A Tokyo, l'indice Nikkei a clôturé mardi –pour la dernière séance de l'année– en léger repli de 0,37% sur la journée à 50.339,48 points. A Séoul, le Kospi a terminé à 4.214,17 points (-0,15% sur la séance).

Pour comparaison, l'indice américain Nasdaq s'affiche jusqu'ici en hausse de 22% sur l'année, et le CAC 40 en progression de 10%. L'indice hongkongais Hang Seng a, lui, bondi jusque-là d'environ 30%, mais verra les échanges se poursuivre mercredi.

Montagnes russes à Tokyo

Pour la Bourse de Tokyo, l'année 2025 a été marquée par des montagnes russes : après de premiers mois frileux, l'indice Nikkei s'est temporairement effondré à 30.792 points en avril en raison des inquiétudes liées aux droits de douane imposés par l'administration Trump.

« Mais il s'est ensuite redressé grâce à l'avancée des négociations commerciales entre les États-Unis et divers pays », rappellent les analystes de Tokai Tokyo Intelligence. Surtout, « les perspectives de croissance des secteurs liés à l'intelligence artificielle (IA) ont largement stimulé les cours des actions des entreprises de semi-conducteurs », insistent-ils.

Tokyo comme Séoul ont profité de l'essor de la tech, à l'heure où la fièvre autour de l'IA propulsait les indice de Wall Street à des records inédits et faisait du champion américain des puces Nvidia la plus forte capitalisation boursière du globe.

Ainsi, à Tokyo, les entreprises de puces Advantest (+120%) et Tokyo Electron (+41%) ont flambé, à l'unisson du mastodonte nippon des investissements technologiques SoftBank (+91%).

Enfin, l'arrivée au pouvoir en novembre de la Première ministre Sanae Takaichi, promouvant des efforts de relance massivement accrus, « ont encore renforcé la confiance des investisseurs », notent les experts de Tokai Tokyo Intelligence.

Puces et stabilisation politique

A Séoul, les champions mondiaux des puces-mémoires Samsung Electronics (+126% sur l'année) et SK Hynix (+273%), poids-lourds de la cote, ont vu leurs cours décoller et entraîné l'indice dans leur sillage.

« Le principal moteur de cette flambée de la Bourse sud-coréenne est l'exposition du pays » au boom mondial de l'IA, Samsung Electronics et SK Hynix étant « des fournisseurs essentiels de composants indispensables aux serveurs d'IA et aux infrastructures de centres de données », explique Gareth Leather, analyste de Capital Economics. Or, les valeurs technologiques représentent environ la moitié de la capitalisation boursière du Kospi.

Par ailleurs, la place sud-coréenne a été « portée par le rétablissement de la stabilité politique » après la crise déclenché en décembre 2024 par la déclaration éphémère de la loi martiale, mais aussi par « des réformes de gouvernance d'entreprise attendues de longue date », ajoute M. Leather.

En dépit des inquiétudes persistantes sur le risque d'une « bulle » technologique, Séoul devrait continuer à profiter l'an prochain de l'essor continu de l'IA et des investissements massifs qui y sont liés, juge Gareth Leather, estimant toutefois que ses gains devraient nettement se ralentir.

Et à Tokyo aussi, « l'environnement favorable aux marchés d'actions devrait pour l'heure probablement se poursuivre », opinent les experts de Tokai Tokyo Intelligence, misant pour 2026 sur une « année de croissance économique et boursière ».