Happytal est une société de conciergerie pour les patients et les soignants, qui permet de bénéficier à l'hôpital des produits ou de services en tout genre (services ou produits de coiffure ou d'esthétique, cadeaux de naissance, matériels médicaux et paramédicaux...).

Mais selon la DGCCRF, son activité de « valorisation économique du parc de chambres dans les établissements de santé » l'a conduite à des « pratiques commerciales trompeuses » portant sur des demandes de chambre individuelles.

Happytal faisait signer à des patients des demandes de chambres individuelles (qui sont facturées par les hôpitaux publics une soixantaine d'euros par jour) en les faisant passer pour des « formalités administratives », alors qu'il s'agissait en réalité « d'engagements contractuels », a expliqué la DGCCRF dans son communiqué. Les faits ont été constatés par des agents de la DGCCRF entre octobre 2022 et juillet 2024.

L'administration a proposé une transaction pénale à Happytal qui l'a acceptée, comportant « une amende de 300.000 euros, l'engagement de ne pas renouveler les pratiques commerciales trompeuses constatées et la publication d'un communiqué ».

Interrogé par l'AFP, Happytal a indiqué qu'il avait « depuis plus d'un an adapté ses pratiques » pour se mettre en conformité. « Les collaborateurs d'Happytal doivent notamment s'assurer que le patient a bien compris la nature optionnelle et payante du service, ainsi que le fait qu'Happytal est un prestataire externe à l'hôpital », a affirmé la société.

Fondée en 2013, Happytal avait été rachetée par la Poste en 2022, dans le cadre de la diversification dans la santé du groupe public. A l'époque de son rachat, l'ex start-up revendiquait une présence dans plus de 130 hôpitaux.

Dans un communiqué séparé, la DGGCRF a par ailleurs publié jeudi ses statistiques concernant ses contrôles de cliniques privées. En 2023 et 2024, elle a contrôlé plus de 120 établissements, qui ont donné lieu à une centaine d'avertissements et d'injonctions, une douzaine d'amendes administratives, et 2 procès-verbaux pénaux.

Les enquêteurs ont relevé « des manquements très répandus aux obligations d'information des patients sur les tarifs des prestations complémentaires, et de nombreuses pratiques de facturation irrégulière », a-t-elle indiqué.

Ils ont également sanctionné des « pratiques commerciales trompeuses », tendant à faire passer pour obligatoire une prestation optionnelle, a-t-elle ajouté.