Les marchés : Paris garde son souffle
La Bourse de Paris progresse modestement ce soir, gagnant 0,78% pour terminer à 7 735 points. L'indice a trouvé un appui du côté de Schneider Electric (+3,6%) et Legrand (+2,4%), mais a été freiné par la nette correction d'Edenred (-3,6%). Au-delà de ces mouvements sectoriels, l'attention des investisseurs reste focalisée sur la scène politique française. François Bayrou joue en effet son avenir à Matignon avec le vote de confiance organisé ce lundi à l'Assemblée nationale, dont l'issue semble déjà scellée. Le résultat attendu vers 19 heures scellerait donc la fin de son mandat.
Pour autant, les marchés obligataires restent calmes, le rendement de l'OAT à 10 ans s'établit à 3,40%. En réalité, l'éventualité d'une démission de Bayrou avait déjà été intégrée par les investisseurs dès l'annonce du 25 août.
À l'international, les Bourses mondiales progressent également, toujours portées par les chiffres de l'emploi américain publiés vendredi. Le rapport a mis en évidence une création d'emplois nettement plus faible qu'attendu et une légère remontée du chômage, renforçant l'hypothèse d'un assouplissement monétaire de la Fed dès sa réunion des 16 et 17 septembre.
Conséquence directe, l'or continue de s'envoler. Le métal jaune, valeur refuge par excellence, a inscrit un nouveau record à 3 646 dollars l'once, profitant à la fois des tensions politiques et des anticipations de baisse des taux. Dans la suite du Journal, nous vous présentons une solution d'investissement pour tirer parti de cette tendance.
Les valeurs : Edenred, Valeo et Riber
Edenred trébuche de nouveau en Bourse. Le spécialiste des titres-restaurant perd 3,65% à 22,94 euros ce soir, portant son recul à plus de 28% depuis janvier, plombé par une nouvelle enquête lancée par l'autorité turque de la concurrence. Celle-ci soupçonne Edenred, Pluxee, Multinet et Setcard d'avoir adopté des pratiques anticoncurrentielles, comme la répartition de clients ou l'échange d'informations sensibles.
Ce nouveau risque réglementaire s'ajoute à une série de dossiers déjà lourds pour le groupe comme le plafonnement des commissions imposé en Italie, des incertitudes au Brésil et, en France, la perspective d'une réforme du titre-restaurant qui pourrait être retardée par la crise politique. Un contexte tendu qui entretient la méfiance des investisseurs malgré les fondamentaux solides d'Edenred.
Valeo Le titre de l'équipementier automobile gagne 2,42% à 10,57 euros ce soir, portant sa hausse à plus de 13% depuis le début de l'année. Cette dynamique est alimentée par l'annonce d'un nouvel accord stratégique avec le géant américain des puces électroniques Qualcomm, prolongeant une collaboration déjà ancienne.
Concrètement, cette alliance combine la puissance technologique de Qualcomm avec l'expertise de Valeo dans les capteurs, logiciels et systèmes embarqués. Les premières applications devraient concerner la sécurité, le stationnement intelligent et la conduite semi-autonome, des domaines clés pour accélérer la transition vers le véhicule défini par logiciel.
Ce partenariat s'inscrit dans une série d'initiatives stratégiques pour Valeo, qui a récemment multiplié les investissements en Chine et signé un accord mondial avec un acteur chinois de la conduite assistée intelligente pour renforcer son rôle dans la voiture connectée et autonome.
Riber Le spécialiste français des équipements pour semi-conducteurs s'envole de 10,58% ce soir à 3,45 euros, ce qui porte sa hausse à plus de 27% depuis le début de l'année. Cette progression est liée à l'annonce d'une commande importante aux États-Unis. Le groupe va fournir sa nouvelle machine à un acteur majeur du secteur de l'informatique quantique.
Cette machine, encore en développement, permet de fabriquer des couches de matériaux extrêmement fines, indispensables aux technologies du futur comme l'ordinateur quantique. Déjà impliqué dans un projet similaire au Danemark, le groupe éligible au PEA-PME confirme avec ce contrat l'intérêt croissant que suscitent ses solutions auprès de partenaires internationaux. L'entreprise vise une mise sur le marché de cette innovation d'ici 2027.
La recommandation du jour : nouveau record de l'or
L'once d'or a franchi un nouveau sommet historique ce lundi, à 3 646 dollars, portée par deux facteurs majeurs. D'un côté, les anticipations de baisses de taux de la Réserve fédérale, de l'autre, un regain d'incertitudes sur son indépendance, alimenté par les pressions politiques croissantes. Après une hausse de 27% depuis le début de l'année, le métal jaune s'envole désormais à près de +38%, soutenu par un afflux massif vers les actifs refuges.
Tous les regards se tournent désormais vers la réunion de la Réserve fédérale des 16 et 17 septembre, où les marchés anticipent une baisse de 25 points de base. Dans ce contexte, nous mettons à votre disposition un guide exclusif pour vous aider à vous positionner efficacement sur cette tendance haussière.
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Le monde d'après : Le grand huit boursier
Après un rallye spectaculaire de +150% entre 2023 et 2024, l'action Salesforce s'effondre de 25% depuis janvier. Le groupe fait désormais partie des cancres du S&P 500, loin derrière Microsoft, Oracle ou Palantir, tous mieux notés par le marché sur le thème clé du moment, l'intelligence artificielle. L'IA reste le vrai talon d'Achille de Salesforce. Certes, le groupe a lancé Agentforce pour automatiser ventes, marketing et support, et il a même déboursé 8 milliards de dollars pour s'offrir Informatica.
Mais le marché n'y croit pas. Les investisseurs estiment que Salesforce a un train, parfois deux, de retard sur ses rivaux. Et la menace est sérieuse, si les agents IA parviennent à générer eux-mêmes des fonctionnalités logicielles, les modèles d'abonnement pourraient voler en éclats au profit d'une facturation à l'usage. Adobe et d'autres subissent la même pression, mais Salesforce reste le plus exposé.
Côté opérationnel, Salesforce tient encore la route. Le deuxième trimestre affiche 10,2 milliards de revenus (+10%) et un bénéfice au-dessus des attentes. Mais les perspectives du troisième trimestre (+8% seulement) ont refroidi les esprits. Côté valorisation, c'est le grand paradoxe. À 21 fois les bénéfices, le titre n'a jamais semblé aussi « bon marché » face à Microsoft ou Oracle. Le rachat d'actions porté à 50 milliards et le renfort de Starboard sont des signaux forts... mais pas suffisants. Salesforce doit prouver qu'il sait transformer l'IA en moteur de croissance concret, pas seulement en slogan. Sans ça, la décote pourrait s'installer.
L'agenda du lundi : cap sur l'inflation
Cette semaine, les regards se tourneront vers les deux grands acteurs de la politique monétaire : la Réserve fédérale américaine et la Banque centrale européenne. Aux États-Unis, deux indicateurs importants sur l'inflation seront publiés, les prix à la production mercredi et les prix à la consommation jeudi.
Ces chiffres seront analysés de près, mais ne devraient pas remettre en question l'idée largement partagée d'une baisse des taux d'intérêt par la Fed la semaine prochaine. Une décision de plus en plus probable après les chiffres de l'emploi, très décevants vendredi dernier. En Europe, la BCE se réunira jeudi et devrait, elle, maintenir ses taux stables à 2%, en raison d'une inflation encore un peu élevée et de signes récents de reprise de l'activité.
Demain à la Une : calme plat
Demain, la séance devrait rester relativement calme sur le front économique, avec peu d'indicateurs majeurs attendus. En France, les investisseurs observeront surtout les réactions des marchés au vote de confiance du gouvernement. Côté américain, la journée marquera le début d'une semaine chargée, où l'on attend à la fois des données économiques importantes et les résultats financiers de grandes entreprises. C'est un moment charnière où les marchés peuvent bouger davantage, non pas à cause de chiffres déjà publiés, mais en raison des anticipations et des réactions à venir. Patience et observation seront donc les maîtres-mots de cette journée.
Le lexique : L'once d'or.
L'once est l'unité de mesure utilisée dans le commerce de l'or et d'autres métaux précieux. Une once d'or équivaut à environ 31,10 grammes, c'est une mesure standard largement reconnue et utilisée dans le monde entier. L'or est coté en dollars américains sur les marchés mondiaux des matières premières.