Vitres brisées, toiture abîmée, dégâts à cause des inondations... Votre logement et / ou votre mobilier ont subi des dégradations après une tempête ou autres intempéries ? Ces phénomènes météorologiques sont de plus en plus fréquents et ont touché plusieurs départements de l'Ouest de la France en ce mois de janvier 2025. Voilà comment savoir si vous êtes couvert par votre assurance habitation et les démarches à réaliser pour obtenir une indemnisation.

Le régime d'indemnisation des catastrophes naturelles

Le régime CatNat permet d'indemniser les dégâts causés par les catastrophes naturelles. Pour cela, il faut « qu'un arrêté interministériel soit publié au Journal officiel « constatant cet état de catastrophe naturelle pour l'aléa concerné dans la zone où se trouvent vos biens », détaille France assureurs. Cet état de reconnaissance de catastrophe naturelle doit être demandé par les maires et validé (ou non) par la commission de reconnaissance des catastrophes naturelles.

« C'est un régime protecteur, basé sur la solidarité nationale. Il sert à indemniser le plus souvent tout ce qui est lié aux inondations, sécheresses, séisme ou submersion marine », explique Olivier Moustacakis, cofondateur d'Assurland. Les sinistres après des ventes violents ne peuvent entrer dans cette catégorie que s'il s'agit de « vents cycloniques dont les vitesses sont supérieures à 145 km/h en moyenne sur 10 minutes, ou à 215 km/h en rafales », comme l'indique Géorisques.

Si un arrêté est publié pour le sinistre constaté dans votre logement et que vous avez une assurance multirisques habitation, vous serez couvert : tous les contrats habitation intègrent la garantie catastrophe naturelle. « Avec le régime CatNat, l'indemnisation est accélérée et les délais sont plus longs pour déclarer le sinistre », note Samuel Bansard, directeur des activités de comparaison d'assurances au sein de Meilleurtaux.

A la parution de l'arrêté, vous avez 30 jours pour déclarer le sinistre à votre assurance. Toutefois, n'attendez pas pour la contacter : les délais sont plus serrés si l'état de catastrophe naturelle n'est pas officialisé. « Dans presque tous les cas, pour une inondation, c'est la garantie CatNat qui entre en jeu. Pour les tempêtes, ce n'est presque jamais le cas », relève Olivier Moustacakis.

Hausse de la surprime CatNat

Le régime d'indemnisation des catastrophes naturelles est en partie financé par une surprime sur certaines garanties. En 2025, les cotisations de l'assurance habitation vont augmenter en partie à cause de la hausse de la surprime CatNat. Pour les contrats habitation, elle est passée de 12% à 2O%, entraînant un surcoût annuel moyen d'une vingtaine d'euros par contrat, selon Olivier Moustacakis.

La garantie tempête - événement climatique

Deuxième cas de figure, vous pouvez être indemnisé via la garantie tempête ou événement climatique. « Votre contrat habitation contient obligatoirement cette garantie qui couvre les dommages causés par le vent (chute d'arbre, toit endommagé ou arraché, mobilier détérioré par la pluie suite à un dommage de toiture, etc.) », précise France assureurs.

Attention tout de même, car pour qu'elle soit activée, il faut souvent prouver que le vent a dépassé les 100 km/h. Pour cela, un rapport météorologique peut être demandé. Vous pouvez le trouver en ligne ou contacter la station la plus proche de chez vous. « Nous demandons que l'événement soit avéré, c'est-à-dire, qu'il y ait eu d'autres bâtiments de bonne construction endommagés dans la commune ou limitrophe », explique Direct Assurance.

De manière plus rare, cette garantie peut aussi être activée si votre habitation a été touchée par une inondation, que vous êtes un des seuls concernés de votre secteur et sans publication d'un arrêté CatNat. Il faudra alors qu'elle couvre ce risque. Pour la garantie événement climatique, vous avez 5 jours, à partir du moment où vous prenez connaissance du sinistre, pour faire la déclaration à votre assureur. Certains sont toutefois plus souples et portent aussi le délai à 30 jours.

Conserver des justificatifs

Dans toutes les situations, plusieurs conseils : « Se mettre en sécurité et couper l'électricité ou le gaz si besoin, prendre des photos des dégâts, et faire l'inventaire des biens touchés, sécuriser ce qui ne l'est pas en surélevant l'électroménager et le mobilier si possible », liste Samuel Bansard.

« Rassemblez tous les documents qui peuvent justifier de la valeur des biens endommagés ou détruits : factures d'achat ou de réparation, tickets de caisse, certificats de garantie, photos des biens abîmés... Ces justificatifs serviront à évaluer le montant de votre indemnisation », indique également Direct Assurance..

Côté franchise, elle s'élèvera à 380 euros au maximum « pour les biens à usage d'habitation et non professionnels ou à la franchise indiquée dans votre contrat pour la garantie tempête si son montant est inférieur à celui de la franchise légale du régime des catastrophes naturelles (380 euros), à condition que cette possibilité soit prévue dans votre contrat », selon France assureurs.

Assurance habitation : attention à ces subtilités pour être indemnisé en cas de tempête