précarité énergétique. 30% des Français déclarent avoir souffert du froid à leur domicile lors de l'hiver 2023-2024. Parmi eux, 41% l'expliquent par la nécessité de limiter le chauffage pour des raisons financières. Par ailleurs, les interventions pour impayés ont augmenté de 24% en 2024, par rapport à l'année précédente.

(1) Le programme 174 finance aussi la prime à la conversion des véhicules et le bonus écologique et MaPrimeRénov'.