Victime, doit-on se reconvertir dans l'intérêt d'un assureur ?
La victime d'un accident ou d'une agression, qui ne peut plus exercer son métier, doit-elle se reconvertir dans un autre pour épargner des indemnités à un assureur ? La réponse de la Cour de cassation, pas claire, dépend des circonstances.
Dans deux dossiers récents en effet, la Cour a apporté des réponses inverses à des victimes d'accident ou d'agression qui ne pouvaient plus exercer leur métier antérieur et réclamaient la compensation de leurs gains professionnels futurs perdus, jusqu'à la retraite, et même des droits à la retraite qui en découlaient.
Dans un premier arrêt, les juges ont donné tort à un assureur qui refusait de verser de telles sommes parce que la victime ne s'était pas reconvertie alors qu'elle ne pouvait plus reprendre son métier de maçon. Après l'accident, cet artisan maçon, disait l'assureur, n'était pas inapte à tout emploi et il aurait pu se reconvertir et gagner sa vie. Il n'aurait pas eu de perte de gains professionnels futurs ni de perte de droits à la retraite à indemniser. Mais la Cour de cassation a rejeté l'argument.