L'année 2025 a débuté en fanfare pour la bourse française. En effet, l'indice CAC 40, l'indice de référence de la place de Paris, est en hausse d'environ 10% depuis le 1er janvier dernier. Pourtant, cela fait suite à un millésime 2024 décevant, avec un recul de 3% enregistré par l'indice CAC 40, notamment « plombé par la forte sous-performance du secteur du luxe », selon les experts de Cholet Dupont Oudart.
Les moteurs de la hausse
Il faut dire que le marché parisien est notamment porté par le mouvement de baisse des taux d'intérêt enclenchée par la Banque centrale européenne (BCE) depuis le mois de juin 2024. Cette baisse devrait constituer un soutien non négligeable pour les entreprises qui empruntent souvent à des taux variables pour développer leur activité, ce qui pourrait les aider à enregistrer un rebond de leurs profits dans les mois à venir. A cela s'ajoute un autre puissant moteur : l'absence de censure du gouvernement mené par le premier ministre François Bayrou qui a réduit les incertitudes politiques qui avaient pesé sur la performance boursière de la place parisienne l'an dernier.
Les valeurs bancaires ont le vent en poupe
Dans ce contexte, les valeurs du secteur bancaire sont les principales bénéficiaires de ce climat politique plus apaisé. En effet, d'après les experts que nous avons interrogés, la bonne santé financière des banques va souvent de pair avec la stabilité de la politique économique menée par le gouvernement. Or, l'hypothèse d'un changement drastique semble désormais écartée, ce qui de nature à rassurer les investisseurs.
Du reste, depuis le début de cette année, les grandes banques françaises, cotées sur Euronext Paris ont connu un début d'année exceptionnel. Largement délaissées par les investisseurs ces dernières années, elles sont aujourd'hui à la fête, en particulier la Société Générale, avec un gain de près de 50%, suivi de BNP Paribas (+30%) et du groupe Crédit Agricole (+25%). Il faut dire que la banque de la Défense, au logo rouge et noir, a annoncé récemment un résultat net en hausse de 69% en 2024, et un programme de redistribution de 1,7 milliard d'euros pour ses actionnaires, confirmant ainsi les premiers signes de redressement de sa santé financière, sous l'égide de son nouveau dirigeant, arrivé en 2023.
Mais aussi le luxe et les valeurs de défense
Mais les valeurs bancaires ne sont pas les seules à bénéficier de cette tendance favorable. En effet, le secteur du luxe a lui aussi retrouve la faveur des investisseurs, après une année 2024 difficile, notamment marqué par le ralentissement économique observé en Chine. Pourtant, elles font preuve de résilience, notamment Hermès qui a réussi à afficher un profit record, avec un bénéfice en hausse de plus de 6%, à près de 5 milliards d'euros pour un chiffre d'affaires d'environ 15 milliards d'euros.
Ces résultats exceptionnels ont également profité à l'ensemble du secteur. Ainsi, l'action de la maison de la rue du Faubourg Saint Honoré progresse de près de 10% depuis le début de l'année, suivi par L'Oréal (+5%) ou encore Kering (4%). Autre domaine de prédilection de l'économie française : le secteur de la défense qui profite des récentes annonces de réarmement en Europe, « avec des prises de commande qui se sont multipliées ces derniers mois », comme le précise Alexandre Hezez, stratégiste du groupe Richelieu. Ainsi, Thalès signe une hausse de plus de 75%. De leur côté, Safran et Dassault Aviation, progressent respectivement de 20% et 50%.
La prudence reste de mise pour le reste de l'année
Néanmoins, l'année 2025 s'annonce sans doute mouvementée sur les marchés boursiers français à en croire les spécialistes. En effet, l'arrivée de Donald Trump à la présidence des Etats-Unis devrait rebattre les cartes de l'économie mondiale, notamment si une hausse des droits de douane de 25% pour les produits européens et donc français, évoquée récemment, se confirme.
Dans ce contexte, il n'est pas exclu que le reste de l'année 2025 soit moins favorable pour les investisseurs. La prudence reste donc de mise. Pour limiter les risques, les spécialistes recommandent notamment de diversifier ses investissements et d'utiliser la technique du DCA (« Dollar Cost Averaging ») pour mettre toutes les chances de son côté. En pratique, il s'agit d'investir de manière programmée, la même somme d'argent, plutôt que de le faire en une seule fois afin d'éviter d'investir tout votre capital sur les plus hauts niveaux du marché.
