En Europe, dans les premiers échanges, la Bourse de Paris perdait quelque 0,02%, quand Francfort cédait 0,40%, Londres 0,12% et Milan 0,26%.

En Asie, à la Bourse de Tokyo, l'indice vedette Nikkei a clôturé en repli de 0,90%. La Bourse de Séoul a cédé 0,59%, Shanghai 0,70% et Shenzhen 1,27%. Dans les derniers échanges, la Bourse de Hong Kong perdait 0,09%.

« L'élan favorable aux actifs risqués s'est dissipé pendant la nuit, les résultats décevants d'Oracle après la clôture américaine ayant fait chuter l'action (de plus de 11%) dans les échanges » électroniques après la clôture de la bourse, commente Jim Reid, économiste de la Deutsche Bank.

Le groupe, qui s'est massivement endetté pour être un des leaders de l'infrastructure pour l'IA, a publié un chiffre d'affaires trimestriel de 16,06 milliards de dollars, en hausse de 14% sur un an, mais légèrement en-dessous des attentes du marché.

L'entreprise, fondée par le multimilliardaire Larry Ellison, dévissait toujours de plus de 11% jeudi dans les échanges électroniques avant l'ouverture de Wall Street, illustrant l'inquiétude d'investisseurs qui réclament des résultats exceptionnels en face des dépenses monumentales engagées dans la course à l'IA.

« Il est très clair de voir à quel point les attentes des participants au marché dans le secteur de l'IA influencent les activités (d'échange) sur les marchés financiers, et combien il est de plus en plus difficile pour les entreprises de les satisfaire », note Andreas Lipkow,; analyste indépendant.

Les résultats d'Oracle ont surtout « dévoilé des dépenses bien plus lourdes que prévu dans les data centers et l'infrastructure liée à l'IA », note John Plassard, responsable de la stratégie d'investissement chez Cité Gestion Private Bank. « Les investisseurs s'inquiètent désormais du coût colossal de cette montée en puissance. »

Les valeurs technologiques sont sous pression. A Tokyo, le mastodonte des investissements technologiques SoftBank a bu la tasse jeudi, ayant lâché jusqu'à 8,4% dans les premiers échanges. Il a fini en chute de 7,7%.

En Europe, dans les premiers échanges, Infineon perdait 0,50% et SAP 3,37% à Francfort, STMicroelectronics 1,32% et Soitec 0,27% à Paris et ASML reculait de 1,31% à Amsterdam.

Jusque-là, le « marché actions était plutôt soutenu par la Fed », soulignent les analystes de Natixis.

La banque centrale américaine a conclu mercredi sa dernière réunion de l'année par une baisse des taux d'intérêt d'un quart de point de pourcentage sans faire l'unanimité en son sein ni donner d'orientation claire pour la suite.

Les taux directeurs sont désormais dans une fourchette comprise entre 3,50% et 3,75%.

« La baisse a été accompagnée de signaux implicites indiquant que la Fed pourrait rester en pause début 2026 », relève Jim Reid.

Les taux d'intérêt de la Fed sont « au bon niveau » afin de déterminer la direction que va prendre l'économie américaine, alors que des risques existent tant au niveau de l'emploi que de l'inflation, a estimé mercredi le président de la banque centrale Jerome Powell.

Dans ce contexte, sur le marché des changes, le billet vert restait stable face à la monnaie unique (-0,02%) à 1,1692 dollar pour un euro vers 08H15 GMT.

Munich Re voit vert

Le géant de la réassurance Munich Re (+1,17% à Francfort dans les premiers échanges) a annoncé mercredi viser une forte croissance jusqu'en 2030, avec un rendement des fonds propres supérieur à 18% et plus de 8 % de hausse annuelle du bénéfice par action.

Pour 2026, le groupe prévoit 6,3 milliards d'euros de bénéfice net (contre 6 milliards cette année) et 64 milliards de chiffre d'affaires, portés par la réassurance et sa branche d'assurance primaire ERGO, en faisant dépendre ces objectifs des évolutions économiques et géopolitiques.