L'essentiel
- Le Livret de développement durable et solidaire (LDDS) gagne en popularité avec une rémunération de 1,7% net d'impôt et un plafond de 12 000 euros.
- En 2024, l'encours du LDDS atteint 160 milliards d'euros, augmentant de 7%, et attire plus d'épargnants que le Livret A.
- Bien qu'exonérés de taxes, le LDDS et le Livret A ont occasionné un manque à gagner fiscal estimé à 387 millions et 1,03 milliard d'euros respectivement en 2024.
C'est un livret d'épargne réglementée dont on parle peu, mais qui pourtant est de plus en plus prisé et sur lequel les Français déposent de plus en plus d'argent. Dans l'ombre de son grand frère le Livret A, le Livret de développement durable et solidaire (LDDS) offre pourtant la même rémunération que le Livret A : 1,7% net d'impôt à compter du 1er août.
Le pouvoir d'attraction du LDDS
L'attrait pour le LDDS ne se dément pas. « Au 31 décembre 2024, le nombre de LDDS s'élève à 26,3 millions (cf. graphique 1), en progression de 2,7% par rapport à 2023 et de 6% sur deux ans, soit deux fois plus que les livrets A (+ 3,3% sur deux ans) », note la Banque de France dans son rapport annuel sur l'épargne réglementée publié mi-juillet.
Pourquoi un tel succès ? Probablement car la proportion de Livrets A ayant atteint le plafond légal de 22 950 euros ne cesse de grossir : 15% en 2024, contre 13% en 2023. En conséquence, les particuliers n'ayant pas encore de LDDS ont tout intérêt à en ouvrir pour gonfler leur épargne de sécurité jusqu'au plafond fixé à 12 000 euros.
Malgré tout, le Livret A reste le placement le plus populaire avec 58 millions de comptes ouverts à la fin 2024. Le taux de détention dans la population de plus de 18 ans est de 48,2%, bien inférieur au 82% du Livret A.
À noter qu'il est impossible de détenir plus de 2 LDDS par foyer fiscal. Un mineur peut ouvrir un LDDS à deux conditions :
- avoir ses propres ressources ;
- ne pas être rattaché au foyer fiscal de ses parents.
Le LDDS, l'antichambre du Livret A
L'an dernier, l'encours global du LDDS a grimpé de 7% pour atteindre 160 milliards. Croissance similaire pour le Livret A avec un encours total de 432 milliards d'euros. Mais depuis le début de l'année, la dynamique n'est pas la même sur les deux livrets.
« Le LDDS est plus souvent associé au compte courant des ménages que le Livret A »
« Le LDDS collecte plus que le Livret A en 2025. Le LDDS épouse plus finement que le Livret A l'évolution du budget des ménages. Cette corrélation s'explique par le fait que le LDDS est plus souvent associé au compte courant des ménages que le Livret A », analyse l'économiste Philippe Crevel. « Les Français mettent leurs gains de pouvoir d'achat plus facilement sur un LDDS, gains qui pourront être utilisés durant les vacances. Le Livret A est un produit plus “épargne” ».
Les LDDS de plus en plus au plafond
La progression de l'encours moyen du LDDS est continue depuis 2009. Il atteint 6 086 euros fin 2024. Le nombre de livrets parvenus au plafond réglementaire de 12 000 euros concerne désormais presque 8 millions de comptes, soit 30% des LDDS, contre 15% des Livrets A. Résultat, ces LDDS au plafond concentrent 63% des encours totaux.
Le coût de la niche fiscale du LDDS
Le dernier rapport sur l'épargne réglementée révèle le montant des dépenses fiscales et sociales liées à l'épargne règlementée.
Contrairement à de nombreux placements, le Livret A et le LDDS, notamment sont exemptés de taxes. En 2024, le manque à gagner lié à l'absence d'impôt sur le revenu du LDDS est chiffré à 387 millions d'euros, contre 1,03 milliard d'euros pour le Livret A. Logique puisque l'encours du Livret A est beaucoup plus élevé. Mais il faut aussi ajouter l'exonération sociale des intérêts. Elle est chiffrée à 1,57 milliard pour l'ensemble des Livrets A, Bleux, LEP, Livret jeune, LEE et LDDS.
L'astuce pour rendre votre LDDS vraiment solidaire
Le Livret de développement durable (LDD) a pris la suite du Compte pour le développement industrie en 2007, avant d'être rebaptisé LDDS en 2016, avec le « S » de « solidaire ».
Depuis le 1er octobre 2020, les épargnants peuvent faire un don aux acteurs de l'économie sociale et solidaire (ESS) directement depuis leur LDDS.
Les banques ont d'ailleurs l'obligation de proposer chaque année à leurs clients de donner à des associations, fondations ou coopératives de l'ESS. Chaque banque doit d'ailleurs disposer de 10 partenaires ESS au minimum
Selon la Banque de France, « le nombre de dons effectués par les détenteurs de LDDS à des entreprises de l'économie sociale et solidaire reste faible. Ces dons se sont élevés au total à 2,6 millions d'euros » en 2024.
Un peu mieux que les 2 millions d'euros en 2023. L'année précédente, 2 250 dons avaient été effectués pour un total de 1,2 million d'euros. En 2021, 2 800 dons avaient été réalisés, pour un encours de 1,5 million d'euros.
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