Les marchés : Le bilan !

En 2025, le CAC 40 a signé une hausse de 10,42% (contre -2,15% en 2024). Une performance correcte en apparence mais largement inférieure à boursières mondiales. Alors que de nombreux indices européens, américains et asiatiques ont enchaîné les records, la Bourse de Paris est restée à la traîne et a même terminé l'année sur une note légèrement négative (-0,23% aujourd'hui à 8 149 points), dans un climat de faibles volumes et d'attentisme.

Cette sous-performance s'explique avant tout par le retour du risque politique en France. L'instabilité gouvernementale, les incertitudes budgétaires, l'incapacité totale à réformer et le manque de visibilité sur les finances publiques ont pesé sur la confiance des investisseurs. C'est le moins que l'on puisse dire, on choisit nos mots pour ne pas plomber l'ambiance du 31. Certains secteurs clés ont été directement affectés (consommation, publicité, automobile), tandis que les banques et la défense, très porteuses ailleurs en Europe, occupent un poids relativement limité dans l'indice parisien.

Leur envol spectaculaire a donc relativement peu pesé dans la hausse globale de l'indice. Par ailleurs, plusieurs poids lourds du CAC ont déçu en 2025. Le luxe, l'énergie ou encore la santé ont été malmenés. Malgré quelques succès individuels marquants, ces contre-performances ont freiné l'ensemble de l'indice. Au final, 2025 aura été une année de rattrapage inachevé pour le CAC 40 : une progression réelle, mais insuffisante pour rivaliser avec les autres grands marchés, laissant les investisseurs dans l'espoir d'un contexte plus favorable en 2026.

Les valeurs : Société Générale, Pernod Ricard et Abivax

Société Générale : Impossible de conclure l'année sans mettre en lumière Société Générale, plus forte hausse du CAC 40 en 2025. Longtemps à la traîne sous l'ère Frédéric Oudéa, la banque rouge et noire a opéré un spectaculaire réveil depuis l'arrivée de Slawomir Krupa. En un peu plus d'un an, sa trajectoire boursière a radicalement changé : depuis fin octobre 2024, le titre a quasiment triplé. Sur l'ensemble de l'année 2025, sa performance atteint +153%, portée par le redressement de la banque de détail en France, la solidité des activités de marché et une discipline accrue sur les dépenses.

Publication après publication, Société Générale a dépassé les attentes, regagnant la confiance des investisseurs. Et l'histoire n'est peut-être pas terminée, plusieurs bureaux d'analyse estiment que la valorisation reste attractive pour 2026. Citi estime que Sogé a le plus fort potentiel du secteur bancaire européen, tandis que Bank of America vise désormais un cours autour de 85€ (soit une hausse attendue d'environ 24% par rapport au cours actuel). Une renaissance boursière, nette et sans appel, pour clore l'année en beauté.

CAC 40 : découvrez les performances fracassantes des banques françaises en 2025

Pernod Ricard : À l'inverse, Pernod Ricard signe la pire performance annuelle de l'indice français, avec un recul de 33% depuis le début de l'année. Un parcours douloureux, qui tranche avec le statut historiquement défensif du titre. En cause, un enchaînement de vents contraires pour l'ensemble du secteur : droits de douane américains, net ralentissement de la demande en Chine, essoufflement du marché américain et arbitrages des consommateurs vers des produits moins premium.

Malgré des marques puissantes et un positionnement mondial solide, Pernod Ricard a payé cash ce retournement de cycle. Une année à oublier en Bourse pour le groupe, qui rappelle que même les valeurs de qualité ne sont pas immunisées lorsque la conjoncture se retourne. Espérons que 2026 soit une meilleure année car le groupe français a clairement de solides fondamentaux.

Abivax : Cette année, on vous a beaucoup parlé de la biotech française Abivax. Elle signe la plus forte hausse du SBF 120 en 2025, avec une progression hallucinante de 1 681%. Après des années difficiles, le laboratoire a connu un retournement spectaculaire ces derniers mois. Ses résultats cliniques, notamment pour un traitement très attendu contre une maladie inflammatoire, ont dépassé les attentes, ravivé l'intérêt des investisseurs et relancé l'optimisme sur son potentiel commercial.

Résultat, Abivax est passée d'une valeur de niche presque oubliée à l'une des stars de la Bourse de Paris, avec non seulement une explosion du cours mais aussi un regain d'attention médiatique et des bureaux d'études sur le titre. Et ce n'est pas un cas isolé dans le SBF 120 cette année. En deuxième position des plus fortes hausses, la biotech Nanobiotix affiche une performance de près de 550%, portée par des avancées dans le traitement du cancer.

Une autre biotech a marqué les esprits : DBV Technologies (+436%), grâce à des données cliniques très positives pour son patch contre l'allergie à l'arachide. Trois parcours hors normes qui font de 2025 une année exceptionnelle pour les biotechs françaises, bousculant les idées reçues et offrant quelques-unes des plus belles performances du marché.

L'événement du mercredi : Le Top / Flop 2025

Quelles sont les valeurs qui se sont le plus distinguées cette année à la Bourse de Paris ? Voici le Top / Flop du CAC 40 et du SBF 120.

Top CAC 40 :

Société Générale : +153% Thales : +66% Bouygues : +55% Orange : +47% Engie : +46%

Flop CAC 40 :

Pernod Ricard : -33% Dassault Systèmes : -29% Stellantis : -26% Renault : -25% Publicis : -14%

Top SBF 120 :

Abivax : +1 681% Nanobiotix : +545% Exail Technologies : +369% Société Générale : +153% Exosens : +149%

Flop SBF 120 :

Worldline : -82% Soitec : -73% Ubisoft : -51% Sodexo : -45% SEB : -44%

Le monde d'après : Les gagnants et les perdants

Le CAC 40 s'apprête à tourner la page de 2025, avec une dernière séance écourtée et un bilan contrasté pour ses poids lourds. Derrière une performance d'ensemble honorable, l'année aura surtout été marquée par de violents écarts de trajectoire entre les gagnants et les perdants.

Certaines valeurs ont signé de véritables renaissances boursières, quand d'autres ont payé cher des promesses non tenues, des erreurs d'exécution ou un changement brutal de perception du marché. Côté grands gagnants, la palme revient sans conteste à Société Générale, symbole d'un redressement longtemps attendu et enfin crédible, avec un titre quasiment triplé en un peu plus d'un an. Dans son sillage, des secteurs longtemps jugés peu sexy ont surpris, à commencer par les services aux collectivités, les télécoms et la construction.

Engie, Orange, Eiffage ou Bouygues ont profité d'activités locales, visibles, et d'un environnement géopolitique incertain qui a remis en lumière les valeurs défensives et liées aux enjeux de souveraineté. À cela s'ajoutent des trajectoires plus spécifiques mais tout aussi marquantes : la spectaculaire reprise de Kering depuis l'arrivée de Luca de Meo, la montée en puissance d'EssilorLuxottica dans les lunettes connectées, ou encore la régularité presque chirurgicale de Safran, dans l'aéronautique.

À l'inverse, 2025 aura rappelé que la Bourse ne pardonne pas les faux pas. Dassault Systèmes a déçu par une exécution jugée insuffisante, Sanofi a accumulé les revers cliniques, Renault a payé le départ de son dirigeant vedette et Schneider Electric a souffert d'attentes devenues trop élevées. Même Hermès, pourtant irréprochable sur le plan opérationnel, a été sanctionné par un simple ralentissement de son activité. En résumé, 2025 est une année où le marché a été plus sélectif que jamais : la promesse ne suffisait plus, seule l'exécution comptait.

Demain à la Une : Bonne année !

Demain, toutes les grandes places boursières seront fermées. On se retrouve vendredi pour le prochain Journal de la Bourse !

Le lexique : Valeurs défensives

On vous parle souvent de valeurs défensives, mais de quoi s'agit-il ? Les valeurs défensives sont des actions d'entreprises dont l'activité reste relativement stable, même lorsque l'économie ralentit ou que les marchés financiers deviennent agités. Elles opèrent généralement dans des secteurs essentiels du quotidien, comme l'alimentation, la santé ou l'énergie, ce qui fait que leurs produits ou services continuent d'être consommés quelles que soient les conditions économiques. Pour les investisseurs, ces valeurs sont souvent perçues comme plus rassurantes, car elles ont tendance à moins chuter en période de crise et à offrir une certaine régularité dans leurs résultats.