Alors que Bercy réunit ce jeudi 20 mars investisseurs privés et industriels de la défense, le ministre de l'Économie Eric Lombard a annoncé le lancement d'un nouveau « produit » pour financer le secteur.

« Pour celles et ceux qui le veulent », il sera possible, avec « des tickets de 500 euros » minimum, de devenir « indirectement actionnaire des entreprises du secteur de la défense », a expliqué le ministre dans Bonjour ! La Matinale sur TF1. Ce fonds, proposé par BPI France, pourra grimper jusqu'à 450 millions d'euros.

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« Ce n'est pas comme le livret A, de l'argent qu'on peut placer et reprendre deux mois après »

Le montant maximum par personne sera fixé à « quelques milliers d'euros », mais « ce n'est pas encore décidé ». Les sommes investies seront bloquées « pendant au moins cinq ans. (...) Ce n'est pas comme le livret A, de l'argent qu'on peut placer et reprendre deux mois après ». « C'est du capital d'entreprise. Et donc, il faut que ces entreprises montent en régime, de façon à ce qu'au bout d'un moment, on puisse retrouver sa liquidité », a poursuivi Eric Lombard.

Pas plus de détails

Il s'agit évidemment de placements risqués, mais « en réalité, sur la longue durée, ça rémunère mieux l'épargne. Pour celles et ceux qui ont de l'épargne, c'est une façon de préparer l'avenir (...) Ce seront des bons placements car nous devrons dans la durée augmenter notre effort de défense. »

Quand sera-t-il lancé ? Quel sera le type de produit proposé et le rendement ? Le ministre n'a pas donné plus de détails, mais les contours de ce nouveau fonds devraient être précisés prochainement. En attendant les modalités d'accès plus précises dans les prochaines semaines. « Ces titres seront logeables dans des contrats d'assurance vie (unités de compte) ou dans des comptes titres (parts) », précise, de son côté, Philippe Crevel, directeur du Cercle de l'épargne.

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Mobilisation de l'assurance vie et de l'épargne retraite ?

Mais ce produit est loin d'être suffisant pour financer les entreprises du secteur de la défense, qui ont besoin « d'à peu près de 5 milliards d'euros de fonds propres, de capitaux nouveaux ». Le ministre a évoqué les grands réseaux bancaires et les grands réseaux d'assurance, qui vont mettre à disposition d'autres fonds et des produits adaptés à leurs clients, « sur une base de volontariat ».

Par ailleurs, Eric Lombard a également évoqué la possibilité de mobiliser l'assurance vie et l'épargne retraite. « Ce sera la décision des clients (...) Mais s'ils ne souhaitent pas (financer la défense), il y a tous les autres produits financiers qui continuent d'être distribués. »