Les marchés : et de six !
Le CAC 40 vient de signer sa sixième séance consécutive de hausse, en gain de 0,31% ce soir, à 8 081 points (+2,6% sur la semaine). Nous vous en parlions hier soir, le CAC n'est plus qu'à 2,3% de son record historique et retrouve un niveau inédit depuis fin mars, franchissant symboliquement la barre des 8 000 points.
La séance a été marquée par l'absence du traditionnel rapport sur l'emploi américain, reporté en raison du shutdown paralysant une partie des administrations américaines. Pas de quoi décourager Wall Street qui aligne de nouveaux records. Privés de ce phare habituel, les investisseurs se sont tournés vers les indicateurs PMI d'activité économique.
En zone euro, l'indice composite de septembre ressort à 51,2, son meilleur niveau depuis seize mois, signe d'une reprise de l'activité privée. tient aussi à la vague d'investissements annoncés dans l'intelligence artificielle, perçue comme un futur relais majeur de croissance. Un marché calme, donc, mais qui continue d'avancer doucement, en attendant que Washington mette fin à la paralysie budgétaire et publie de nouvelles données.
Côté valeurs, Legrand gagne 0,53% ce soir après une acquisition d'un milliard d'euros pour se renforcer dans les data centers américains. Kaufman & Broad cède de 1,02% malgré des résultats semestriels conformes aux attentes. On en parle dans la suite de cette édition, en grande partie dédiée aux ETF. Bonne lecture !
Les valeurs : Legrand, Kaufman & Broad et Maisons du Monde
Legrand L'action Legrand gagne 0,53% à 142,85 euros ce vendredi, en hausse de 50% depuis le début de l'année. Le spécialiste des équipements électriques affiche l'une des plus fortes progressions du CAC 40 en 2025, soutenu par l'explosion des investissements dans les data centers.
Comme Schneider Electric, le groupe a profité de l'essor de l'intelligence artificielle, qui booste les besoins en infrastructures numériques. Dernier signal fort, Legrand a annoncé le rachat d'Avtron Power Solutions, une société américaine qui réalise 70% de ses ventes aux États-Unis, principalement dans les centres de données.
Cette acquisition, valorisée à 960 millions d'euros, renforcera la présence du groupe sur ce marché en plein essor, où Avtron dispose d'un portefeuille reconnu de solutions de refroidissement liquide, essentielles pour les data centers dédiés à l'IA. Malgré un prix jugé élevé, les bureaux d'analyse estiment l'opération créatrice de valeur et parfaitement alignée avec la stratégie de croissance de Legrand.
Kaufman & Broad Kaufman & Broad perd du terrain ce soir (-1,02% à 29,15 euros) et frôle les 5% de baisse depuis le début de l'année. Le promoteur immobilier continue pourtant de délivrer des résultats robustes, en ligne avec les attentes, et confirme ses objectifs pour 2025. Sur neuf mois, le chiffre d'affaires progresse de 6,2%, soutenu par une forte dynamique dans le tertiaire (+48%).
La société conserve une trésorerie confortable de près de 395 millions d'euros, dont une partie sera mobilisée pour son vaste projet Austerlitz à Paris. Les réservations de logements progressent de 9,5% à 3 760 unités, un rythme bien supérieur à celui du marché, en recul de 6%. Cette résilience illustre l'adaptation du groupe dans un contexte de permis de construire toujours limités. Le groupe vise une croissance annuelle de 5% et une rentabilité comprise entre 7,5% et 8%, des perspectives jugées assez solides pour que le bureau d'analyse TP ICAP Midcap maintienne sa recommandation d'achat, assortie d'un objectif de cours de 39 euros (soit +33% de hausse attendue).
Maisons du Monde L'action éligible au PEA-PME bondit de 13,13% à 2,12 euros mais cède toujours 50% depuis janvier. Les investisseurs réagissent à la décision de TP ICAP Midcap de relever sa recommandation à l'achat, avec un objectif de cours à 2,60 euros, soit un potentiel de hausse de plus de 20%. Le bureau d'études estime que le récent repli du titre, de près de 20% depuis juillet, offre désormais un point d'entrée intéressant malgré un environnement toujours tendu. L
e spécialiste de l'ameublement reste confronté à un marché atone, marqué par une baisse de la consommation de biens non essentiels. Au premier semestre, ses ventes ont baissé de 8,7% et sa perte nette s'est creusée à 75,6 millions d'euros. Mais le groupe multiplie les initiatives pour relancer sa dynamique : modernisation de magasins, promotions ciblées pour ses adhérents et ouverture d'un premier magasin de déstockage. Si la fin d'année s'annonce encore compliquée, TP ICAP Midcap estime que le risque est désormais mieux encadré et que 2026 pourrait marquer un tournant avec les premiers effets du plan de restructuration.
La recommandation du jour : Wall Street dans votre assurance-vie
Le S&P 500 et le Nasdaq enchaînent les records historiques à Wall Street, portés par les investissements dans l'IA et les espoirs de baisse de taux. Ces dernières semaines, les poids lourds de la tech ont rassuré les marchés avec des bénéfices supérieurs aux attentes et des perspectives de croissance solides, alimentant l'appétit des investisseurs.
Désormais, le S&P et le Nasdaq gagnent respectivement 14,5% et 18,5% depuis le début de l'année. Dans ce contexte, de plus en plus d'épargnants français cherchent à profiter de cette dynamique américaine via leur contrat d'assurance-vie. Grâce aux unités de compte, il est possible d'accéder à des ETF répliquant la performance du S&P 500 ou du Nasdaq, tout en bénéficiant du cadre fiscal très avantageux de l'assurance-vie. Cette combinaison séduit de plus en plus, notamment dans une optique de diversification à long terme.
Mais gare au taux de change qui peut jouer en défaveur de l'épargnant français ! Malgré les excellentes performances de la Bourse américaine, les investisseurs européens auraient pu perdre de l'argent ces derniers mois, une fois leur investissement converti en euros. Ce phénomène s'explique par la baisse du dollar et le renforcement de l'euro. Les gains en dollars sont effacés, voire inversés, lors de la conversion dans une devise devenue plus forte.
Le résultat du vendredi : 11 500 milliards !
Les fonds cotés en Bourse (ETF) atteignent des sommets historiques avec plus de 11 500 milliards de dollars d'encours, selon l'Investment Company Institute. Créés en 1993, ces produits ont connu une ascension fulgurante, notamment depuis 2015, portée par la diversification de l'offre, la faiblesse des frais et l'attrait croissant des investisseurs particuliers comme institutionnels.
D'abord synonymes de gestion passive (voir lexique), les ETF connaissent une nouvelle dynamique depuis l'ouverture du marché aux ETF actifs aux États-Unis en 2019. Près de 2 000 produits actifs totalisent aujourd'hui 1 100 milliards de dollars. L'essor de ces fonds illustre leur rôle central dans l'investissement moderne, comparé par certains observateurs au jean Levi's : un vêtement universel, simple et robuste. Le phénomène est également marqué par un transfert massif des capitaux.
Depuis 2010, les ETF actions ont collecté 6 200 milliards de dollars, tandis que les fonds traditionnels ont perdu 3 100 milliards. Les flux records se poursuivent, comme en témoignent les 122 milliards engrangés en seulement deux semaines en septembre dernier. En tête du classement mondial, l'ETF Vanguard S&P 500 domine avec plus de 760 milliards de dollars d'encours, suivi de près par l'iShares Core S&P 500 de BlackRock. Du côté obligataire, le Vanguard Total Bond Market reste le leader avec 136,5 milliards. Les ETF s'imposent plus que jamais comme l'outil incontournable de l'investissement financier.
Le monde d'après : coup de frein pour Tesla
Tesla a livré 497 000 véhicules au troisième trimestre, en hausse de 7,4% sur un an. C'est bien plus qu'attendu par le marché. Le rebond est spectaculaire pour le groupe, en difficulté ces derniers mois, plombé par un manque de nouveaux modèles et par des ventes en repli en Chine, comme en Europe. Pourtant, la réaction de Wall Street reste froide, le titre cède pour le moment 1,2%.
Les bureaux d'analyse estiment que cette performance exceptionnelle pourrait s'expliquer par la fin des crédits d'impôts américains pour l'achat de véhicules électriques, ce qui aurait incité de nombreux consommateurs à anticiper leurs achats avant le 30 septembre. Ce relatif scepticisme des marchés contraste avec le rallye impressionnant du titre en septembre : +33% en un mois. Les investisseurs projettent déjà Tesla au-delà de la seule fabrication de voitures électriques, misant sur son virage vers l'intelligence artificielle, les robots et les véhicules autonomes.
Le lancement des robotaxis à Austin et la promesse d'un déploiement rapide dans plusieurs villes nourrissent cet engouement, d'autant que le plan de rémunération géant accordé à Elon Musk confirme son engagement à la tête du groupe jusqu'en 2030. Mais derrière cet optimisme, des interrogations demeurent. Tesla doit encore prouver la viabilité économique et réglementaire de son projet de robotaxis, dont certains estiment qu'il pourrait représenter jusqu'à 200 milliards de dollars de revenus d'ici 2040. En attendant, la volatilité du titre rappelle que, pour Tesla, l'avenir se joue autant sur le terrain de l'innovation que sur celui de la confiance du marché.
Le lexique : ETF passif et actif
Un ETF passif est un fonds coté en Bourse conçu pour reproduire le plus fidèlement possible la performance d'un indice de référence, comme le CAC 40 ou le S&P 500. Sa gestion est automatisée, ce qui se traduit par des frais très faibles et une grande transparence : l'investisseur sait exactement dans quoi il investit.
Un ETF actif, en revanche, cote en continu comme un ETF classique, mais sa composition est décidée par des gérants qui sélectionnent les titres et ajustent le portefeuille selon leurs analyses. L'objectif est d'obtenir de meilleures performances qu'un simple indice ou de suivre une stratégie précise, tout en offrant la liquidité et la simplicité propres aux ETF.