C'est l'une des mesures mises sur la table par l'exécutif pour financer la suspension de la réforme Borne de 2023, promise aux socialistes pour décrocher une non-censure.

Le projet de budget de la sécurité sociale prévoyait déjà de taxer les complémentaires santé (mutuelles, assurances de santé...) sur leurs cotisations 2026, pour environ un milliard d'euros. Pour financer la suspension de la réforme des retraites, le gouvernement veut alourdir cette taxe de 100 millions d'euros.

Mais la mesure suscite une levée de boucliers à gauche, au Rassemblement national, et même chez Les Républicains, membres du camp gouvernemental.

C'est l'amendement du député LR Corentin Le Fur qui a été adopté à 236 voix, contre 64.

La mesure est « inacceptable », car « cette pression sur les mutuelles se répercutera » sur les assurés, a dénoncé la LR Josiane Corneloup (LR). Il s'agit d'un « impôt caché sur les cotisants eux-même », a fait valoir Elise Leboucher de LFI. « Vous n'allez pas faire un milliard sur les mutuelles, mais un milliard sur les malades », a abondé le RN Jean-Philippe Tanguy.

La ministre de la Santé Stéphanie Rist a défendu la mesure en expliquant que les complémentaires santé ont vu leur charge diminuer, notamment à cause de l'augmentation des affections de longue durée (ALD) et des exonérations de tickets modérateurs, qui ont transféré une part croissante des dépenses vers l'Assurance maladie.

Le député MoDem et ancien ministre Philippe Vigier a abondé: « Quand on regarde les complémentaires qui ont augmenté de 20% et je n'entends pas un bruit ! ». Il a appelé les parlementaires à « avoir un peu de courage, ils doivent faire un effort ».