Les marchés : Après l'euphorie, le doute

Un bref accès d'optimisme aura suffi à tromper Wall Street et la Bourse de Paris. Les grands indices américains perdent un peu moins de 0,5% ce soir. Pourtant, l'annonce d'un chômage en hausse et de créations d'emplois en berne aux États-Unis avait d'abord suscité l'espoir d'une baisse des taux de la Fed, faisant grimper les actions en milieu d'après-midi. Mais l'enthousiasme s'est vite éteint.

Après l'euphorie, le doute s'empare des marchés et permet surtout de justifier quelques prises de bénéfices bien méritées. Derrière ces chiffres, c'est la fragilité de l'économie américaine qui s'impose désormais aux investisseurs. Les prochains indices d'inflation, attendus la semaine prochaine, focaliseront leur attention. La Fed reste très attentive à l'évolution des prix, surveillant l'effet des droits de douane décidés par Trump. Sur le pétrole, la baisse se poursuit. Le Brent glisse de 2,5% à 65,1$ le baril, plombé par des stocks américains élevés. Mais pas seulement ! Le cartel pétrolier de l'Opep (voir lexique) pourrait augmenter son offre ce dimanche, malgré une demande mondiale assez fragile.

Ce soir, le CAC 40 cède 0,31% à 7 675 points (-0,4% sur la semaine). Retrouvez dans les grands niveaux techniques à surveiller sur l'indice français en début de semaine prochaine. Une semaine qui sera bien sûr marquée par le vote de confiance à l'Assemblée...

Les valeurs : Le secteur des semi-conducteurs, Airbus et Atos

Le secteur des semi-conducteurs Les actions européennes des fabricants de semi-conducteurs ont fortement progressé aujourd'hui. STMicroelectronics clôture en tête du CAC 40 (+3,78% à 22,80€) et Soitec progresse de 2,39% à 33,02€. En cause, les solides résultats de l'américain Broadcom. Basé à Palo Alto, le groupe a renoué avec les bénéfices et publié un chiffre d'affaires supérieur aux attentes pour son troisième trimestre fiscal, tout en affichant des prévisions optimistes pour le suivant. L'entreprise profite pleinement de l'essor de l'intelligence artificielle, dont la demande en puissance de calcul dope l'ensemble du secteur. On en reparle dans la suite de cette édition. Par ailleurs, STMicroelectronics profite d'un relèvement d'objectif de BNP Paribas Exane, qui vise désormais 26€ sur le titre, contre 22€ précédemment (soit un potentiel de +13% par rapport au cours actuel).

Airbus L'avionneur perd 1,62%, à 183,84€. Airbus a livré 61 avions en août, portant son total à 434 depuis janvier. Pour atteindre son objectif de 820 livraisons en 2025, le groupe devra accélérer la cadence et livrer près de 100 appareils par mois d'ici la fin de l'année, soit presque le double de son rythme actuel. UBS pointe un risque immédiat : les possibles retards des fabricants de moteurs, susceptibles de peser sur les prévisions annuelles. Mais à moyen terme, la banque suisse juge la trajectoire d'Airbus positive, soulignant les efforts entrepris pour renforcer la chaîne d'approvisionnement et préparer une montée en puissance en 2026. Malgré sa baisse journalière, l'action reste proche de son pic historique. Elle ressort en hausse de 21% depuis janvier.

Atos À Jülich, en Allemagne, l'Union européenne a mis en service Jupiter, son premier supercalculateur capable d'un milliard de milliards de calculs par seconde. Conçu par Atos pour 500 millions d'euros et équipé de 24 000 puces Nvidia, il devient le plus puissant ordinateur européen et le quatrième mondial. L'UE compte ainsi rattraper son retard dans l'intelligence artificielle face aux États-Unis et à la Chine, où la production de modèles d'IA est bien plus avancée. Jupiter servira aussi à affiner les prévisions climatiques, optimiser les énergies renouvelables et faire progresser la recherche médicale. Symbole d'ambition technologique, il reste toutefois tributaire des composants américains qui l'animent ! Atos est éligible au PEA-PME. En hausse de 3,82% à 41,17€, son action se hisse à la première place du SBF 120 (+60% depuis le début de l'année).

La recommandation du jour : La solution luxembourgeoise

Le gouvernement Bayrou devrait sans surprise chuter la semaine prochaine. Dans ce contexte de tension politique, vous êtes nombreux à nous interroger sur nos solutions. À trois jours du vote de confiance de l'Assemblée nationale, nous vous reparlons de l'assurance-vie luxembourgeoise. Elle apparaît en effet comme une solution de choix pour qui cherche à conjuguer protection, souplesse et diversification.

Ce véhicule d'investissement bénéficie du fameux « super privilège » : en cas de faillite de la compagnie, les souscripteurs sont créanciers de premier rang, ce qui leur assure une sécurité juridique supérieure à celle offerte par un contrat français. À cela s'ajoute une architecture financière ouverte, permettant d'accéder à une large gamme de supports d'investissement, souvent réservés aux investisseurs avertis.

Dans un contexte où l'incertitude politique risque d'alimenter la volatilité des marchés et de fragiliser la confiance, le Luxembourg offre ainsi un cadre stable, reconnu pour sa réglementation stricte et sa neutralité politique, permettant aux épargnants de traverser la tempête avec davantage de sérénité.

Sans frais d'entrée ni de sortie, et avec des frais de gestion ramenés à 0,75% sur les unités de compte, le contrat Life Mobility Evolution s'impose comme une alternative de choix pour les investisseurs en quête de protection et de performance, tout en restant plus accessible que la plupart des contrats luxembourgeois traditionnels. C'est une combinaison idéale qui allie sécurité et performance. Avec plus de 300 supports d'investissement et des frais négociés au plus bas.

Le résultat du vendredi : L'emploi US ralentit

Les chiffres de l'emploi publiés cet après-midi aux États-Unis confirment le ralentissement brutal du marché du travail. En août, seules 22 000 créations de postes ont été enregistrées, loin des 75 000 attendues. Pire encore, juin ressort désormais négatif (-13 000), mettant fin à 53 mois consécutifs de croissance de l'emploi. Le taux de chômage remonte à 4,3%, un plus haut depuis 2021. La moyenne des créations d'emplois sur trois mois tombe à 29 000, contre 200 000 au début de l'année. Ce coup d'arrêt reflète à la fois un problème d'offre, conséquence du durcissement migratoire, et de demande, avec des ouvertures de postes en recul et des licenciements en hausse.

Wall Street a d'abord salué ces mauvais chiffres, avant de céder du terrain en milieu d'après-midi. En parallèle, les taux obligataires ont atteint leur plus bas niveau depuis avril. La raison est simple : une baisse de taux de la Fed le 17 septembre est plus que jamais perçue comme inévitable. Si un quart de point semblait acquis, la probabilité d'une réduction de 50 points de base (-0,50%) commence à être sérieusement envisagée par le marché. La séquence rappelle celle de l'été dernier où des statistiques d'emploi décevantes avaient justement précipité une première coupe de 50 points de base. Affaire à suivre !

Le monde d'après : La Huitième Magnifique

Broadcom s'invite un peu plus dans la cour des géants de l'intelligence artificielle. Le fabricant américain de semi-conducteurs a dévoilé des résultats trimestriels largement supérieurs aux attentes, portés par la flambée de la demande en puces pour l'IA. Son chiffre d'affaires a bondi de 22% sur un an à près de 16 milliards de dollars, tandis que les seules activités liées à l'IA ont progressé de 63%. Le patron de l'entreprise, Hock Tan, a promis une nouvelle accélération au quatrième trimestre, le onzième consécutif de forte croissance. De quoi conforter l'ascension boursière fulgurante du titre, qui a déjà gagné 130% sur un an (+14% ce vendredi, à 349$ !).

Mais ce sont les rumeurs d'un partenariat avec OpenAI qui agitent le plus les marchés. Selon le Financial Times, la start-up de Sam Altman préparerait la production de ses propres puces en collaboration avec Broadcom, pour un montant évalué à 10 milliards de dollars. L'objectif est clair : réduire la dépendance vis-à-vis de Nvidia et sécuriser la puissance de calcul nécessaire à ses modèles comme ChatGPT, dont le tout récent GPT-5. À Wall Street, cette perspective a suffi à propulser l'action Broadcom vers de nouveaux sommets, confirmant son statut de deuxième pilier de l'IA derrière Nvidia, et de potentielle “Huitième Magnifique” de la tech américaine.

Demain à la Une : C'est votre argent exceptionnel !

Une émission spéciale « Crise(s) en France ». Crise politique, c'est certain. Crise économique ? Crise financière ? Que va faire la Bourse ? Comment gérer son patrimoine dans cette période troublée ? Avec nos Jedis de la Finance et de l'Economie réunis autour de Marc Fiorentino. Valentine Ainouz d'Amundi Institute, Louis de Montalembert de Sunny AM, Denis Ferrand de Rexecode et Andrzej Kawalec de Moneta AM. À ne pas manquer ! Sur BFM Business, ce soir à 20h et samedi à 9h, et dimanche à 11h et 21h. Et en podcasts sur toutes les grandes plateformes.

Le lexique : OPEP et OPEP+

L'OPEP désigne l'Organisation des pays exportateurs de pétrole, une organisation intergouvernementale regroupant 13 pays dont l'objectif principal est de coordonner et de réguler la production mondiale de pétrole afin d'en stabiliser les prix.

L'OPEP+, apparue en 2016, regroupe les pays membres de l'OPEP et 10 autres pays producteurs de pétrole non-membres de l'Organisation, dont la Russie, le Kazakhstan et le Mexique. Son objectif est similaire à celui de l'OPEP, mais son champ d'action est plus large, permettant une meilleure influence sur le marché pétrolier mondial. Les leaders des deux organisations sont l'Arabie saoudite et la Russie.