Les marchés : Le CAC en forme avant la Fed
Le CAC 40 progresse de 0,43% à 8 122 points ce jeudi, porté par plusieurs grands noms dont Renault (+6,3%), Capgemini (+4,2%) et Stellantis (+3,8%). L'appétit pour le risque est toujours alimenté par les anticipations de baisse des taux américains la semaine prochaine. Mais avant ce grand rendez-vous, le plus important de la fin de l'année, les investisseurs surveilleront demain les derniers chiffres de l'inflation US. La hausse du jour s'explique aussi par de nouveaux avis positifs de grandes banques américaines sur certaines sociétés françaises. On en reparle dans la suite de cette édition. Wall Street évolue en légère baisse en parallèle, la prudence devrait continuer de dominer les échanges d'ici le verdict de la Fed. Dans un contexte où le rapport officiel sur l'emploi ne sera publié qu'après sa réunion, les marchés doivent se contenter d'indicateurs secondaires qui donnent pour l'instant une image confuse du marché du travail.
Les valeurs : Renault, Société Générale et Pierre & Vacances
Renault s'offre la pole position du CAC 40 ce jeudi : +6,35% à 37,01€ (-18% depuis janvier). L'action profite d'un changement radical de ton chez Bank of America. La banque américaine relève son opinion à acheter et vise désormais 42€, estimant que le groupe pourrait largement profiter d'un assouplissement des réglementations CO² aux États-Unis et en zone euro. BofA parie aussi sur le futur plan stratégique de Renault. C'est un virage spectaculaire, 24h après qu'UBS ait conseillé de vendre le titre. Mais Bank of America voit estime que l'action est très largement sous-évaluée, Renault se paie seulement 4,3 fois ses bénéfices, l'un des multiples les plus bas du secteur. Si les résultats 2026 s'annoncent en baisse, avec des marges sous pression, une montée de l'électrique et une faiblesse des marchés émergents, la banque note toutefois que le marché a déjà intégré ces informations. Le vrai moteur pourrait surtout venir d'une assouplissement massif des normes CO aux États-Unis (via Nissan), d'un possible report de l'interdiction des moteurs thermiques en Europe, et d'une gamme électrique plus abordable qui coche toutes les cases des nouvelles subventions allemandes. Dans ce scénario, les valeurs auto les moins chères devraient être les grandes gagnantes... et Renault est tout en haut de la liste selon Bank of America. Stellantis profite aussi du mouvement et gagne 3,8%.
Société Générale La banque rouge et noire n'en finit plus de surprendre le marché. Société Générale, déjà star incontestée du CAC 40 en 2025 avec une envolée de 138% depuis janvier, profite d'un nouveau coup de pouce venu de Wall Street. Goldman Sachs vient de relever sa recommandation à l'achat et son objectif de cours à 75,75€, estimant que le titre reste bon marché malgré sa spectaculaire remontée. En Bourse, l'action gagne encore 3,27% ce soir, à 62,50€, signant l'une des plus fortes hausses de l'indice français. Derrière cet optimisme, un constat simple : la valorisation du titre reste sous celle du reste du secteur alors que les résultats s'accélèrent. La banque a aligné les trimestres au-dessus des attentes, redressé sa banque de détail en France (tirée par Boursorama), et chouchouté ses actionnaires avec des rachats d'actions. Goldman Sachs mise désormais sur une amélioration continue des marges grâce à la baisse des coûts et à la montée en puissance des métiers les plus rentables, avec un bénéfice par action attendu en forte progression sur les prochaines années. En somme, le gros du rebond est fait, mais selon la banque américaine, il reste encore du potentiel !
Pierre & Vacances reprend des couleurs en Bourse. L'action grimpe de 8,18% à 1,67€ après la publication de résultats annuels meilleurs qu'attendu. Le groupe affiche un bénéfice de 40,6 millions d'euros, en nette hausse, et une activité touristique toujours solide. Surtout, les réservations pour les prochains mois sont très bien orientées et couvrent déjà plus des deux tiers des objectifs, un signal fort pour la saison à venir. Les investisseurs retiennent surtout les bonnes perspectives. Le groupe éligible au PEA-PME prévoit une nouvelle amélioration de ses résultats en 2026, grâce à la montée en gamme de ses offres et à une meilleure maîtrise des coûts. Après plusieurs années difficiles, le spécialiste des villages de vacances semble enfin avoir retrouvé un cap plus stable. Le titre gagne près de 10% depuis le début de l'année.
Le monde d'après : Schneider, bientôt le réveil ?
Schneider Electric, star française et poids lourd du CAC 40, a passé une année 2025 étonnamment terne en Bourse. Une performance décevante, +0,5% quand l'indice français gagne plus de 10%, et qui tranche avec son exposition directe à l'une des plus puissantes tendances du moment : l'hyper-croissance des data centers tirée par l'intelligence artificielle. Armoires, onduleurs, systèmes de refroidissement : Schneider équipe le cloud mondial. Mais les attentes étaient devenues tellement élevées qu'une petite déception a suffi à gripper la machine : l'abaissement des objectifs de croissance annuelle et des résultats « peu inspirants » selon JPMorgan. Pourtant, rien n'a changé sur le fond. C'est en tout cas la lecture de JPMorgan, qui conseille toujours d'acheter le titre et relève son objectif de cours de 220 à 285 euros, soit un potentiel de +20%. Pour la banque américaine, 2025 n'est qu'un accident de parcours provoqué par les droits de douane et les effets de change. Les moteurs de croissance sont bien là : un portefeuille unique, une forte exposition à l'IA et aux infrastructures critiques, et une croissance organique parmi les meilleures du secteur. Le partenariat avec Nvidia, qui positionne Schneider au cœur des investissements massifs dans les data centers, n'a fait que renforcer cette conviction. Le 11 décembre sera un moment clé. Lors de sa journée investisseurs, Schneider devrait confirmer son ambition d'une croissance annuelle de 7 à 10% jusqu'en 2027. Si le discours convainc, JPMorgan s'attend à un retournement du sentiment de marché. L'action pourrait redevenir l'un des piliers incontestés de la tech industrielle européenne... après une année où elle aura surtout appris que même les géants ont le droit de trébucher. pour comprendre pourquoi Schneider pourrait redevenir l'un des moteurs du CAC 40.
Demain à la Une : L'inflation US avant la Fed
Deux temps forts seront suivis de près par les investisseurs demain. En matinée, la croissance trimestrielle de la zone euro sera révisée, le marché table sur +1,4% sur un an. Surtout, l'après-midi sera marquée par la publication de l'indice PCE Core, le baromètre d'inflation préféré de la Fed. Ce sera le dernier indicateur macroéconomique majeur avant la réunion de la Banque centrale la semaine prochaine, au cours de laquelle une baisse des taux devrait être actée. On en reparle demain soir !
Le lexique : Les fonds long / short
Un fonds long / short est un fonds d'investissement qui cherche à générer de la performance en prenant à la fois des positions acheteuses (longues) sur des titres jugés sous-évalués et des positions vendeuses (courtes) sur des titres considérés comme surévalués. Cette stratégie permet de profiter des écarts relatifs de valorisation entre différents actifs, tout en réduisant l'exposition globale aux fluctuations du marché. L'objectif principal est d'obtenir un rendement positif, quel que soit le sens d'évolution des marchés, en misant davantage sur la sélection des titres que sur la tendance générale.











