En 2026, le marché obligataire se dessine sous le signe d'une complexité accrue et d'une nécessité d'adaptabilité en fonction des zones géographiques d'après les professionnels que nous avons interrogés. Dans ce contexte, les épargnants devront faire preuve de vigilance, en n'hésitant pas à sortir des sentiers battus.
Un contexte économique favorable
En dépit des incertitudes géopolitiques, le contexte économique s'annonce plus favorable en 2026, notamment en zone euro et aux Etats-Unis où une politique monétaire plus accommodante est attendue par les investisseurs.
Concrètement, cela devrait se traduire par une année généralement favorable aux marchés des emprunts d'Etat. En effet, le mandat de Jérôme Powell, actuellement à la tête de la Réserve fédérale américaine (Fed) prend fin l'an prochain. Son départ pourrait marquer un tournant, ouvrant la voie à une politique de baisse des taux d'intérêt plus rapide, entamée dès 2025, sous la pression de Donald Trump.
En Europe, en revanche, « la Banque centrale européen (BCE) devrait maintenir probablement un statu quo monétaire » d'après Alexandre Caminade, directeur des gestions taux souverains et émergents au sein de la société de gestion Ostrum AM, ce qui permettrait probablement de limiter la volatilité sur les emprunts d'État européens.
En clair, une situation de nature à offrir un environnement moins risqué pour les investisseurs, mais avec « un potentiel de hausse limité » selon Mabrouk Chetouane, directeur stratégie marchés internationaux, chez Natixis IM.
Acheter des obligations d'État en direct, est-ce un bon plan ?
Miser sur les pays émergents
En revanche, l'environnement se révèle nettement plus favorable et dynamique pour les obligations d'État émises par les pays émergents d'après une récente note de recherche publiée par Edmond de Rothschild Asset Management. En effet, ces pays bénéficient de davantage de croissance économique par rapport aux pays développés, et un intérêt croissant de la part des investisseurs, attirés par les rendements attractifs de leur emprunt d'Etat.
D'ailleurs, de nombreux spécialistes anticipent une demande accrue pour la dette des marchés émergents, notamment en Asie et en Amérique Latine, offrant des rendements proches de 7% en dollars ou en euros, et même davantage en monnaie locale, renforçant ainsi l'attractivité de cette classe d'actifs, y compris en matière de diversification de portefeuille. Des actifs disponibles via des Sicav, FCP ou des ETF, éligibles au compte-titres ou dans une enveloppe fiscale de type assurance vie à travers les unités de compte.
Prudence sur le marché américain de la dette d'entreprise
Le marché du crédit devrait rester bien orienté en 2026, en particulier en Europe où « l'environnement de taux d'intérêt bas continuera de soutenir la demande pour les obligations de crédit », selon Philippe Berthelot, directeur des gestions crédit et monétaire chez Ostrum AM.
Cependant, aux États-Unis, le secteur du crédit pourrait rencontrer davantage de turbulences. La forte augmentation des émissions obligataires, alimentée par la nécessité de financement des entreprises, notamment celles du secteur technologique et de l'intelligence artificielle (IA), pourrait susciter des inquiétudes parmi les investisseurs.
Les besoins massifs en capitaux pour financer la recherche, l'expansion et les infrastructures technologiques, notamment des « data centers », génèrent des niveaux de dette élevés, ce qui pourrait créer une bulle sur certains segments de marché. Si cette bulle venait à éclater, elle pourrait entraîner une instabilité sur les marchés du crédit, de nature à affecter les entreprises les plus vulnérables.





















