Les marchés : Quatrième séance dans le vert

La Bourse de Paris poursuit sa série gagnante. Le CAC 40 progresse de 0,80% ce jeudi pour clôturer à 7 823 points, signant une quatrième séance consécutive de hausse. Le marché parisien reste pourtant privé de véritables catalyseurs depuis le début de la semaine. La BCE a, sans surprise, maintenu son statu quo, estimant que les dernières données économiques ne justifiaient pas de nouvelle baisse des taux.

Outre-Atlantique, Wall Street évolue également en territoire positif. Les chiffres de l'inflation américaine en août ont certes montré une hausse plus forte que prévu (+2,9 % sur un an, la plus élevée depuis janvier), mais ils n'ont pas remis en cause l'anticipation d'un assouplissement monétaire de la Fed la semaine prochaine. Le ralentissement du marché du travail pèse suffisamment pour convaincre les investisseurs que la banque centrale américaine procédera à une baisse de taux, malgré ce rebond des prix.

Les marchés intègrent désormais à près de 89% la probabilité d'une réduction de 25 points de base lors de la réunion des 16 et 17 septembre.Une minorité de 11% croit encore à une action plus agressive de 50 points de base. Mais le message est clair. Les investisseurs continuent de privilégier le scénario d'une Fed accommodante, et pour l'instant, l'appétit pour le risque reste intact.

Les valeurs : Kering, Technip Energies et High Co

Nouveau record en Bourse pour le titre Technip Energies ! Le titre grimpe de 2,92% ce soir à 41,60€ et s'adjuge déjà 60% depuis le début de l'année. Cette envolée est portée par l'annonce d'une acquisition stratégique, le rachat pour 556 millions de dollars de l'activité Advanced Materials & Catalysts du groupe américain Ecovyst, un leader mondial dans ce domaine.

Avec cette opération, le géant français de l'ingénierie industrielle élargit son savoir-faire dans les catalyseurs, des matériaux clés pour améliorer l'efficacité des procédés chimiques et renforce sa présence sur des marchés d'avenir comme les carburants d'aviation durables et le recyclage avancé. Les analystes saluent un mouvement jugé positif pour les résultats et la trésorerie du groupe, qui conforte sa position parmi les grands acteurs mondiaux de l'ingénierie énergétique.

Kering reprend des couleurs en Bourse. Le titre gagne 2,42% à 239,15€ ce jeudi, portant sa hausse à 2% depuis le début de l'année. Les investisseurs accueillent positivement l'annonce d'un délai accordé par le fonds qatari Mayhoola pour le rachat total de Valentino. Concrètement, Kering ne sera pas contraint de racheter l'intégralité de la maison italienne avant 2028, ce qui allège temporairement la pression financière sur un groupe déjà lourdement endetté.

Cette bouffée d'air intervient alors que Kering se prépare à une nouvelle ère, sous la direction de Luca de Meo, ancien directeur général de Renault, qui devra s'attaquer à des chantiers majeurs, comme celui de relancer Gucci, redonner de la dynamique aux autres marques et réduire l'endettement. En attendant, le marché salue ce répit stratégique, qui donne au groupe du luxe un peu plus de temps pour se réorganiser et retrouver l'élan nécessaire face à ses concurrents.

High Co, le titre éligible PEA-PME, poursuit son ascension en Bourse et gagne 5,59% ce soir à 3,78€, affichant désormais une hausse impressionnante de 53,44% depuis le début de l'année. Le spécialiste français du data marketing et de la communication, le groupe a publié des résultats semestriels en baisse mais a relevé ses prévisions pour 2025, laissant entrevoir un retour à la croissance dès le second semestre.

Les investisseurs apprécient ce message plus optimiste, renforcé par le renouvellement de contrats importants comme celui avec Casino et par une acquisition stratégique qui devrait être finalisée d'ici la fin de l'année. Les courtiers Oddo BHF et Portzamparc ont d'ailleurs salué cette visibilité accrue, en relevant leurs recommandations sur le titre.

La recommandation du jour : Objectif réhaussé !

Dans un secteur cyclique par nature, il est rare de voir une entreprise allier croissance, résilience et innovation industrielle. Et pourtant, une valeur emblématique de l'aéronautique européen née d'une alliance franco-allemande dans les années 70 coche toutes les cases. Portée par un carnet de commandes historique, une stratégie de montée en cadence et des investissements décisifs dans sa chaîne d'approvisionnement, cette valeur s'impose aujourd'hui comme un leader mondial, capable de rivaliser avec son grand concurrent américain. Ses résultats semestriels publiés récemment ont confirmé la solidité du modèle, avec un chiffre d'affaires en hausse, un résultat net presque doublé, et des décisions industrielles fortes, comme l'intégration d'un fournisseur stratégique. Résultat, nous relevons notre objectif de cours sur le titre. notre analyse détaillée.

Le monde d'après : Alerte cyber !

Un nouveau rappel brutal des risques cyber ! Allianz Life, filiale américaine du géant allemand Allianz, a reconnu qu'un pirate avait accédé aux données personnelles de la majorité de ses 1,4 million de clients outre-Atlantique. L'attaque a exploité une faille dans un système CRM tiers basé sur le cloud, en piégeant des employés pour leur soutirer des accès. Si aucune donnée financière n'aurait été directement compromise, l'incident met en lumière la fragilité croissante des entreprises face aux cybercriminels, malgré les dispositifs de protection existants. Selon les experts, ce type d'attaques visant les prestataires technologiques intermédiaires est en forte hausse. Près de 30% des violations de données recensées en 2025 proviennent désormais de sous-traitants, doublant en l'espace d'un an. Dans ce contexte, les fonds spécialisés en cybersécurité se profilent comme les grands gagnants de cette tendance de fond.

La multiplication des attaques contraint désormais toutes les entreprises, quel que soit leur secteur, à renforcer leurs défenses et à consacrer des budgets croissants à la protection de leurs données. Miser sur un fonds dédié à la cybersécurité, rassemblant des acteurs de premier plan comme Palo Alto Networks, CrowdStrike ou Fortinet, permet ainsi de s'exposer à une thématique devenue incontournable dans le « monde d'après ». Pour les investisseurs, cette vague d'investissements massifs dans la sécurité numérique ouvre une opportunité stratégique. Le fonds Pictet-Security illustre bien cette dynamique, en ciblant au niveau mondial les champions de la cybersécurité et de la protection digitale.

Demain à la Une : La France sous surveillance

Demain, les projecteurs seront braqués sur les chiffres de l'inflation en France, Allemagne et Espagne. Ces indicateurs mesurent la hausse des prix à la consommation, autrement dit, ce que coûte la vie au quotidien. S'ils sont plus élevés que prévu, cela pourrait compliquer la tâche de la Banque centrale européenne, qui tente de calmer les prix sans casser la croissance.

Mais le rendez-vous le plus sensible aura lieu en coulisses, l'agence de notation Fitch rendra son verdict sur la dette française. Pour l'instant, la France conserve une note “AA”, un bon signal pour sa capacité à rembourser ses dettes. Mais certains craignent un abaissement à “A”, ce qui pourrait refroidir les investisseurs et faire grimper le coût de financement du pays. Une décision qui pourrait peser lourd dans les jours à venir. Exceptionnellement, il n'y aura pas de Journal de la Bourse demain. Rendez-vous dès lundi pour décrypter ensemble les conséquences

Le lexique : IPC

L'indice des prix à la consommation (ou “IPC”) est un indicateur économique majeur. Il se calcule en mesurant la variation du prix d'un panier fixe de biens et de services, dont chaque élément est pondéré proportionnellement à son poids dans la consommation globale des ménages. Il est très important dans la mesure de l'inflation et des variations de tendances d'achat. L'IPC Core est un autre indice dérivé, qui ne tient pas compte de l'alimentation et des produits énergétiques, car leurs prix sont jugés volatils et saisonniers.