Avec le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) qui sera examiné à partir du 3 février à l'Assemblée nationale, l'exécutif espère « stabiliser » le déficit à 24 milliards, a dit cette source. Les prévisions se sont lourdement assombries depuis la première version du PLFSS pour 2025, qui prévoyait à l'automne un déficit contenu à 16 milliards d'euros en 2025, grâce à diverses mesures d'économie.

A l'issue des débats parlementaires, le texte de « compromis » trouvé en commission mixte paritaire (CMP) avait déjà alourdi la facture, réduisant notamment de 4 à 1,6 milliard les efforts demandés aux entreprises via une réduction des exonérations de cotisations patronales.

Avec la censure du gouvernement en décembre, d'autres mesures sont tombées. Le gouvernement prévoyait notamment de sous-indexer, à 0,8%, la revalorisation annuelle des pensions de retraite, pour économiser plus de 3 milliards. Elles ont finalement été augmentées en janvier de 2,2% à hauteur de l'inflation, comme le prévoit la loi.

Vers « sept heures de travail supplémentaires » par an non rémunérées ?

Depuis, pressé notamment par le PS, le nouveau Premier ministre François Bayrou a fait d'autres concessions : il a relevé l'objectif national de dépenses de l'Assurance maladie (Ondam) pour redonner de l'air à l'hôpital, renonçant aussi à abaisser le taux de remboursement, par l'Assurance maladie, des consultations médicales et des médicaments.

Les prévisions macro-économiques se sont aussi dégradées et « tout cela conduit à un lourd déficit » estimé « entre 23 et 25 milliards d'euros » fin 2025 en fonction des derniers arbitrages qui seront faits, assure à l'AFP une source parlementaire, en confirmant une information des Echos.

La hauteur du déficit dépendra, notamment, du sort « de la mesure sur les sept heures de travail supplémentaires » par an non rémunérées, avancée par la ministre Catherine Vautrin (Travail, Santé, Solidarités, Familles), a précisé cette source. Il y a, par ailleurs, « encore un flou » sur d'éventuelles « mesures d'économie sur les médicaments », a-t-elle ajouté.

Interrogée par l'AFP, la rapporteure générale de la Commission des Affaires sociales du Sénat, Elisabeth Doineau, n'avait pas reçu de projections officielles. Mais « cela correspond assez bien aux estimations que je faisais : un budget négocié tel que je le vois se profiler, c'est autour de 25 milliards », a-t-elle dit, estimant que l'Assemblée nationale ne devrait « pas soutenir » la piste des sept heures de travail supplémentaires.