L'essentiel

  • Un actif sur deux ressent une inquiétude concernant son départ à la retraite
  • 54% des personnes interrogées pensent ne pas pouvoir travailler à temps plein jusqu'à 64 ans.
  • Les solutions privilégiées pour le financement de la retraite incluent la mise à contribution des dividendes d'entreprise et l'égalité salariale, mais seuls 29% font confiance à la capitalisation.

Une inquiétude. C'est ce que ressent un actif sur deux en prévision de son départ à la retraite. « Cette appréhension tient probablement au fait que la majorité des actifs (54%) estiment qu'ils ne seront pas en état de travailler à temps plein jusqu'à 64 ans. (...) ». A l'inverse, 32% y associent un sentiment de satisfaction.

Ce constat est établi par un sondage de l'Ifop, pour la CGT, pour lequel 2 000 Français ont été interrogés (1). « Ces résultats marquent une nette inversion de tendance par rapport à la fin des 30 glorieuses, où seuls 30% exprimaient de l'inquiétude, tandis que 46% se disaient satisfaits à cette perspective. »

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Un sentiment d'inquiétude d'autant plus partagé chez certaines catégories de la population : 60% chez les femmes, et 66% chez les ouvriers, « davantage exposés à des conditions de travail physiquement pénibles. » Autre crainte, celle d'être licencié avant 64 ans, qui concerne plus de quatre salariés du privé sur dix (43%).

Le système par capitalisation peu plébiscité

Sans surprise, les sondés sont nombreux à souhaiter un retour de l'âge légal de départ à 62 ans (61%). Ils plaident aussi pour un référendum sur la réforme des retraites et sont une majorité à se prononcer pour son abrogation (65%).

« 82% soutiennent la mise à contribution des dividendes versés par les entreprises à leurs actionnaires »

Quelles solutions sont-elles privilégiées pour le financement de cette mesure ? « 82% soutiennent la mise à contribution des dividendes versés par les entreprises à leurs actionnaires, tandis que 86% approuvent le recours à l'égalité salariale entre les femmes et les hommes comme levier de financement. 80% se déclarent favorables à des actions pour limiter le temps partiel subi et à des politiques renforcées de lutte contre le chômage », détaille l'étude.

En revanche, selon le sondage, « le système par capitalisation ne suscite la confiance que de 29% des Français, cette solution étant pourtant régulièrement mise en avant lors des débats sur la réforme des retraites ».

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La CGT demande un référendum

S'appuyant sur les résultats de ce sondage, la numéro un de la CGT, Sophie Binet, a demandé lundi que la réforme des retraites de 2023 soit votée au Parlement ou fasse l'objet d'un référendum, relevant qu'« une large majorité de salariés sont pour (son) abrogation ». « La solution en matière de retraite, c'est la démocratie, le Parlement doit pouvoir voter ou les Françaises et les Français doivent pouvoir voter », a-t-elle déclaré.

(1) Étude Ifop pour la CGT réalisée par questionnaire auto-administré en ligne du 2 au 4 avril 2025 auprès d'un échantillon national représentatif de 2023 personnes, représentatif de la population résidant en France métropolitaine âgée de 18 ans et plus.