-25% : c'est la baisse enregistrée depuis le début de l'année par l'action de la société américaine Nvidia, spécialisée dans la conception de processeurs graphiques (GPU) et de cartes graphiques, utilisés par les acteurs du monde de l'intelligence artificielle. Pourtant, l'an dernier, le cours de son titre avait enchaîné les records, avec une progression de plus de 180%, ce qui lui avait permis de passer le cap des 3 000 milliards de dollars de capitalisation boursière et de devenir ainsi l'une des entreprises les plus valorisées au monde.
Des interrogations autour des 7 Magnifiques
Et ce n'est guère mieux pour les autres poids lourds de Wall Street, en particulier pour les 7 Magnifiques ou « Magnificent Seven » en anglais, ces entreprises de nouvelles technologies cotées, qui avaient affiché jusqu'alors des performances exceptionnelles en Bourse. Toutes enregistrent des performances dans le rouge depuis le début de l'année 2025.
Parmi elles, outre Nvidia, Tesla affiche la baisse la plus importante, avec une correction de plus de 50% par rapport à son cours du 31 décembre 2024. Et ces contre-performances ne sont pas sans conséquence sur les principaux indices mondiaux comme le MSCI World, qui regroupe 23 pays développés, avec plus de 1 000 sociétés, où les 7 Magnifiques représentent à elles seules, environ 20% des pondérations de cet indice.
Pourquoi la tendance boursière s'inverse
Il faut dire que les signes de ralentissement de l'économie américaine se multiplient actuellement. Par exemple, plusieurs statistiques relatives à la confiance des consommateurs aux Etats-Unis, ont récemment inquiété les investisseurs. C'est par exemple le cas de l'indicateur de l'Université du Michigan, en fort recul pour le mois de février 2024 ou encore celui publié par l'association de recherche économique « Conference Board », qui a atteint son plus bas niveau depuis juin dernier.
Pour ne rien arranger, les incertitudes liées à la hausse des droits de douane, voulue par le président Donald Trump, incitent les entreprises mais aussi les ménages à la prudence. Néanmoins, selon Andrea Tueni, Head of Sales Trading chez Saxo Banque, « bien que les risques pour l'économie soient réels, la forte baisse des actions technologiques pourrait être une réaction excessive car les Magnificent Seven affichent toujours d'excellents résultats, des flux de trésorerie importants et des positions de leader sur le marché ».
Quid de la suite ?
Dans cette perspective, il faut rappeler que la Bourse reste un investissement à long terme, comme l'indique l'Autorité des Marchés Financiers (AMF). En effet, pour un épargnant, investir en actions suppose d'accepter une certaine dose de risque.
Quoi qu'il en soit, le placement en actions reste parmi les plus rémunérateurs sur longue durée, à condition d'être patient. C'est pourquoi, face à la volatilité actuelle des marchés financiers, Dorian Abadie, analyste OPCVM & Bourse chez Meilleurtaux, recommande de garder son sang-froid et d'utiliser la méthode du DCA (« Dollar Cost Averaging ») afin de limiter les risques. Concrètement, il s'agit d'investir de manière régulière, tous les mois par exemple, un montant identique plutôt que de le faire en une seule fois afin de moyenner ses niveaux d'achat.
Ainsi, comme le rappelle Dorian Abadie, « avec cette méthode, vous limitez le risque d'investir la totalité de votre capital sur les plus hauts niveaux du marché ». Pour se faire, il suffit « de lisser vos points d'entrée, en investissant, de manière régulière, dans la durée, la même somme d'argent », ajoute-t-il. Et cerise sur le gâteau, pour faciliter la tâche des épargnants, certains courtiers en ligne offrent la possibilité de mettre en place une telle stratégie, y compris pour des sommes modestes de quelques dizaines d'euros sur une base mensuelle par exemple.
Pensez à diversifier
Au-delà de la stratégie de DCA, les professionnels que nous avons interrogés, recommandent également de penser à la diversification de ses investissements afin de pas mettre tous ses œufs dans le même panier. En effet, la diversification est l'une des règles essentielles en matière de placement, afin de réduire le risque. Pour ce faire, il peut être intéressant de se tourner vers les Bourses du vieux continent.
En effet, malgré le décrochage actuel des marchés américains, « du côté de l'Europe, le plan allemand de 500 milliards d'euros, la potentielle résolution du conflit Russo-Ukrainien ainsi que les investissements massifs dans la défense ont porté les indices européens », rappelle Andrea Tueni, ajoutant que « le CAC40 gagne plus de 9% depuis de l'année tandis que le DAX allemand près de 15% ».
