Dans sa vaste étude sur la pauvreté en France, l'Observatoire des inégalités consacre un passage sur les personnes vivant dans la grande pauvreté. Une situation pour laquelle les données chiffrées officielles sont limitées.
Selon l'Observatoire, l'Insee ne diffuse pas de données statistiques sur les revenus des plus faibles. D'après sa dernière étude, le taux de pauvreté est de 14,4% en France en 2022. Cette année-là, 9,1 millions de personnes se trouvaient en situation de pauvreté monétaire, c'est-à-dire qu'elles disposaient de revenus mensuels inférieurs au seuil de pauvreté, fixé à 60% du revenu médian, soit 1 216 euros pour une personne seule.
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Moins de 400 euros par mois pour une personne seule
Mais « avec combien vivent ceux qui n'ont rien ? », s'interrogent l'Observatoire des inégalités. Pour y répondre, il cite les chiffres de l'institut européen Eurostat. « Selon cet organisme, les 1% le plus pauvre en France – environ 600 000 personnes – vit avec moins de 400 euros par mois pour une personne seule en 2022, l'équivalent de 600 euros pour un couple sans enfant et de 1 000 euros pour un couple avec deux adolescents. Les seuils des 5% les plus modestes se situent respectivement à 840, 1 250 et 2 100 euros selon la composition de la famille », indique l'Observatoire des inégalités.
170 euros par mois pour les 10% les plus pauvres aidés par le Secours Catholique
Ce dernier cite également un rapport de 2023 réalisé par le Secours Catholique sur les revenus et conditions de vie d'un million de personnes que l'association soutient. « Parmi les personnes aidées, un quart n'a aucun revenu et la moitié dispose d'un niveau de vie mensuel inférieur à 550 euros. Si on ne considère que les personnes qui disposent d'un revenu, la moitié perçoit moins de 743 euros par mois toutes ressources confondues. Les 10% les plus pauvres survivent avec environ 170 euros par mois. Et ceux situés entre les 10% et les 20% les plus pauvres, avec des ressources de seulement 350 euros environ », résume l'Observatoire des inégalités.
Pour ce qui est des minima sociaux, l'Observatoire signale que l'allocation la plus faible est versée aux demandeurs d'asile : 426 euros par mois. Quant au RSA, il est de 365 euros par mois, amputé de 76 euros pour ceux qui touchent une aide au logement ou qui sont logés gratuitement. « Les réfugiés déboutés du droit d'asile n'ont le droit ni de travailler ni de percevoir une allocation. Les moins de 25 ans et les étrangers qui vivent en France légalement depuis moins de cinq ans n'ont droit à aucun minimum social non plus », précise le rapport de l'Observatoire des inégalités.
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