L'essentiel
- Les livrets d'épargne réglementée sont exonérés d'impôt sur le revenu et de cotisations sociales.
- Des avantages qui ont un coût pour l'État. Selon la Banque de France, il se chiffre à 3,667 milliards d'euros l'année dernière, en très forte augmentation par rapport à 2022 et 2023 !
- Ces exonérations profitent surtout aux épargnants aisés, qui ont des livrets au plafond.
Malgré la baisse des taux de l'épargne réglementée en 2024, les Français ont continué de verser de l'argent sur leur Livret A, LEP, LDDS... Ces sommes sont exonérées d'impôt sur le revenu et des prélèvements sociaux.
En clair, les plus-values réalisées ne sont pas taxées. Ces investissements sont particulièrement intéressants pour les épargnants, moins pour l'État. Tous les ans, la Banque de France chiffre ce coût dans son rapport sur l'épargne réglementée. Il atteint des sommets en 2024 avec 3,667 milliards d'euros, contre « seulement » 2,04 milliards d'euros en 2023 et 1,01 milliard d'euros en 2022.
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Cette exonération fiscale profite d'ailleurs aux épargnants les plus aisés. Pour le Livret A, 15% des comptes dépassent le plafond réglementaire de 22 950 euros (un peu plus de 8,5 millions de personnes) grâce aux intérêts générés. Ces « gros livrets » représentent 47% de l'encours total, un chiffre en hausse de quatre points par rapport à 2023. À l'inverse, plus d'un épargnant sur deux (54%) a moins de 3 000 euros sur son Livret A... pour seulement 3,1% de l'encours total.
1,57 milliard d'euros d'exonérations sociales
Selon l'estimation de la Banque de France, les exonérations sociales liées aux Livrets A, livrets bleus du Crédit Mutuel, LDDS, LEP, livrets jeunes et Livrets d'épargne entreprise (LEE) ont coûté 1,57 milliard d'euros à l'État en 2024.
Pour le reste (près de 2,1 milliards d'euros), il s'agit d'exemption d'impôt sur le revenu. Rien que pour les Livrets A et livrets bleus, l'exonération fiscale est estimée à 1,03 milliard d'euros en 2024, contre seulement 421 millions d'euros l'an passé ! Son frère jumeau, le LDDS, a coûté 384 millions d'euros aux caisses de l'État l'année dernière (contre 161 millions d'euros en 2023). Un montant légèrement inférieur à l'exonération liée aux PEL et CEL (426 millions d'euros).
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L'exonération fiscale du LEP a, elle, pratiquement triplé, passant de 53 millions d'euros en 2023 à 145 millions d'euros en 2024. Même si son taux est tombé de 6,1% à 4% pendant la période, les Français éligibles ont continué d'y verser une partie de leur épargne, avec un encours record de 82,1 milliards d'euros.
Logiquement, la forte baisse des taux du Livret A, et du LEP, devrait réduire le manque à gagner liés à ces exonérations pour l'Etat en 2025.