Combien de ménages font-ils face à des difficultés pour payer leurs factures d'énergie ? L'Insee a publié une nouvelle étude pour mesurer la vulnérabilité énergétique. Contrairement à la précarité énergétique suivie par l'ONPE, la vulnérabilité renvoie à « une difficulté potentielle face aux dépenses énergétiques pour le logement quand la précarité évoque une difficulté avérée. En ce sens, la vulnérabilité énergétique peut être définie comme une exposition au risque de précarité. Tous les ménages vulnérables énergétiquement ne sont pas précaires, mais tous les précaires sont vulnérables », détaille l'Insee.

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Cet indicateur sert à « repérer les ménages qui doivent consacrer une part excessive de leur revenu disponible aux dépenses énergétiques de leur logement afin d'y assurer un confort standard ». L'Insee ajoute que « cette notion de ménage vulnérable peut aider les acteurs publics à orienter les politiques d'aide à la rénovation (...). Cela peut par exemple conduire à cibler certaines aides prioritairement sur les logements occupés par ces ménages, ou encore sur les territoires où ils se concentrent ».

Pour déterminer le taux de vulnérabilité, l'Insee a utilisé les dépenses énergétiques estimées à partir d'une part des « consommations conventionnelles » d'énergie d'un logement, fournies par les diagnostics de performance énergétique (DPE), et d'autre part des prix des énergies. Ces données ont été croisées avec le revenu disponible des ménages obtenu via le fichier démographique des logements et des individus (Fideli).

Des situations régionales variées

A l'échelle des régions, le taux de vulnérabilité énergétique des ménages va de 9,5% en Île-de-France à 24,1% en Bourgogne-Franche-Comté. Selon l'Insee, ces écarts « peuvent être expliqués par plusieurs facteurs liés au climat, aux caractéristiques du parc de logements ou encore aux écarts de revenus des ménages ». La moyenne nationale est quant à elle de 17,4%.

L'Insee a également fait des simulations pour déterminer l'impact d'éventuelles rénovations énergétiques ou changement de mode de chauffage sur la vulnérabilité énergétique. Par exemple, l'étude estime ainsi « quelles seraient les dépenses des logements au fioul s'ils étaient à l'électricité » et « le gain financier pour les ménages, suite à une telle conversion ». Résultat, ils économiseraient « 8,2% de la facture énergétique conventionnelle (par m²), en moyenne, avec les données de prix utilisées ».

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