D'après une récente étude publiée par l'Autorité des marchés financiers (AMF), sur la période 2019-2023, près de 1,5 million de nouveaux investisseurs ont fait leurs premiers pas en Bourse. Parmi eux, on compte une forte proportion d'actionnaires individuels âgés de moins de 35 ans.
Une nouvelle génération d'investisseurs
Pourtant, même si, comme le rappelle, Marie-Anne Barbat-Layani, la présidente de l'AMF, « cette nouvelle génération d'investisseurs particuliers constitue un atout pour la Place de Paris », il n'en reste pas moins qu'elle est souvent moins aguerrie que la plupart des boursicoteurs avertis.
Pour mettre toutes les chances de son côté, cette génération qui ne dispose pas toujours d'une forte culture boursière, privilégie généralement la gestion passive en utilisant des ETF (« Exchanged traded Funds »), aussi appelés trackers. Ces fonds cotés en Bourse en continu, répliquent la composition d'un indice boursier, comme le CAC 40 par exemple, afin de suivre au plus près sa performance.
Simples d'utilisation, peu chargés en frais de gestion par rapport à des fonds classiques, tout en étant adaptés à de nombreuses stratégies d'investissement, ces ETF s'imposent comme des produits incontournables dans la gestion de leur portefeuille boursier d'après une étude de l'AMF.
Signe de leur propension à privilégier ces produits financiers, « 45% des investisseurs actifs français ayant entre 25 et 35 ans ont acheté ou vendu des ETF sur les six premiers mois de l'année 2024 », selon les auteurs de cette étude. A titre de comparaison, ces derniers n'étaient que 11,7% en 2019 par exemple.
Pour expliquer cet engouement, il faut également prendre en compte la multiplication de nouveaux intermédiaires financiers, appelés « néo-brokers », apparus au cours de la crise sanitaire qui ciblent les plus jeunes générations d'épargnants, grâce à leur plateforme/application ergonomiques et intuitives.
Des coûts défiants toute concurrence
Exclusivement disponibles en ligne, ces nouveaux acteurs, comme Degiro, Trade Republic ou encore Scalable Capital, visent à démocratiser l'investissement boursier pour les plus jeunes générations d'épargnants. Pour ce faire, ils mettent notamment en avant une tarification défiant toute concurrence. En effet, sous conditions, il est possible de bénéficier de la gratuité des ordres de bourse effectués sur les ETF.
Autre avantage, ces néo-brokers permettent également à leurs clients d'acheter des fractions d'ETF (ou même d'actions), à partir d'un montant symbolique d'un euro, notamment à travers la mise en place de versements programmés, permettant d'investir, de manière régulière, dans la durée, la même somme d'argent.
L'argent de votre compte courant rémunéré à 3% ? C'est possible dans cette banque en ligne !
La technique du DCA
En effet, face à la volatilité inhérente aux marchés boursiers, bon nombre de spécialistes recommandent aux épargnants de recourir à la méthode du DCA (« Dollar Cost Averaging »). Concrètement, il s'agit d'investir la même somme d'argent, de manière régulière ou programmée plutôt que de le faire en une seule fois pour la simple et bonne raison que vous ne savez forcément si vous n'êtes pas en train d'investir à bon compte sur les marchés financiers. Ainsi, comme le précise Dorian Abadie, analyste OPCVM & Bourse chez Meilleurtaux, « avec cette méthode, vous limitez le risque d'investir la totalité de votre capital sur les plus hauts niveaux du marché ».
Néanmoins, comme le rappelle, l'AMF, la prudence reste de mise avant d'ouvrir un compte chez un néo-broker. En effet, le gendarme boursier rappelle que la promesse de gratuité de leur service ne signifie pas pour autant qu'aucun « coût » ne sera appliqué car « chacun le sait, rien n'est jamais gratuit ». Par exemple, « vous ne paierez pas de frais, mais vous prenez le risque de voir votre transaction exécutée à un prix sensiblement différent du cours de l'action affiché lors de votre passage d'ordre ou bien uniquement au prix de clôture du jour, ce qui a aussi un impact sur le prix d'exécution », précise l'AMF.
De plus, il faut garder à l'esprit que ces néo-brokers sont généralement domiciliés à l'étranger. Il est donc conseillé de privilégier un acteur disposant d'une filiale établie dans l'Hexagone, permettant d'être couverts par le fonds de garantie des dépôts et de résolution français (FGDR), en cas de fraude ou de faillite.