Comme il y a deux ans, Neuilly-sur-Seine reste la ville la plus inégalitaire de France. Et de très loin. Les 10% les plus riches gagnent au moins 10 734 euros par mois, soit 8 fois plus que les 10% les plus pauvres (moins de 1 321 euros) ! C'est le constat du long rapport publié ce mardi 3 juin par l'Observatoire des inégalités en France et qui s'appuie sur les données de l'Insee de 2021.
Cette inégalité s'accentue d'année en année dans la ville des Hauts-de-Seine. Dans le rapport de 2023, l'écart entre ces deux tranches de la population était de 7,9, contre 8,13 désormais. L'un de ses quartiers, « Saint-James », en est le parfait reflet avec 1 456 euros par mois de revenu maximum pour les 10% les plus modestes et 14 867 euros pour les 10% les plus aisés !
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15 villes d'Île-de-France dans le Top 20
Le département de l'ouest parisien est, d'ailleurs, extrêmement représenté dans le Top 20 des villes les plus inégalitaires puisqu'on retrouve 10 autres villes : Boulogne-Billancourt (4e), Saint-Cloud (7e), Levallois-Perret (8e), Asnières-sur-Seine (10e), Sèvres (11e), Suresnes (12e), Meudon (14e), Colombes (15e), Courbevoie (17e) et Clichy (18e).
D'autres villes de la région parisienne font également partie des plus inégalitaires, à commencer par Paris (2e). Les 10% les plus pauvres de la capitale touchent un revenu de 937 euros maximum, quand les 10% les plus riches perçoivent 5 968 euros. Saint-Mandé (Val-de-Marne, 6e), Saint-Germain-en-Laye (Yvelines, 9e) et La-Celle-Saint-Cloud (Yvelines, 13e) ont également des écarts conséquents entre les plus modestes et les plus aisés.
| Villes | Revenu maximum des 10% les plus modestes | Revenu minimum des 10% les plus riches | Rapport |
|---|---|---|---|
| Neuilly-sur-Seine (92) | 1 321 € | 10 734 € | 8,13 |
| Paris (75) | 937 € | 5 968 € | 6,37 |
| Annemasse (74) | 821 € | 4 562 € | 5,56 |
| Boulogne-Billancourt (92) | 1 195 € | 6 365 € | 5,33 |
| Thionville (57) | 880 € | 4 637 € | 5,27 |
| Saint-Mandé (94) | 1 278 € | 6 682 € | 5,23 |
| Saint-Cloud (92) | 1 354 € | 7 019 € | 5,18 |
| Levallois-Perret (92) | 1 218 € | 6 183 € | 5,08 |
| Saint-Germain-en-Laye (78) | 1 218 € | 6 097 € | 5 |
| Asnières-sur-Seine (92) | 970 € | 4 833 € | 4,98 |
| Sèvres (92) | 1 213 € | 5 961 € | 4,91 |
| Suresnes (92) | 1 146 € | 5 585 € | 4,87 |
| La Celle-Saint-Cloud (78) | 1 161 € | 5 588 € | 4,81 |
| Meudon (92) | 1 128 € | 5 352 € | 4,74 |
| Colombes (92) | 934 € | 4 377 € | 4,69 |
| Saint-Denis (974) | 755 € | 3 518 € | 4,66 |
| Courbevoie (92) | 1 102 € | 5 129 € | 4,66 |
| Clichy (92) | 831 € | 3 843 € | 4,62 |
| Nancy (54) | 829 € | 3 825 € | 4,61 |
| Saint-Paul (974) | 771 € | 3 541 € | 4,59 |
| France Métropolitaine | 1 007 € | 3 436 € | 3,4 |
Niveau de vie mensuel pour une personne seule après impôts et prestations sociales. Villes de plus de 20 000 habitants. Source : Insee - Données 2021
En dehors de l'Île-de-France, cinq autres villes se glissent dans ce Top 20. Annemasse, en Haute-Savoie, est même sur le podium (3e), avec 821 euros de revenu maximum pour les 10% les plus pauvres et 4 562 euros minimum pour la tranche des habitants les plus aisés, soit 5,56 fois plus ! Thionville (5e) et Nancy (19e) sont les deux autres villes métropolitaines présentes. Enfin, deux communes d'Outre-Mer, situées à La Réunion, se glissent en fin de classement. Il s'agit de Saint-Denis (16e) et Saint-Paul (20e).
Des villes riches... et pauvres
Les inégalités de revenus observées « s'expliquent d'abord parce que certaines de ces grandes villes abritent les populations les plus riches », explique l'Observatoire des inégalités. Comme Neuilly-sur-Seine, ville la plus riche de France avec un revenu médian de 4 001 euros par mois, deux fois plus élevé que la moyenne nationale (1 923 euros). La situation est similaire pas très loin, à Saint-Cloud, où le revenu médian est de 3 313 euros par mois, alors que les plus riches gagnent au minimum 7 019 euros.
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Une ville inégalitaire peut aussi l'être si une grande partie de sa population est très pauvre. À Paris, même si le revenu des plus riches est très élevé (presque 6 000 euros mensuels), près d'un habitant sur six vit sous le seuil de pauvreté (16%). Saint-Denis et Saint-Paul de La Réunion sont également de bons exemples, avec des revenus extrêmement bas pour les 10% les plus pauvres (respectivement 755 euros et 771 euros maximum). En comparaison, le seuil de revenu des 10% les plus pauvres de France métropolitaine est de 1 007 euros.
Des villes bien plus égalitaires à l'Ouest, dans le Nord et un peu dans le Sud
L'Observatoire des inégalités s'est aussi intéressé aux villes dont les revenus entre pauvres et riches se rapprochent le plus. Les quatre villes de plus de 20 000 habitants les plus égalitaires se situent dans l'ouest, avec trois d'entre elles dans le Maine-et-Loire (Beaupréau-en-Mauges 1er, Sèvremoine 2e, Chemillé-en-Anjou 4e) et une en Vendée (Montaigu-Vendée, 3e).
À Beaupréau-en-Mauges, les 10% les plus modestes perçoivent 1 224 euros de revenu maximum, quand les 10% les plus riches ne gagnent « que » 2 748 euros minimum. Les Hauts-de-France sont également bien représentés avec Coudekerque-Branche, Wattrelos et Hazebrouck (dans le Nord), ainsi que Bruay-la-Buissière et Liévin (dans le Pas-de-Calais).
