Il y a quelques semaines, l'Insee a révélé une augmentation du taux de chômage en France, qui atteint désormais 7,4% de la population active. Une mauvaise nouvelle pour l'objectif du « plein emploi », fixé à 5% d'ici 2027, de plus en plus difficile à atteindre.
Du côté de l'immobilier, bien que les taux d'intérêt aient connu une détente notable sur un an, accéder à la propriété reste un défi pour beaucoup. Par ailleurs, le marché locatif demeure complexe dans de nombreuses métropoles.
Cependant, certaines villes parviennent à se distinguer en combinant deux atouts majeurs : un marché immobilier abordable par rapport aux salaires locaux et de nombreuses opportunités d'emploi. Pour la sixième année consécutive, Meilleurtaux et Meteojob ont établi un classement des villes françaises les plus attractives en termes d'emploi et de logement. Une fois encore, Mulhouse se hisse en tête, suivie cette année de Metz et Perpignan, qui rejoignent le podium.
La méthodologie de Meilleurtaux et Meteojob repose sur trois critères principaux : l'emploi, le salaire et le logement. Ce classement des 31 plus grandes villes de France s'appuie sur des indicateurs tels que le nombre d'offres d'emploi en CDI rapporté à la population et le pouvoir d'achat immobilier. Ce dernier est calculé en fonction du salaire net médian, des taux d'intérêt en vigueur et du prix de l'immobilier local.
Un podium renouvelé
Mulhouse conserve sa place de leader en termes d'attractivité pour vivre et travailler. Metz et Perpignan, respectivement deuxième et troisième, affichent une progression remarquable due à une augmentation des offres d'emploi (+5 000 par rapport à 2024) et à une proportion croissante de CDI. Les villes dites secondaires continuent de séduire grâce à des bassins d'emplois dynamiques et à un pouvoir d'achat immobilier avantageux. Par exemple, Metz affiche le taux de CDI le plus élevé, tandis que Perpignan propose des salaires supérieurs à ceux de Nice ou Marseille, avec un prix au m² jusqu'à 2 à 2,7 fois inférieur.
En revanche, Orléans et Rouen, qui figuraient sur le podium l'année dernière, reculent respectivement à la 6ᵉ et à la 4ᵉ place. Cela s'explique par une baisse significative du nombre de CDI disponibles. Orléans enregistre même une diminution des offres d'emploi globales. Néanmoins, ces villes conservent leur attrait grâce à des salaires supérieurs à ceux de certaines grandes métropoles et à une meilleure accessibilité immobilière. À titre d'exemple, un habitant de Perpignan peut prétendre à un salaire mensuel net moyen de 2 588 euros, contre 2 454 euros pour un Niçois, tout en bénéficiant d'un logement de 80 m², contre seulement 28 m² à Nice.
Des défis persistants pour certaines grandes villes
Paris, Nice et Marseille ferment le classement, principalement en raison de prix immobiliers très élevés. Bien que Marseille maintienne sa position par rapport à l'année précédente, son score global s'améliore légèrement grâce à une augmentation des offres d'emploi.
Marko Vujasinovic, CEO et cofondateur de CleverConnect, éditeur du site Meteojob, souligne que « Mulhouse et Metz affichent toutes deux une proportion de CDI pour 100 habitants de 9%, accompagnée d'un grand nombre d'offres d'emploi. »
Sur le plan immobilier, Maël Bernier, porte-parole de Meilleurtaux, ajoute : « Pour un budget d'un peu plus de 130 000 euros, ces villes proposent des surfaces très attractives, notamment 98 m² pour Mulhouse. » Elle précise également que, malgré une baisse généralisée des taux d'intérêt et des prix au m² en France, « l'offre d'emplois subit un léger ralentissement en cette fin d'année, impactant certaines villes ».
Des villes moyennes en pleine ascension
Certaines villes comme Dijon connaissent une progression notable dans le classement, gagnant cinq places pour se positionner cinquième. À seulement deux heures de Paris, Dijon combine un salaire médian net supérieur à 2 200 euros et une accessibilité à des logements de 51 m². Nîmes, bien qu'en dehors du top 10, grimpe de la 26ᵉ à la 14ᵉ place. À l'inverse, des villes comme Tours, Saint-Étienne et Caen enregistrent des baisses notables, notamment à cause de la diminution des CDI disponibles.
Maël Bernier explique : « Ces évolutions s'expliquent notamment par la légère baisse du prix du m² dans certaines villes. À contrario, celles qui chutent le font en raison de l'évolution baissière des CDI disponibles. »
Une année de transition
En conclusion, Maël Bernier résume : « 2024 a été une année riche en évolutions. Bien que l'inflation ait ralenti et que les taux d'intérêt sur les crédits immobiliers aient baissé, le marché n'a pas retrouvé totalement toutes ses couleurs, et les entreprises restent prudentes dans leurs recrutements. Toutefois, la hausse des salaires et la baisse des prix immobiliers sont des signaux positifs pour les mois et années à venir. Cela redonne confiance aux Français pour relancer leurs projets de déménagement ! »
Le Top 10 des villes où s'installer
1- Mulhouse
2- Metz
3- Perpignan
4- Rouen
5- DIjon
6- Orléans
7- Saint-Étienne
8- Grenoble
9- Clermont-Ferrand
10- Caen
* Prix moyen au m2 dans les 41 plus grandes villes de France.
Données : SeLoger et MeilleursAgents.com