Les marchés : L'actu qui pourrait éclipser la Fed

La Bourse de Paris recule de 0,37% à 8 023 points ce mercredi, alors que les investisseurs attendent avec prudence la décision de la Réserve fédérale américaine. Les marchés anticipent largement une petite baisse des taux ce soir, mais ce sont surtout les indications sur la future trajectoire de la politique monétaire américaine qui focaliseront l'attention. Une autre actu fait bien moins parler d'elle mais pourrait éclipser la Fed : Oracle publiera ses résultats trimestriels après la clôture, on en reparle dans cette édition. En attendant, Wall Street évolue sans tendance claire dans les premières heures d'échange. Sur les valeurs françaises, les variations ont été limitées aujourd'hui. M6 baisse après une recommandation négative de JPMorgan. Figeac Aero chute après la publication de ses résultats semestriels. À l'inverse, la biotech Abivax s'envole sur des rumeurs de rachat par le géant pharmaceutique Eli Lilly. On développe tous ces sujets ce soir. Enfin, nous vous invitons à notre webinaire de demain 13h30. Bonne lecture !

Les valeurs : M6, Figeac Aero et Abivax

M6 La chaîne décroche de 4,74% à 11,66€, plus forte baisse du SBF 120. En cause, JPMorgan dégrade sa recommandation, estimant que le groupe a payé trop cher les droits de diffusion de la Coupe du monde 2026 (environ 120 millions d'euros). Un montant difficile à amortir dans un marché publicitaire déjà affaibli. La banque américaine réduit en conséquence ses attentes de bénéfice par action de 26% pour 2025 et reste sceptique sur la visibilité du groupe, d'autant qu'une nouvelle dépense lourde se profile pour la Coupe du monde 2030. Le titre reste en gain de 3,5% depuis le début de l'année. À l'inverse, JPMorgan voit beaucoup plus clair sur . Elle recommande l'achat de l'action, séduite par une décennie de progression des marges, une direction jugée solide et une bonne dynamique d'innovation (partenariats avec Netflix, micropaiements, nouvelles offres numériques). Hors dividendes, TF1 gagne 9,5% cette année à la Bourse de Paris.

Figeac Aero L'équipementier aéronautique marque une pause en Bourse après une année exceptionnelle. Son action recule de 7,23% ce soir, à 10,90€, même si les résultats semestriels publiés sont globalement bons. Le fournisseur d'Airbus et de Boeing profite toujours de la forte reprise du trafic aérien, qui pousse les constructeurs à augmenter leur production. Son chiffre d'affaires grimpe de 7,7% au premier semestre et sa rentabilité progresse. Mais le groupe affiche une perte comptable, liée principalement à des ajustements techniques sans impact sur le fonctionnement de l'entreprise, ce qui a refroidi le marché. Malgré cela, le titre gagne encore 83% depuis janvier. La direction reste optimiste et confirme tous ses objectifs annuels. Elle prévoit une activité nettement plus forte au second semestre, portée par les programmes phares d'Airbus et par une amélioration de l'ensemble de la chaîne d'approvisionnement. Les bureaux d'analyse attendent même un coup de pouce avec la reprise par Airbus de certaines usines de son fournisseur Spirit qui pourrait conduire à de nouveaux contrats pour Figeac en 2026.

Abivax La biotech française poursuit son feuilleton hautement spéculatif. Ce mercredi, son titre s'envole de 9,52% à 115€, alimenté par une rumeur de rachat. Un possible intérêt d'Eli Lilly, géant américain pharmaceutique qui dépasse les 1 000 milliards de dollars de valorisation. Rien n'a été confirmé, mais dans un marché friand de nouvelles actus, il n'en fallait pas plus pour rallumer la mèche. Il faut dire qu'Abivax vit une année stratosphérique. Le titre éligible au PEA-PME affiche +1 592% depuis janvier, porté par des résultats cliniques très convaincants pour son futur traitement contre une maladie inflammatoire de l'intestin. Son marché potentiel est de 30 milliards de dollars d'ici 2030. Avec la perspective d'un médicament pouvant générer plus d'un milliard d'euros de ventes par an, beaucoup d'investisseurs imaginent désormais un rachat par un grand groupe pharmaceutique, un scénario jugé crédible par plusieurs bureaux d'études. En attendant, Abivax signe l'une des plus impressionnantes performances boursières de l'année à la Bourse de Paris.

L'évènement du mercredi : Nos prévisions pour 2026

2025 restera comme une année hors normes en Bourse. Records en série sur les grands indices, regain d'appétit pour le risque, mais aussi soubresauts géopolitiques et épisodes de stress sur les taux... Dans cette vidéo exclusive et notre article détaillé, nous faisons le point sur les grands enseignements de l'année écoulée. Nous vous livrons nos perspectives pour 2026, dans un environnement qui s'annonce plus exigeant, mais toujours riche en opportunités. Stratégies et conseils pratiques sont au programme.

Le monde d'après : Le prochain champion mondial

Le secteur aéronautique et défense est devenu l'un des grands gagnants boursiers de ces dernières années. Porté par le réarmement massif de l'Europe, la montée durable des tensions géopolitiques et un cycle de renouvellement inédit des flottes aériennes civiles, le compartiment affiche des performances spectaculaires. Pourtant, malgré cette envolée, aucun acteur n'a encore franchi le seuil symbolique des 1 000 milliards de dollars de capitalisation. Selon Citi, ce n'est plus qu'une question de temps. La banque estime même que l'émergence d'un géant aéronautique valorisé à plus de 1 000 milliards est désormais inévitable dans les cinq prochaines années. Le grand favori s'appelle GE Aerospace. Issue de la scission de General Electric, la société regroupe aujourd'hui les principaux moteurs de croissance du secteur. Le titre affiche déjà une progression proche de 90% depuis le début de l'année. Sa base installée de moteurs est colossale, son exposition aux services d'après-vente extrêmement rentable, et son partenariat stratégique avec Safran lui confère une position quasi incontournable sur avions moyen-courriers de nouvelle génération. Le vieillissement des flottes, les retards de production chez Airbus et Boeing et la croissance du trafic mondial créent un cycle long, très visible, qui alimente durablement les revenus de maintenance, de pièces détachées et de révisions majeures. Pour Citi, ce socle industriel justifie une trajectoire de valorisation hors norme. Au-delà de GE Aerospace, la banque voit aussi l'émergence d'une nouvelle génération de champions mondiaux de la défense. En première ligne, RTX, acteur central des missiles, des capteurs et des systèmes de défense antimissile. Dans le monde d'après, après la tech, l'énergie ou la pharmacie, le prochain club des sociétés à plus de 1 000 milliards pourrait bien accueillir... un motoriste ou un géant de l'armement.

Demain à la Une : La trêve des confiseurs

Demain ? Rien au programme bien sûr. C'est Noël, et les marchés boursiers resteront fermés, tout comme vendredi. Autant dire qu'il ne se passera pas grand-chose côté économique. La prochaine actualité un peu digne d'intérêt n'arrivera que le vendredi 2 janvier, avec la publication du PMI manufacturier français pour le mois de décembre, un indicateur qui donne une idée de l'activité dans l'industrie. Rien de très spectaculaire à attendre non plus. Les opérateurs boursiers commenceront à revenir progressivement à partir du lundi 29 décembre, mais l'ambiance restera celle de la trêve des confiseurs. De manière plus générale, la volatilité et les prises d'initiatives devraient rester limitées jusqu'au lundi 5 janvier.

Le lexique : PMI manufacturier

Le PMI manufacturier est un indicateur avancé de conjoncture économique qui mesure l'activité du secteur industriel. Il est calculé à partir d'enquêtes mensuelles menées auprès des directeurs d'achats des entreprises manufacturières, portant sur plusieurs composantes clés comme la production, les nouvelles commandes, l'emploi, les délais de livraison des fournisseurs et les stocks. Chaque réponse est agrégée pour produire un indice synthétique compris entre 0 et 100. La lecture du PMI repose sur un seuil central de 50. Un indice supérieur à 50 signale une expansion de l'activité manufacturière, tandis qu'un indice inférieur à 50 indique une contraction. Très suivi par les marchés financiers, le PMI manufacturier est apprécié pour sa rapidité de publication et sa capacité à anticiper les cycles économiques, l'évolution de la croissance, et parfois les décisions de politique monétaire des banques centrales.