Le contrat à terme du CAC 40 prenait 0,32% une quarantaine de minutes avant l'ouverture du marché à 9h heure de Paris. Jeudi, l'indice vedette de la place de Paris a terminé en hausse de 1,13%, au plus haut depuis mars 2025, à 8.056,63 points.
« Les marchés européens sont attendus en légère hausse ce matin, dans le sillage des nouveaux records inscrits par les trois grands indices américains », commente John Plassard, analyste chez Cité Gestion Private Bank. « Mais l'élan pourrait s'essouffler », poursuit-il, « les investisseurs s'interrogeant face au manque de données économiques clés, notamment le rapport sur l'emploi de septembre, reporté en raison du shutdown », le blocage budgétaire qui gèle l'appareil fédéral américain.
Pause dans la publication d'indicateurs aux Etats-Unis
Les Etats-Unis sont depuis mercredi en paralysie budgétaire, qui entraîne le gel du fonctionnement d'une partie de l'administration fédérale. L'arrêt partiel des activités de l'Etat fédéral a pour conséquence, entre autres, la mise en pause de la publication d'un certain nombre d'indicateurs, notamment sur le marché de l'emploi. De quoi alimenter l'anticipation d'une baisse prochaine des taux de la Réserve fédérale américaine, l'institution monétaire ne disposant pas d'élément pouvant la rassurer sur la conjoncture.
Chaque début de mois, généralement un vendredi, le service de statistiques du ministère américain du Travail (BLS) publie les dernières données sur le chômage et les créations d'emplois dans le pays. « Les Etats ont bien collecté les données de l'assurance-chômage et les ont fait remonter au gouvernement fédéral qui, en temps normal, aurait dû les traiter et les consolider afin d'avoir des statistiques au niveau national », explique Christopher Dembik, conseiller en investissement chez Pictet AM.
« À la place, des données privées comblent le vide », souligne Ipek Ozkardeskaya, analyste chez Swissquote Bank : seules les données sur le secteur privé issues de l'enquête ADP/Stanford Lab, qui ont révélé une contraction du nombre d'emplois en septembre, ont été publiées mercredi.
En attendant, les investisseurs scruteront l'indice d'activité dans les services ISM pour septembre aux Etats-Unis, attendu plus tard dans la journée vendredi. Ces données « ne remplaceront pas le bon vieux rapport sur l'emploi, mais une série plus faible qu'attendu pourrait donner un coup de pouce aux colombes de la Fed », le surnom donné aux partisans d'une baisse des taux directeurs, poursuit-elle.