Invitée du Grand Jury RTL/Le Figaro/Public Sénat/M6, la ministre des Comptes publics Amélie de Montchalin a indiqué dimanche qu'« avant le 11 juillet, avec Eric Lombard (ministre de l'Économie, NDLR) comme on l'a fait en janvier et février, nous allons recevoir tous les groupes politiques, toutes les forces politiques, tous les parlementaires ».
« Nous allons bâtir le compromis politique avec les autres forces politiques », a-t-elle assuré. Le Premier ministre François Bayrou a promis que les « grands choix » du prochain budget seront dévoilés avant le 14 juillet, aboutissant à un effort de 40 milliards d'euros réparti entre l'État, la Sécurité sociale et les collectivités locales, afin de respecter l'objectif de diminution du déficit public.
Depuis cette annonce, a été programmé un marathon de réunions gouvernementales et de consultations impliquant parlementaires, collectivités, patronat et syndicats. Eric Lombard s'était engagé début juin à recevoir l'ensemble des groupes représentés à l'Assemblée nationale et au Sénat afin de recueillir leurs « propositions » lors d'une série de concertations qui vise à préserver le gouvernement minoritaire d'une nouvelle censure face aux menaces de la gauche et du RN.
« La censure a coûté 12 milliards d'euros qu'on a jetés par les fenêtres, parce qu'on a perdu de la croissance, qu'on n'a pas eu le budget, que les agriculteurs, les entrepreneurs, tout le monde était dans la tétanie et dans cette espèce de peur du chaos qui était réelle », a énoncé Mme de Montchalin.
« Nous allons tenir ces consultations. Et je peux vous faire un scoop : on recommencera en septembre et on recommencera en octobre, on y passera autant de temps que nécessaire avec mon collègue ».
Stabilité des dépenses de l'État
Elle a par ailleurs admis que les discussions avec les ministères, qui eux-mêmes doivent présenter des économies dans le cadre de l'effort budgétaire, étaient « difficiles ». « Mais ce qui aujourd'hui est en train d'être construit par ce gouvernement est à la fois responsable et crédible », a-t-elle assuré. « Pour 2025, nous sommes en train de faire 23 milliards d'euros d'économies sur l'État et pour 2026, il y a une règle, c'est que nous n'augmenterons pas les dépenses de l'État », a-t-elle ajouté.
Interrogée sur l'impact du contexte international et du conflit Iran/Israël sur les prévisions de croissance, elle a indiqué que Bercy réunirait ce jeudi « tous les parlementaires, les partenaires sociaux, tous les acteurs de la dépense publique » pour « faire un point sur les nouveaux risques, les nouveaux aléas ».
« Il y a déjà pas mal de choses qui ont changé au cours des derniers mois : le prix du pétrole, qui a beaucoup baissé, beaucoup plus que ce que nous anticipions, et aussi l'inflation, il y en a beaucoup moins que ce que nous anticipions », a-t-elle rappelé. « Si au vu de la situation, nous devons nous ajuster, nous le ferons », a-t-elle martelé.
Le gouvernement prévoit une croissance de 0,7% et un déficit public de 5,4% du PIB en 2025. Il compte le ramener à 4,6% du PIB en 2026.