19 millions de foyers français, soit les deux tiers, ont vu leur niveau de vie baisser en 2023, à cause de la non-reconduction de certaines mesures exceptionnelles mises en place pour faire face à la hausse des prix en 2022. À savoir l'indemnité inflation, la revalorisation anticipée des minima sociaux ou encore un « chèque énergie bonus » de 200 euros.

Au contraire, 5,7 millions de ménages ont bénéficié d'un gros coup de pouce l'année dernière : la suppression totale de la taxe d'habitation sur les résidences principales.

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870 euros de gain pour les plus riches

Cet impôt a définitivement été supprimé en 2023 pour les 20% les plus aisés, au terme d'une période de trois ans d'exonération progressive. L'abattement était de 30% en 2021, 65% en 2022 puis 100% l'année dernière. La même mesure avait été mise en œuvre pour les 80% les moins riches entre 2018 et 2020.

Sur l'ensemble de la période, les 25 millions de foyers concernés ont récupéré 17,4 milliards d'euros, détaille l'Insee dans une vaste étude sur « le portrait social de la France », dévoilée ce jeudi 21 novembre.

Mais tout le monde n'en a pas autant profité. La suppression de la taxe d'habitation a, ainsi, entraîné une hausse moyenne du niveau de vie de seulement 80 euros pour les 10% les plus modestes, entre 2018 et 2023. Alors que cette augmentation a atteint 370 euros « pour les ménages du cinquième dixième de niveau de vie » et jusqu'à 870 euros pour les 10% les plus aisés.

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L'écart se creuse entre riches et pauvres

Selon les auteurs de l'étude, ce gain plus faible pour les 20% les plus pauvres « est dû à l'existence, avant 2018, d'abattements spécifiques, partiels ou totaux, pour les foyers modestes et certaines personnes handicapées ou invalides par exemple ». De plus, les abattements mis en œuvre entre 2018 et 2020 ont concerné, principalement, les 80% les moins riches. Tandis que « les effets des abattements de 2021 à 2023 concernent plutôt » les 20% les plus aisés.

Conséquence, l'écart de niveau de vie entre les plus modestes et les plus riches s'est davantage creusé en 2023. Au total, les 30% les plus riches ont obtenu une hausse de 170 euros sur l'année, en moyenne, avec, même 280 euros de plus pour les 10% les plus aisés. Dans le même temps, le niveau de vie moyen des 30% les plus modestes reculait de 240 euros.