Interrogée sur LCI sur un possible fléchage vers la défense du livret A, qui finance le logement social, Amélie de Montchalin a renvoyé à la réunion du 20 mars au cours de laquelle les ministres de l'Économie Eric Lombard et des Armées Sébastien Lecornu recevront banquiers et assureurs autour du financement de la défense.
« Ce qui est déjà sur la table », a-t-elle néanmoins relevé, c'est « qu'au nom des principes de la responsabilité sociale des entreprises, un certain nombre d'acteurs financiers ont (...) exclu les industries de défense de (leurs) produits d'épargne », dans le cadre notamment de la directive européenne sur la taxonomie, qui vise à définir ce qui est considéré comme durable.
« Un certain nombre de Français (...) ne savent pas que leur épargne va à tout le monde sauf à la défense », a-t-elle ajouté, notant « une prise de conscience en Europe et en France » pour savoir si « on ne devrait pas supprimer ces exclusions ».
68% des Français approuvent une augmentation du budget de la défense
En pointe sur ce combat, le patron du Conseil des industries de défense françaises (Cidef) et PDG de Dassault Aviation Eric Trappier, a plaidé aussi mercredi pour que « l'argent européen » consacré à la défense aille « à 100% à l'industrie européenne ». Selon un sondage Ipso-Cesi publié par la Tribune Dimanche, 68% des Français approuvent une augmentation du budget de la défense et 50%, quoique ce ne soit pas leur premier choix, approuveraient une augmentation du temps de travail pour cela.
Amélie de Montchalin a, par ailleurs, remarqué que créer 1,5 million d'emplois, « en particulier chez les seniors et les jeunes », réduirait « mécaniquement » le déficit de 25 milliards d'euros. Elle a réfuté tout « projet de confiscation de l'épargne » des Français, ou de coupes « arbitraires » dans les hôpitaux, l'éducation ou l'adaptation au changement climatique.
Mais elle a revendiqué « un devoir d'inventaire » sur les mesures prises pendant les crises du Covid ou de l'inflation, afin « d'arrêter » celles devenues inutiles. La ministre révèlera aussi, vendredi, le bilan de la lutte contre la fraude en 2024, et « les milliards » d'euros ainsi récupérés, selon elle.
Elle a dénoncé enfin « l'esprit de défaite » régnant, selon elle, « à l'extrême droite » sur la géopolitique, voire « à l'extrême-gauche » où on considère « qu'on n'arrivera pas » à réarmer le pays « sans mettre à mal notre modèle social ».