Que demande le peuple ? Comparée à ses voisins d'Europe de l'Ouest, la France est, de loin, le pays où l'électricité est la moins chère. La preuve : en 2019, le prix, toutes taxes comprises, du mégawatt-heure (MWh) - soit l'équivalent de 1 000 kilowatt-heure, l'unité dans laquelle la consommation domestique est en général exprimée - y était, en moyenne, de 178 euros. Un chiffre bien inférieur à celui de l'Allemagne (287 euros), de l'Italie (236 euros), de l'Espagne (223 euros) ou du Royaume-Uni (205 euros), selon les derniers chiffres fournis par le Commissariat général au développement durable.
L'explication de cet écart tient en un mot : nucléaire. Le choix fait par les pouvoirs publics, après les chocs pétroliers des années 1970, de miser sur l'électricité nucléaire a permis de limiter l'exposition aux fluctuations du coût des énergies fossiles. Résultat : avec la montée en puissance des centrales, la France a connu, du milieu des années 1980 au milieu des années 2000, une quasi stabilité des prix de l'électricité (+2,6% seulement entre 1986 et 2007, selon l'Insee). Revers de la médaille : fin 2018, l'électricité nucléaire représentait encore 78% du mix énergétique fourni par EDF, contre 12% seulement pour l'électricité « verte », issue d'énergie renouvelable (solaire, éolien...).
« La valse des prix », notre série d'été
Retrouvez les précédents épisodes de notre série d'articles sur l'évolution des prix à la consommation depuis 20 ans :
- 20 ans de hausse vertigineuse des prix des cigarettes
- L'euro a-t-il fait flamber le prix de la baguette ?
- Immobilier : le m2 à Paris a autant augmenté que le paquet de cigarettes
- La PlayStation est-elle vraiment de plus en plus chère ?
- À plus de 15 euros la place, le cinéma est-il devenu un luxe ?
- Le prix du diesel a-t-il plombé le pouvoir d'achat des automobilistes depuis 20 ans ?
- Forfait mobile : de 25 euros l'heure en 2000 au tout illimité pour moitié moins en 2020
© MoneyVox / VM / Août 2020